• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale

ScriptDoctor.fr

Prenez le contrôle de votre scénario

(0)
  • NOTRE SOCIÉTÉ
  • ÉCRITURE AGILE
  • GUIDE : JE SUIS…
  • JE VEUX…
  • TARIFS
ScriptDoctor.frBlog du scriptdoctorcréativité brainstorming et autocensure

créativité brainstorming et autocensure

Banco à Hollywood : quand le scénario devient objet de spéculation

L’année 1990 figurera longtemps dans les annales du cinéma américain comme celle du spec script (de spéculative script, sorte de « coup de bourse » scénaristique). Plus d’une douzaine de scénarios qui n’ont pas été écrits sous contrat mais dans un but de spéculation, ont été adjugés au plus offrant, faisant gagner aux scénaristes (figure traditionnellement mineure du panthéon hollywoodien) des sommes as-tro-no-miques pour leurs œuvres.

En Avril, la Geffen Film Company a acheté The Last Boy Scout de Shane Black pour la coquette somme de 1,75 million de dollars. Deux mois plus tard, Carolco (qui appartient en partie à Canal plus) a payé 3 millions de dollars pour Basic Instinct, de Joe Eszterhas.

Le développement est un poison: voici l’antidote !

Ces enchères fabuleuses découlent directement de la manière frustrante dont on écrit les scénarios à Hollywood depuis plusieurs années.  Dans le décevant processus de « développement » qu’affectionnent particulièrement les studios (surnommé « L’enfer du développement »), les  auteurs apportent idées ou synopsis et sont ensuite engagés par les studios  pour écrire des scénarios qui ne parviennent que très rarement à devenir des films. Au terme d’infinies réécritures, l’auteur d’origine se trouve même souvent remplacé, son idée originelle abâtardie, et le produit final devient un hybride difficilement reconnaissable. En écrivant directement un « spec  script », l’auteur parvient à un contrôle sur sa propriété artistique.

Deborah Raznick, scénariste et productrice, alors en développement aux studios Disney depuis six ans (après avoir écrit un synopsis original il y a plus de huit ans) rapportait :
« Aujourd’hui, l’histoire ne ressemble que de très loin à celle que j’avais commencé à écrire, et nous n’avons toujours pas de scénario définitif.  Ce qui arrive immanquablement dans le processus de développement, c’est qu’au commencement il y a une personne avec un concept et que quinze jours après l’avoir proposé à un studio, on se retrouve à six personnes  avec chacune une idée différente. L’année suivante, ces six personnes sont devenues douze et l’on se retrouve soudain assise à une table, en train d’écouter onze autres personnes qui discutent d’un concept qui, un an plus tôt, fonctionnait merveilleusement, et qui ne marche absolument plus » [1].

[1] Propos recueillis par Andrea R. Vaucher pour le Los Angeles Times (in : Cahiers du cinéma n° 440, février 1991).

Un spec script a également beaucoup plus de chances d’être tourné qu’un scénario qui végète des années en développement.

Un Shane Black de 28 ans (il a écrit le scénario de Lethal Weapon à l’âge de 22 ans) déclare au New York Times : « Les studios ont tendance à faire les films tirés de gros  coups  d’argent. Un script en développement perd de sa dynamique. Cela fait un an que le studio voit votre sale gueule, et soudain apparaît le nouveau petit génie, la sensation du jour. Les studios n’ont qu’une capacité d’attention très limitée. »

A l’époque, pratiquement tous les spec script sont des films de genre fondés sur un concept très pointu : thriller « sexy », action ou science-fiction, dont l’intrigue peut se résumer en une phrase très facile à retenir. Le fameux high concept (qui donne son nom à notre méthode).

« L’homme sage est celui qui connaît ses limites »*

C’est à la fin de l’année 1989 que les prix des spec script ont crevé le plafond, lorsque Peter Guber et Jon Peters ont repris les rênes de Columbia/Tri-Star et qu’ils se sont mis à acheter des scénarios à tout-va alors que la grève des scénaristes de l’année précédente avait déjà placé ce corps de métier dans une situation particulièrement confortable.

Quand Guber et Peters achetèrent 1,25 million de dollars Radio Flyer, écrit par un scénariste nouvel entrant, David Mickey Evans, qu’ils engagèrent également pour la mise en scène (et qui finit par se faire renvoyer), ils firent grande impression à Hollywood.

Les enchères furent très intelligemment orchestrées par les agents qui mettaient dos à dos studios et producteurs dans une course rendue d’autant plus haletante qu’une décision devait être prise dans les 48 heures. Et si la plupart de ces scénaristes sont jeunes, ambitieux, et fraîchement diplômés d’une école de cinéma, la plupart des acheteurs sont de jeunes compagnies agressives (Largo, Carolco, Morgan Creek…) ou des studios qui viennent de subir des changements de direction et qui ont un besoin impérieux de se jeter dans la production.

En effet, à mesure que les enchères montent, les vieilles institutions (Disney, Paramount, Warner Brothers…) se retirent de la course. Elles pensent que, finalement, le développement est plus efficace en terme de coûts et qu’il permet une plus grande variété de sujets et il semblerait que cette tendance soit de retour aujourd’hui à Hollywood.

Pouvons-nous espérer que cette explosion du spec script arrive un jour jusqu’à nous en France ?
C’est en tout cas notre plus grand souhait à tous, chez High concept. Car comme le fait remarquer ma collègue Julie Salmon, le contenu devient la seule façon d’exister dans un PAF de plus en plus concurrentiel.

A bientôt sur le blog 🙂

* L’homme sage est celui qui connaît ses limites est la dernière réplique de Clint Eastwood dans la suite de L’Inspecteur Harry, Magnum Force.

Guide de survie du scénariste à Cannes

Est-il possible de trouver un producteur au festival de Cannes ?

À cette question, la Guilde française des scénaristes répond « non » : il n’est pas à l’ordre du jour du syndicat des auteurs d’organiser un accueil officiel de ses adhérents au festival de Cannes, pourtant le plus gros marché professionnel du film de la planète. Si vous savez regarder, vous y croiserez pourtant beaucoup de scénaristes professionnels, venus sur leurs propres deniers. Un investissement financier non négligeable qui laisse penser qu’il est probablement possible de faire des rencontres professionnelles intéressantes, si ce n’est trouver un producteur à Cannes.
Alors pourquoi les scénaristes ne sont-ils pas soutenus dans cette démarche par leur propre syndicat ?

À la décharge du syndicat, il est vrai que le marché français du scénario est depuis trente ans un marché de la commande et non de l’offre (seulement 6% de nos films en salle ont été écrits par un scénariste seul et seulement 20% de nos productions TV annuelles sont des créations originales), mais on pourrait attendre de l’organisme qui est censé défendre « les intérêts des scénaristes français » qu’il se batte pour mettre en valeur les projets innovants, écrits en spéculation (les « specs »), au lieu de favoriser les scénaristes de commande, qui dépendent de fait des producteurs pour écrire des projets souvent très formatés ; un cercle vicieux qui perpétue le manque d’innovation.

Ce manque de soutien aux nouveaux entrants et à la création originale se constate aussi dans les critères d’adhésion de la Guilde des scénaristes, qui valorisent la commande :

  • Les contrats d’option (conçus précisément pour rémunérer la prise de risque) ne comptent pas ;
  • Les contrats de commande doivent eux, représenter a minima 90 minutes par auteur unique ;
  • Le CV d’un nouvel entrant doit être approuvé par le conseil d’administration (c’est-à-dire qu’il doit être coopté, de fait) ;
  • Les jeunes diplômés de la prestigieuse Fémis ne sont acceptés que sous condition : ils ont trois ans pour valider les critères de commande ci-dessus. C’est également le cas pour les diplômés du CEEA, pourtant seuls titulaires du titre professionnel de scénariste à leur sortie de l’école.
  • Quant aux diplômés des autres écoles de cinéma ou de formations en scénario reconnues (par le CNC, dans ses critères d’admission par exemple), ils ne sont pas acceptés par la Guilde.

Dans ce contexte, chez High concept nous désespérions –comme beaucoup– de voir émerger un véritable marché du scénario original en France : à quand les spec scripts français ? Il faudrait que les auteurs puissent rencontrer les producteurs à Cannes dans une dynamique professionnelle, pour vendre leurs projets originaux sans avoir besoin d’un réseau préexistant ou d’un gros CV : l’histoire et rien que l’histoire !
Vous vous dites surement que nous avons fini par fumer la moquette de nos bureaux… Pourtant ce lieu, le Pavillon des scénaristes, existe enfin. Non pas grâce à nos organisations professionnelles, mais à l’initiative privée de deux collègues scénaristes, qui soutiennent seuls la création originale française au festival de Cannes.
Autant vous dire que nous nous sommes empressés de les rencontrer…

Vers un marché du spec français : la Maison des Scénaristes

La Maison des Scénaristes est une association 1901 créée par nos collègues Sarah Gurevick et Nicolas Zappi. L’objectif est de permettre aux scénaristes de trouver des partenaires à Cannes pour financer leurs films. Et en quatre ans d’existence, Sarah et Nicolas ont fait mieux que toutes nos institutions réunies :

  • 150 auteurs ont été sélectionnés pour proposer leur projets à des producteurs
  • 40 cessions de droits ont été signées
  • Parmi ces contrats, 10 courts-métrages et 1 long métrage ont déjà été réalisés.

Un score qui donne le vertige : à titre de comparaison, le Fonds d’aide à l’innovation du CNC n’a sélectionné en fiction, lui, que 200 projets en dix ans. Et un seul a été porté à l’écran. Comment est-ce possible ?

  • EXT. TERRASSE – JOUR
  • NICOLAS ZAPPI et SARAH GUREVICK déjeunent avec HIGH CONCEPT. C’est une jolie blonde enceinte de 5 mois parfaitement assortie à cet italien, qui ressemble à David Cronenberg.
  • HIGH CONCEPT
  • Comment ça, vous ne dépendez pas de la Guilde ?!!!
  • NICOLAS
  • Non, la Maison des Scénaristes n’est aucunement liée à la Guilde des scénaristes, qui a refusé d’y participer.
  • SARAH
  • Ils refusent même de relayer notre appel à projets. Bon, nous ne perdons pas espoir de les séduire un jour…
  • NICOLAS
  • De toutes façons, c’était impensable qu’il n’y ait pas de présence officielle des scénaristes francophones à Cannes ! Sarah et moi avons pris cette initiative pour combler ce manque que nous ne comprenions pas. Nous souhaitions également organiser des master classes avec des scénaristes présents en compétition. Cette année, nous avons la joie de recevoir Chris Sparling, le scénariste de Gus Van Sant par exemple.
  • HIGH CONCEPT
  • Mais… qui paie pour le Pavillon des scénaristes ?
  • SARAH
  • Nos 200 adhérents. Pour 30€ annuel, ils bénéficient tous d’une lecture professionnelle de leurs projets. Les sélectionnés seront invités à rencontrer les producteurs à Cannes.
  • NICOLAS
  • N’oublions pas nos partenaires ! La WGA Ouest*, la SACD — merci à Gérard Krawczyck et à toute l’équipe de la SACD d’ailleurs, pour son soutien indéfectible depuis le début.
  • HIGH CONCEPT
  • Et le CNC ?
  • NICOLAS
  • Il relaie notre appel à projets et autorise l’apposition de son logo au Pavillon.
  • SARAH
  • C’est déjà bien.
  • *WGA: Guilde américaine des scénaristes.
  • FONDU ENCHAÎNÉ :

  • RETOUR SUR :
  • HIGH CONCEPT
  • Pourquoi autant de réticence des institutionnels ?
  • SARAH
  • Nous jugeons les scénarios sur leur contenu et non pas sur les CV des auteurs. Pas de barrière à l’entrée chez nous. C’est la raison pour laquelle nous faisons peur.
  • NICOLAS
  • Par exemple, cette année, deux jeunes auteurs formées à l’école Besson vont venir présenter leur comédie à des producteurs connus, alors qu’elles sont toujours étudiantes.
  • SARAH
  • Il faut quand même préciser que 90% de nos scénaristes sélectionnés sont des pros. Mais cela n’empêche pas les inconnus de pouvoir émerger grâce à nous. L’année dernière, une jeune étudiante roumaine a signé son premier long avec Legend Films.
  • NICOLAS
  • C’était en fait sa thèse de fin d’études ! La chance est donnée à tous les scénarios. Nous travaillons sérieusement avec une double lecture des projets. Une troisième lecture est même faite pour les projets sélectionnés pour Cannes.
  • HIGH CONCEPT
  • Qui sont vos lecteurs ?
  • NICOLAS
  • La première lecture, la plus sélective, est faite par des scénaristes professionnels à travers des collectifs d’écriture. Une seconde lecture est ensuite organisée sur les scénarios sélectionnés.
  • HIGH CONCEPT
  • Et comme nous vous l’enseignons avec la méthode High concept, chez vous aussi un scénario se vend grâce au pitch…
  • SARAH
  • Oui ! Notre originalité est de proposer dans notre processus de sélection, un pitch vidéo. Ce pitch permet à l’auteur de s’entraîner à pitcher son projet. Les pitchs vidéos sélectionnés sont envoyés directement aux producteurs, souvent débordés, qui veulent vite avoir accès au contenu. Cette façon de faire est une façon de susciter un appel à l’envie. Les réactions ont été enthousiastes des deux côtés : à la fois des auteurs qui bénéficient des conseils de l’équipe pour réaliser leurs pitchs et à la fois des producteurs qui gagnent en temps et en efficacité.
  • NICOLAS
  • Pour vous donner une idée, sur plus de 350 projets reçus cette année, nous permettront à 30 auteurs de venir pitcher leurs projets sur notre pavillon à Cannes qui accueille cette année plus d’une soixantaine de producteurs venus participer à nos rencontres et faire leur marché.
  • HIGH CONCEPT
  • Quel avenir pour la Maison des Scénaristes ?
  • SARAH
  • C’est surement la dernière année que nous fonctionnons sous la forme d’une association, car pour l’instant, les subventions et les cotisations ne suffisent plus pour couvrir nos frais. Nous pouvions compter sur 6000€ de cotisations et 6000€ de subventions de la SACD, mais les autres fonds privés qui permettaient de boucler le budget de 20000€ sont de plus en plus difficiles à recueillir.
  • NICOLAS
  • Dur à croire pour certains, mais c’est vrai : Sarah et moi, comme tous les membres de l’équipe, sommes complètement bénévoles. Aucun centime n’est dépensé pour nos frais personnnels. Nous ne gagnons rien dans cette affaire alors que cela nous prend un temps monstre pendant 6 mois de l’année.
  • FONDU AU NOIR.

Chers collègues, la Maison des Scénaristes vous donne rendez-vous cette année à Cannes pour des tables rondes, des master classes et des rencontres auteurs-producteurs. Passez les voir de notre part ! :o) À noter également, la présence du SNAC, le syndicat national des auteurs compositeurs, qui proposera des tables rondes destinée au public du festival.
Et si comme nous, vous souhaitez les aider, l’association cherche des partenaires pour aider à maintenir le Pavillon l’année prochaine : n’hésitez pas à contacter la Maison des Scénaristes directement.

Créativité : procrastiner en validant notre sélection des meilleurs blogs série et scénario français

La sélection que je vous propose mélange des sites d’informations, des blogs ou sites spécialisés séries, des forums, ainsi que des sites d’institutions ou associations qui vous permettront d’avoir de l’information de qualité tout en partageant votre quotidien et votre perception du métier.


En effet, devant la multitude de sites s’intéressant au monde de l’audiovisuel au sens large, il est intéressant de pouvoir faire un tri entre les sites de fans, ceux des nouveaux entrants en quête de notoriété et ceux plus avertis qui proposent de l’actu chaude, des analyses de projets, et plus rare, ceux qui vous offre une vision personnelle des tendances de notre marché et de la profession.
Véritable carte de visite, un blog ou un site tenu de façon professionnelle qu’il soit monétisé ou pas (c’est-à-dire qui mobilise une partie importante du temps de travail de ses auteurs qui eux-même en tire une contrepartie directement financière ou des avantages en nature) est aussi un message envoyé à la profession. C’est la raison pour laquelle, il est important quand on n’a pas forcément le temps de courir les projections presse et de multiplier les RDV de prospection, de lire de façon régulière certaines de ces publications.
Dans la continuité de mon précédent billet dédié à ma sélection des 10 blogs de scénaristes américains et étrangers incontournables, je vous livre aujourd’hui ma sélection d’adresses fétiches françaises :

  • L’ACTU MÉDIAS

    Pour savoir ce qui se passe, se signe, sort, la profession est abonnée à trois acteurs clés de l’information médias : LE FILM FRANÇAIS, un hebdo pour les professionnels de l’audiovisuel qui s’intéresse tout particulièrement à l’aspect économique du cinéma, de la télévision et des nouveaux médias. ÉCRAN TOTAL en version hebdo (plus orienté TV que son concurrent Le film français) et particulièrement LA LETTRE E.T. QUOTIDIENNE qui permet d’avoir accès à un concentré de l’actu ciné, TV et vidéo en France. Enfin, SATELLIFAX, une lettre qui couvre chaque jour l’actu nationale et internationale de l’audiovisuel. Ces abonnements coutent cependant assez chers malgré les différentes promos récurrentes.

  • LA PRESSE SPÉCIALISÉE

    En fonction de vos goûts, vous pouvez également compléter votre veille du marché par les éditions numériques spécialisés médias et culture des grands hebdos généralistes (au choix bien sûr, sinon c’est l’indigestion). Voici pêle-mêle celles que je fréquente régulièrement pour avoir une idée de la critique de la presse spécialisée sur les différentes nouveautés du PAF, chaque journaliste ayant sa patte, ses goûts, bref, plus ou moins son identité : Télérama.fr parfois très élitiste (voire snob) dans ses appréciations, La section culture et cinéma de l’Express, Les pages culture du Nouvel Obs, LES INROCKS, surtout les pages consacrés aux médias et à la TV, et enfin l’actu média TV du Figaro.

  • L’ACTU CINÉ ET SÉRIES TV

    Je vous conseille de vous abonner aux flux RSS dédiés des sites ALLOCINÉ SÉRIE, OZAP, un bon généraliste (détenu en partie par M6) et son pendant appartenant à TF1 LE BLOG TV NEWS qui vous permettent de faire le tour des audiences commentées bien évidemment sous l’angle de leur chaîne actionnaire. Il y a aussi ACTUCINÉ très axé séries US et son partenaire pour relayer également l’actu des séries françaises SPIN OFF. Ces sites vous donneront un bon tour d’horizon de ce qui se crée, s’exporte, se vend en matière de fiction TV française et étrangère.

  • CRITIQUES CINÉ ET TV

    Outre ceux cités ci-dessus, quelques blogs se sont faits une spécificité d’analyser les nouveautés en matière de séries US et françaises. Là encore, beaucoup de sites se battent sur le créneau avec plus ou moins de sérieux : le daily mars, mais aussi les pages culture du Point ou celles du site SLATE vous donneront les grandes tendances. N’oubliez pas cependant de prendre de la distance, car combien de fois certaines critiques et analyses, à force de vouloir valoriser certaines ambitions ou au contraire rabaisser une certaine forme de divertissement, n’hésitent pas à encenser ou à enfoncer certains projets en perdant le lien avec la simple réalité cf. l’un de mes billets : La presse spécialisée est-elle fiable ?

  • CÔTÉ SÉRIES TV TOUTES NATIONALITÉS

    Je vous conseille Le BLOG d’ARTE – Dimension séries pour ses critiques courageuses, ses analyses intéressantes des tendances des médias français mais aussi européens, qui ne fait pas de mal pour élargir un peu le débat. Bravo pour les dossiers toujours pertinents et sa recherche de nouveautés et d’innovation au sein du PAF français. Forcément, la lecture est orientée Arte, vous l’aurez compris.

  • CÔTÉ CINÉMA FRANÇAIS

    Vous pouvez vous rendre sur le blog de Manuel Alduy, le Monsieur Cinéma de Canal+ et maintenant de FTV, entendez le Directeur des achats, qui doit choisir tous les ans les projets de films français qui vont être soutenus par la chaîne, mais aussi sélectionner les films internationaux dont il pourrait acquérir les droits. Un monsieur puissant (donc) qui n’hésite pas à partager ses réflexions sur son métier ou ses analyses sur le financement du cinéma et les séries que diffuse ou pas sa chaîne.

  • CÔTÉ SITES OFFICIELS

    Bien évidemment il vous faut suivre le site de LA SACD pour ses communiqués et ses études sectorielles, ainsi que celui du CSA, qui donnent de bons éléments pour juger de la progression de notre fiction. Il ne faut pas rater non plus celui du CNC et surtout lire de temps en temps, les fameuses publications du CNC : dossiers, études, rapports d’activité, lettres, bilans, etc. qui ratissent tous les chiffres importants du secteur. Attention ! Prendre les chiffres ne veut pas dire forcément prendre les commentaires associés pour argent comptant. Pendant que toute la profession se félicite par exemple de la progression des exportations françaises à la suite d’une publication du CNC justement, on peut tout de même laisser errer son esprit critique en se disant que les gens qui financent ce que nous avons sur nos écrans ont parfois tendance à cacher la misère…

  • CÔTÉ VIDÉO BLOG

    Un de mes petits préférés est celui d’ALAIN CARRAZÉ, LE monsieur série TV français qui, à coup d’interviews sympathiques, va poser des questions à tous nos showrunners préférés. Très fan des productions prestigieuses outre-atlantique, Alain est aussi de tous les événements médias (Deauville, La Rochelle, Comic Con, etc.) français, qu’il relaie avec sérieux et fraicheur.

  • CÔTÉ RADIO

    Pour son sens critique agiuisé, j’aime écouter PIERRE LANGLAIS sur le MOUV, dans son émission Saison 1, Épisode 1. Pendant une heure, il filtre avec son équipe et des invités les séries télé du moment, tous les samedis à 17h. Il est aussi intéressant de le lire sur Telerama SERIERAMA, car il est l’un des rares à poser les bonnes questions en matière de fiction française. L’actualité internationale et française y est traitée avec sérieux et vous ne raterez aucune des nouveautés de la rentrée.

  • POUR LES DÉBUTANTS

    Pour ceux d’entre vous qui commencent leur carrière de scénariste ou qui veulent avoir des occasions de rencontre informelles dans le métier, il est intéressant de s’affilier à SÉQUENCE 7, une association qui vous permet de ne pas rester isoler.

  • POUR RÉSEAUTER

    Pour terminer cette sélection, parmi les nombreux sites et forums qui existent pour permettre à chacun d’échanger sur notre métier sans compter les réseaux sociaux, je vous conseille d’aller également sur CINÉASTES ET CINEMA. Dans ce cadre, il est aussi utile enfin de profiter des annonces du site CINEASTE.ORG qui regroupe une communauté de professionnels du cinéma et de l’audiovisuel dont les besoins (en formation, offres de job, rencontres diverses) sont relayés grâce à une newsletter.

Voilà, cette sélection est loin d’être exhaustive et j’ai surement oublié des sites incontournables, alors n’hésitez pas à compléter ce billet par vos bonnes adresses.
En attendant, bon surf et attention à l’indigestion ! (Pour lutter encore plus efficacement contre la procrastination qui guette chacun d’entre nous quand nous consultons nos sites ou blogs scénario fétiches, n’hésitez pas à tester notre masterclass sur la créativité pour découvrir quatre nouvelles techniques pour ne pas s’auto-saboter.)

Une des façons que j’ai trouvées pour ne pas me perdre dans ce trop-plein d’informations et de réflexions est de m’obliger à y consacrer moins d’une heure par jour, un temps assez important pour ne rien louper de l’actu chaude de notre métier et un temps assez réduit pour me permettre de travailler les 90% restant de mon temps soit à créer ou à travailler sur mes projets de films ou séries originales, soit à lire et à aider ceux d’entre vous qui nous ont fait confiance dans le cadre de nos offres de script-doctoring).

Les scénaristes ont-ils besoin d’un bureau?

Si tous les scénaristes n’ont pas la chance d’avoir un bureau, il est toutefois souhaitable de se créer un environnement de travail propice à l’écriture. Éliminer les distractions et les interruptions de travail, être plus productif, plus concentré, plus créatif : tout cela n’est possible que dans un bureau (ou au moins dans un espace de travail personnalisé).

Créez-vous une bulle

Si tous les scénaristes n’ont pas la chance d’avoir un bureau, il est toutefois souhaitable de se créer un environnement de travail propice à l’écriture. Éliminer les distractions et les interruptions de travail, être plus productif, plus concentré, plus créatif : tout cela n’est possible que dans un bureau (ou au moins dans un espace de travail personnalisé). Mais cela a un coût — parfois prohibitif pour un auteur qui ne vit pas encore de son métier de scénariste. Comment être inspiré, s’informer, résoudre des problèmes d’écriture alors qu’on n’a pas d’endroit pour écrire ?
Un bureau n’est clairement pas indispensable au succès mais il semble indispensable de posséder ne serait-ce qu’un espace propre dans lequel vous arrivez à vous mettre dans votre univers, votre bulle en quelque sorte. En effet, pour se couper de sa routine et se mettre dans un état d’esprit propice à la création, il est nécessaire de différencier son espace d’écriture de ses espaces usuels.

Astuce : chez vous, déplacez au besoin certains meubles. Si vous ne pouvez disposer d’une pièce entière, ménagez-vous toujours un coin personnel, avec une table, pour créer votre sanctuaire. Devenez propriétaire de votre espace; c’est là que vous créerez.

Consultez notre masterclass vidéo sur la créativité pour surmonter vos blocages créatifs et développer plusieurs projets originaux en même temps. ▲

Déterminez un rituel de travail

Saviez-vous que la routine est la meilleure amie de l’auteur pour se mettre en condition ? En effet, tout comme il existe un rituel du coucher, il est important d’avoir un rituel pour… rêver ! Prendre un café au même endroit et à la même heure, effectuer toujours le même trajet, autant de stratégies pour se mettre dans de bonnes conditions mentales avant de commencer son travail d’auteur. Même si vous ne disposez que d’un petit espace de travail, la mise en place de petits rituels vous aidera à vous sentir en confiance pour créer.

Astuce : allumez une bougie parfumée, mettez de la musique… parfois, il suffit de pas grand chose pour créer une atmosphère de travail propice à la création; chacun ses trucs, l’idée est simplement de se sentir serein quand on allume son ordinateur portable :o) ▲

Personnalisez votre bureau

Dès que l’on s’assoit à son bureau, de folles envies apparaissent parfois : consulter pour la énième fois ses messages, aller sur Facebook, lire ses twitts… Bref, on pro-cra-sti-ne ! Afin de me remotiver, je trouve personnellement utile d’agrémenter mon espace de travail d’objets qui me rappellent mon objectif professionnel.

Astuce : mettez-vous des post-its, des images ou tout autre objet qui vous rappelle votre motivation d’écrire. Stephen King avait l’habitude d’accrocher ses lettres de refus d’éditeurs au-dessus de son bureau… histoire de rester concentré sur son envie de revanche ;o) À vous de trouver des rappels visuels ou sonores pour vous permettre de ne jamais perdre de vue vos objectifs professionnels, quels qu’ils soient.

N’hésitez pas à intégrer notre atelier créatif pour connaître 4 techniques d’auteur pour lutter contre la procrastination. ▲

Créez des ruptures dans la monotonie si nécessaire

Si vous êtes un auteur aguerri, vous avez probablement depuis longtemps votre rituel et votre espace de travail. Mais après un certain temps, il est parfois nécessaire de lutter contre une certaine lassitude : redécorer votre espace de travail peut suffire à ré-expérimenter un sentiment de nouveauté.
Pour moi cependant, rien de tel qu’un Rendez-vous d’artiste (cf. l’atelier créatif qui vous fera expérimenter cette technique) pour vraiment sortir de la routine et recharger ses batteries créatives ! ▲

Évitez l’auto-sabotage

Un auteur sans bureau est-il toujours un auteur ? C’est possible, mais si vous êtes sérieux dans votre démarche d’écriture, il vous faudra aborder sérieusement la question de votre cadre de travail. Même sans avoir une pièce dédiée, vous devez faire au mieux avec vos possibilités pour trouver un espace de travail propre, bien éclairé et calme.

Astuce : Ce n’est pas une question de moyen, c’est une question d’attitude. Le scénariste Josh Olson a écrit intégralement A History of Violence, son premier film de cinéma, dans… un Starbuck. Cinq jours sur sept pendant les horaires de bureau, vous le trouviez à la petite table au fond du café, des écouteurs vissés dans les oreilles, qu’il soit inspiré ou non.

Restez dans l’atelier pour connaître nos outils contre l’auto-censure. ▲

Ayez une attitude professionnelle

Avoir un bureau pro est moins cher qu’on ne le croit. Beaucoup de solutions existent à moindre coût. Savez-vous que certains postes de travail se louent pour moins de 250€ HT mensuel sur Paris ? Une simple recherche Internet vous permettra de trouver des endroits inédits, en colocation ou non, où vous pourrez avoir un beau cadre de travail personnalisé tout en ayant des collègues de bureau, pour rompre la monotonie quand nécessaire.

C’est ainsi que High concept a trouvé le bureau de ses rêves pour pouvoir vous recevoir et vous offrir des nouveaux services comme nos master classes, ou nos coachings par exemple.

Nouveau :

Offrez-vous une place de travail personnalisée dans notre atelier créatif et bénéficiez de nos outils et de nos script doctors !


Et vous ?
Quelles sont les solutions que vous avez trouvé pour écrire vos meilleurs scénarios ? J’ai hâte de le savoir dans les commentaires… À bientôt :o)

Que souhaiter aux scénaristes français ?

Dix résolutions d’auteur à prendre chaque année. Au départ de High Concept, était un blog. Nous l’avons créé pour de nombreuses raisons et en premier lieu pour essayer de transmettre notre méthode d’écriture et ses fondamentaux et des conseils ainsi qu’une vision du métier qui nous est propre.


Il est en effet parfois difficile dans l’industrie, ou devrais-je dire l’artisanat audiovisuel qui est le nôtre de pouvoir s’exprimer et travailler avec les meilleurs atouts tout en partageant un savoir-faire commun.

Si vous avez suivi nos différentes discussions et l’actualité des médias, vous savez que nous méritons en France de meilleurs films et de meilleures séries TV. Et cela commence avant tout avec de meilleurs scénarios.

Dans cet esprit, voici quelques souhaits que nous formons pour chacun de vous. Que chaque nouvelle année vous soit profitable et qu’elle vous permette de voir la concrétisation de tous vos projets, même les plus fous ! Soyons tous plus audacieux…

  1. Soyons créatifs.
    • Développons une relation saine avec notre créativité pour lui permettre de se développer.
    • Canalisons la dans notre processus d’écriture et trouvons des routines efficaces pour que notre créativité s’épanouisse sans entraves.

      Retrouvez notre méthode pour surmonter les blocages créatifs en commençant par une masterclass dédiée à la créativité.

  2. Cultivons nos connaissances.
    • Nourrissons notre imaginaire par la lecture de bons livres et de bons scénarios.
    • Cherchons notre inspiration en observant et en analysant des films.
    • Que l’ensemble de ces connaissances, idées, images nous aident à écrire mieux et efficace.
  3. Vendons nos projets et scénarios originaux.
    • Que nous puissions exercer notre métier d’auteur dans une dynamique vertueuse en faisant valoir notre savoir-faire. 
    • Soyons respecté dans nos droits et vision du monde.
    • Sachons exercer notre métier tous les jours. 
    • Que notre ténacité, pugnacité soit récompensée par de nombreuses ventes et projets en développement.

      Profitez de notre retour d’expérience via notre masterclass vidéo dédiée pour améliorer votre break-in et percer sur le marché français avec des concepts forts.

  4. Soyons visuels.
    • Que notre amour de la langue française, des verbes d’action, des descriptions vivantes et colorées puisse éclairer nos pages.
    • Que nos scénarios puissent produire des images fortes dans l’esprit de nos lecteurs et qu’ils convainquent des producteurs et diffuseurs de les mettre en image.

      Profitez de nos techniques pour accrocher davantage vos lecteurs en apprenant à écrire et vendre le genre drama, le genre roi du cinéma français.

  5. Écrivons des concepts forts.
    • Que nos concepts accrochent l’esprit de nos lecteurs.
    • Qu’ils puissent générer de puissants intérêts et qu’ils nous poussent à hausser notre niveau d’exigence ainsi que celui de nos collaborateurs.
    • Que tous nos scénarios (même a priori ceux les moins commerciaux) puissent accrocher des producteurs.
    • Que nos idées trouvent leur chemin pour faire la différence et emporter l’adhésion.

      Profitez de nos techniques de brainstorming et intégrer notre atelier créatif pour trouver des concepts efficaces et vendeurs.

  6. Inventons des personnages emblématiques.
    • Que nos personnages touchent et émeuvent nos lecteurs au plus profond d’eux-mêmes.
    • Qu’ils puissent parler et agir à travers nous et qu’ils nous montrent l’exemple à suivre lorsque notre espoir faiblit.
    • Puissent-ils inspirer de la grandeur à chacune de nos scènes.

      Profitez de notre masterclass vidéo dédiée pour écrire des dialogues inoubliables pour vous rendre maître et possesseur de l’adhésion du lecteur.

  7. Débloquons nos censures.
    • Que les voix de la négativité ne puissent jamais nous atteindre.
    • Que nos forces nous écartent de nos doutes et qu’elles nous permettent de poursuivre les chemins parfois tortueux de l’écriture.
    • Que notre pouvoir de scénariste se révèle et nous montre que la force de nos doutes n’est que celle que nous leur donnons. Rien de plus.

      Profitez de notre masterclass vidéo dédiée pour savoir employer les 18 genres hollywoodiens et savoir écrire tous les types d’histoire sans attendre et en suivant un process pas à pas.

  8. Prenons plaisir à réécrire.
    • Que notre passion de l’écriture nous confirme dans l’idée qu’écrire c’est réécrire.
    • Que nos réécritures ne nous lassent jamais et puissions-nous trouver toujours de nouvelles voies à explorer.
    • Que tous nos projets aboutissent et qu’ils trouvent des fins satisfaisantes.

      Profitez de nos conseils avec nos offres de suivi d’écriture et notamment la prise en charge de votre réécriture pour éviter les erreurs les plus fréquentes en scénario et obtenir rapidement une version attractive sur le marché.

  9. Créons des mécaniques dramatiques imparables.
    • Que notre passion de l’écriture de séries puisse trouver un lieu d’expression.
    • Que nos mécaniques dramatiques soient assez fortes et originales pour donner lieu à des milliers d’épisodes.
    • Puissions-nous suivre nos passions dans des histoires qui touchent notre âme.
    • Que ces histoires donnent naissance à de grands scénarios.

      Profitez de notre option série TV pour écrire et vendre des mécaniques de séries innovantes et efficaces.

  10. Entourons-nous de bons interlocuteurs.
    • Que nos agents nous offrent de belles rencontres et des opportunités professionnelles intéressantes.
    • Que les producteurs avec qui nous travaillons puissent partager notre univers et se battre à nos côtés pour faire aboutir nos projets originaux.
    • Que nos co-auteurs et autres collaborateurs travaillent tous dans l’intérêt de faire le meilleur projet possible.
    • Bref, que la force soit avec nous pour trouver la foi de croire en nous et d’être libre dans nos choix d’auteur.
    • Que nous puissions tous enfin bénéficier de toute la chance possible pour faire aboutir nos projets.

      Ne laissez pas totalement la chance décider pour vous et apprenez à structurer efficacement vos projets en choisissant plutôt de maîtriser la technique du break-down, secret des showrunners pour passer du synopsis au séquencier en une journée pour convaincre de vos talents d’auteur.

En conclusion, même s’il existe parfois des choses en dehors de notre contrôle (l’air du temps ou les goûts du public mais aussi les restrictions budgétaires ou encore la frilosité ambiante de certains de nos diffuseurs), il y a bien une chose en notre pouvoir : notre désir d’écrire. Le contenu des histoires sur lesquelles nous choisissons de passer du temps nous appartient, ainsi que l’effort et la sueur que nous choisissons d’y apporter. Que chaque année nous permette donc à tous de garder le cap et de nous inscrire dans de nouvelles dynamiques créatives pour que toutes nos histoires puissent trouver leur chemin jusqu’au public.
Merci encore de votre fidélité. Toute l’équipe High concept vous souhaite ainsi simplement le meilleur pour que vos efforts créatifs soient tous couronnés de succès chaque année !

Créer du conflit : le secret pour écrire un scénario

Bonjour à tous ! Le cœur de votre récit (le « 2 de votre concept » pour paraphraser Cédric), peut se trouver à l’aide de deux propositions : la proposition thématique et la proposition dramatique. Action !


Nous avons vu dans mon premier article pour High Concept l’importance de la note d’intention, de la signification, de l’histoire que l’on veut raconter. Le pourquoi de l’action. Ce petit rappel était indispensable pour bien comprendre ce qui va nous occuper cette semaine : comment créer et gérer LE CONFLIT de votre scénario, c’est-à-dire la tâche de votre histoire (voir la masterclass vidéo sur cette notion indispensable : Comment écrire un scénario sans peine avec la tâche (voir notre formation gratuite aux fondamentaux de l’écriture agile)).

Le cinéma, psychologiquement parlant, est comportementaliste.

Tout comportement humain est la rencontre d’un acte et d’une signification. Derrière tout geste il y a un sens (même inconscient). Derrière toute action, un thème.
Il ne faut donc pas commencer par écrire comment un homme tue sa femme, mais par pourquoi ? Ce pourquoi vous permettra ensuite d’élaborer avec beaucoup plus d’efficacité, de force et de créativité le comment il la tue. Grâce à deux phrases :

  • La proposition dramatique définit l’action ; d’autres scénaristes l’appellent aussi l’intrigue. Elle exprime en une seule phrase : le personnage, le conflit et la résolution de l’histoire :« Celui qui ne pensait qu’au pouvoir va découvrir que l’amour est plus important. »
  • La proposition thématique définit le pourquoi de l’action, le sens de cette action, porté par le personnage principal, le protagoniste de l’histoire : « Parce que celui qui n’était que haine va ressentir l’amour. »
    (C’est une proposition possible, il y en a d’autres.)

Il ne peut y avoir qu’une seule proposition dramatique et thématique principale pour un scénario, les autres propositions seront secondaires et portées par les personnages secondaires (ceux qui forment le schéma actantiel de Greimas : l’adjuvant, l’antagoniste, le destinateur — nous y reviendrons dans mon prochain article consacré aux personnages) et elles devront se plier à la proposition principale. Ce lien de subordination implique 1) que la proposition dramatique secondaire mette toujours en valeur la principale (plusieurs techniques sont possibles : par contraste, mise en abîme, en parallèle, en opposition…), et 2) que la proposition thématique secondaire soit l’antithèse de la principale. Par exemple, pour les propositions dramatique et thématique principales énoncées plus haut, voici deux propositions secondaires (dramatique et thématique) possibles : — « Celui qui ne voulait pas du pouvoir va devoir le prendre. » — « Parce que celui qui n’était qu’amour va ressentir la haine. » Une action possède donc toujours cette double composante. Le but concret étant de nature dramatique. La psychologie se situant au niveau thématique. Que ce soit sur le plan principal ou secondaire. Ce petit rappel était indispensable pour bien comprendre ce qui va nous occuper aujourd’hui : LE CONFLIT. Résultante des nos deux propositions : thématique et dramatique. Le conflit interne et le conflit externe : le premier engendrant le second.

Le conflit est le fondement même du drame. C’est l’ingrédient principal de toute forme dramatique.

Le conflit est le moteur dans la vie des hommes et des femmes. C’est l’énergie qui les fait rentrer en action (en réaction). De la naissance à la mort, tout n’est que conflit. Conflit avec soi-même, avec les autres, avec la société, avec Dieu… On peut être en conflit avec tout ce qui compose la vie, avec tout ce qui peut nous mettre en péril. D’ailleurs, s’il n’y a pas de conflit, matérialisé par des obstacles à franchir, il n’y a pas d’histoire. A l’instar de la vie, le conflit est le moteur de la dramaturgie. C’est lui qui créé l’action (réaction) et détermine les obstacles et les buts. C’est lui aussi qui exprime le sens (la psychologie) de l’action. Il y a donc deux types de conflit. Le conflit interne (psychologique) et le conflit externe (l’action). Un exemple simple pour illustrer ce propos :

Un type arrogant, macho, convaincu du pouvoir qu’il détient sur sa femme apprend qu’elle le quitte. Alors qu’il montait à cheval, il donne un coup d’éperons d’une extrême violence. Le cheval s’emballe et part dans un galop incontrôlable. L’homme s’accroche et finit par être éjecté dans un massif de ronce.
C’est le conflit interne, psychologique (la frustration et la colère) qui déclenche l’action (le coup de pied violent) et le conflit externe (la réaction incontrôlable du cheval) et enfin la chute. Son conflit interne a été projeté vers l’extérieur, sur le cheval, pour créer le conflit externe, un conflit relationnel entre lui et l’animal.

La proposition thématique porte le conflit interne qui, projeté vers l’extérieur, va créer l’action et créer le conflit externe, celui que porte la proposition dramatique :

  • — « Celui qui ne supporte pas que sa femme le quitte va le payer de sa personne. »
  • — « Parce que celui qui ne pense qu’à lui ne contrôle pas ses émotions. »

Tant sur le plan thématique que dramatique, une histoire est le traitement d’un conflit principal qui engendre des conflits secondaires, locaux, qui devront être résolus (vaincre les obstacles et atteindre les buts) pour permettre la résolution du conflit principal du film. Pour synthétiser, on dira que le conflit engendre toutes sortes de conflits tant que ce qui l’a généré n’est pas résolu. Un des préceptes du Ying et du Yang dit : « tout ce qui a une face a un dos ». Un second : « plus la face est grande, plus le dos est grand. » Dans ce sens, un conflit ne peut être gratuit, il doit toujours générer du sens. Et il faut pour cela toujours choisir le conflit interne le plus fort.

Conflit direct et conflit indirect

Le conflit direct est un conflit relationnel vécu par le personnage avec un ou plusieurs personnages, un animal, un objet… Dans notre exemple : le cheval. Conflit d’ordre relationnel que le conflit interne du personnage a engendré. Le conflit indirect est un conflit que seul le spectateur vit. Dans notre exemple, imaginons que le spectateur apprenne que la sangle de la selle de notre protagoniste est usée à l’extrême et ne tiendra pas une telle cavalcade. Notre personnage, lui, ne le sait pas, avant de se retrouver dans les ronces. Le conflit indirect fait toujours vivre aux spectateurs du conflit, même quand il y a absence de conflit direct entre les personnages. C’est le cas d’une histoire qui se déroule dans la souffrance générale d’une époque, la guerre, la peste, un ouragan et qui nous ramène à notre triste condition humaine.

Identification et émotion

Le conflit a un grand pouvoir d’identification sur le spectateur car il est créateur d’émotion. Lorsque l’émotion du personnage en conflit est vécue par le spectateur, une identification très forte s’établit. Un lien de plus en plus proche se créé. Même un personnage négatif qui vit du conflit attire notre intérêt :

Hitler se cache pour pleurer, le chien qui l’accompagne depuis quinze ans est en train de mourir.
Malgré l’antipathie que nous pouvons ressentir pour ce personnage, nous ressentirons tout de même sa souffrance.
Le pouvoir du conflit est de pouvoir forcer le spectateur à s’intéresser à des personnages antipathiques.

Si le personnage qui vit cette souffrance est de surcroit sympathique, l’identification et l’émotion du spectateur sera encore plus grande.

Le conflit, le plus bel outil de compassion.

Il faut noter en passant que les scènes les plus émouvantes dans l’histoire du cinéma sont des scènes où le spectateur a ressenti beaucoup d’émotions en s’identifiant au conflit psychologique du personnage. C’est ce conflit interne qui fera avancer psychologiquement votre personnage principal. Et comme nous l’avons vu, il sera générateur de conflits externes. Donc plus un personnage vit du conflit, plus le spectateur s’identifie à lui. Il ressent l’émotion du personnage. Un lien très fort s’établit entre eux. Le pouvoir de l’identification émotionnelle est donc lié au pouvoir de nos émotions. Nous verrons dans mon prochain article qui concerne les personnages, que le protagoniste d’une histoire est celui qui vit le plus de conflits. Et que c’est d’ailleurs grâce à ces conflits que le spectateur s’identifie totalement à lui.
En attendant, n’hésitez-pas à me poser vos questions dans les commentaires. À bientôt !

  • Aller à la page 1
  • Aller à la page 2
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Se connecter