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Prenez le contrôle de votre scénario

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ScriptDoctor.frBlog du scriptdoctortrouver une idée de film ‒ un high concept

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Votre film va-t-il se faire à la rentrée ?

De l’envoi de son scénario aux nombreux coups de fil, soirées mondaines, rencontres informelles, en passant par les multiples rendez-vous professionnels, un scénariste n’est jamais sûr que son film ou sa série va se faire. Pourquoi ? Parce que les décideurs à tous les niveaux passent leur temps à mentir…


– soit parce qu’ils ne savent pas eux-mêmes quoi penser du projet,

– soit parce qu’ils n’ont pas les moyens de le faire mais qu’ils ne veulent pas que vous alliez voir ailleurs,

– soit parce qu’ils essaient de protéger leur relation avec vous pour que vous continuiez à leur envoyer vos projets,

– soit parce que pour des raisons diverses, leurs mains sont liées mais qu’ils ne peuvent le reconnaître.

Or il est parfois frustrant de dépenser de l’énergie à faire des réunions, à réécrire plusieurs fois ses scénarios, à passer de multiples appels téléphoniques sans savoir que son projet est en fait enterré depuis le départ.
C’est qu’en réalité, il existe beaucoup de façons de savoir quand un projet de film ou de série ne se fera pas. En voici quelques unes, qui j’espère, vous feront gagner un temps précieux en cette rentrée audiovisuelle.

Inutile de perdre du temps, votre projet de film ou de série ne se fera pas quand :

  • vous n’obtenez que du silence  à toute action entreprise (mail, tél., courrier, contacts divers, etc.) ;
  • vous ne pouvez pas obtenir un RDV avec une personne que vous connaissez et à qui vous avez envoyé un scénario, une bible, un pitch, etc. ;
  • vos e-mails ou appels téléphoniques restent sans réponse pendant plus d’une semaine ;
  • votre scénario a été passé à une star (acteur, réalisateur connu) qui n’a pas donné signe de vie depuis un mois ;
  • vous attendez toujours que tel ou tel producteur (qui veut travailler avec vous d’après votre agent) entre en contact avec vous.

Bref, en règle générale, sauf si vous obtenez un contrat et un chèque associé, vous pouvez considérer que dans toutes les autres configurations, votre projet a été refusé. Une variante du « non » est souvent packagée dans une phrase qui contient un compliment et une excuse du style : « c’est très innovant et j’aime beaucoup les personnages mais cela ne correspond pas vraiment à notre ligne éditoriale ; l’intrigue est bien menée mais nous avons déjà un projet ressemblant, etc. ».

Ce qui est d’autant plus frustrant que parfois, cela n’a rien à voir avec la qualité intrinsèque de votre projet car admettons-le, beaucoup des critères actuels retenus par nos décideurs pour juger du potentiel d’une fiction sont au mieux subjectifs, au pire complètement erronés.
Vous êtes jugés :

  • sur votre thématique (tabou, déjà traitée, trop traitée, n’intéressera personne, etc.),
  • sur votre casting : qui écrit ? Qui produit ? Qui est pressenti à la réalisation ? Avez-vous un acteur bankable ? etc. ;
  • dans le meilleur des cas, sur votre genre (on ne fait plus de policier, on veut de la comédie transgénérationnelle, etc.) ;
  • mais rarement en fait sur votre mécanique dramatique : votre série peut-elle engendrer une centaine d’épisodes ? Votre film tient-il sa promesse, entretient-il la tension jusqu’au bout ? etc.

Heureusement, entre le blanc et le noir, il existe une zone d’espoir qui s’appelle « peut-être »

Vous atterrissez dans cette zone quand :

  1. Un décideur (producteur, diffuseur) vous envoie ses notes et prend réellement le temps de vous faire un retour de lecture sur votre projet. Vous pouvez considérer que c’est une première victoire même si rien est gagné à ce stade. Cela signifie concrètement qu’il croit en vous et que si vous êtes capable de faire les changements demandés, il sera disposé à aller plus loin, à prendre un autre rendez-vous et éventuellement « peut-être » à envisager un contrat (option, commande, etc.).Pour comprendre toutes les notes de lecture à vos envois de scénarios, n’hésitez pas à suivre le guide du billet gratuit : onze retours de lecture décryptés.
  2. Un décideur (producteur, diffuseur) essaye de gagner du temps : il vous appelle pour vous dire qu’il va lire, vous envoie un mail pour vous signifier qu’il reviendra vers vous très vite, etc. Bref, il tente de vous faire patienter, soit parce qu’il est trop poli pour vous dire non directement et qu’il vous aime bien, soit parce qu’il n’a pas tous les leviers pour décider, soit parce qu’il pense que ce projet n’est pas le bon mais qu’il voudra lire les autres que vous allez écrire, etc.

    Malheureusement, dans cette configuration, il est vraiment difficile de savoir sur quel pied danser. Pour en avoir le coeur net, déterminez un laps de temps (inférieur à un mois) et rappelez pour relancer. S’il vous fait encore patienter, c’est que probablement, la réponse est « non ». Pour approfondir sur cette notion, n’hésitez pas à vous reporter à notre vidéo pédagogique Envoyer un scénario : comment être lu.

  3. Un décideur (producteur, diffuseur) vous propose une prochaine étape : il veut constituer un package et recruter une star pour convaincre sa hiérarchie, il veut vous faire rencontrer son boss, etc. Cette configuration est plutôt positive, en général, cela signifie qu’il existe peu d’obstacles à la vente et que s’ils sont levés, votre projet pourra se faire.

Quelques chiffres à avoir en tête… ou pas !

Bien évidemment, nous souhaitons tous toujours recevoir un oui franc et massif à nos envois de scénario, même si la plupart du temps, nous devons tous patienter.
Quand on sait en effet que chaque chaîne historique reçoit plus d’une centaine de projet par mois et qu’il y a très peu de place pour la création originale en France, la pression est forte.

  • D’après le CNC, la diffusion de fiction à la télévision en 2012, les chaînes nationales historiques ont diffusé 40 nouvelles séries en 2012 dont seulement 18 nouvelles séries françaises.
  • Sur ces 18 nouvelles séries : 10 ont été produites par FTV, 4 par TF1, 2 par Canal+, 1 par M6 et 1 par ARTE. Elles représentent quelques 70 heures de fiction originale.
  • Pour rappel, en 2012, 768 heures de fiction ont été produites. La part de nouveauté en matière de création originale est donc de 70/768, soit 9,1%.

Alors, que faisons-nous avec cette information ? Comprendre la réalité du marché et savoir où se positionner et quoi attendre fait partie du métier de tout scénariste professionnel. Mais on ne bâtit pas une carrière avec des chiffres, car bien qu’ils donnent des tendances, c’est à chacun de croire en ses projets et d’utiliser les bons arguments pour convaincre.
Comprendre comment éviter le rejet fait ainsi partie du métier, nous vous donnons des conseils gratuits en ce sens chaque jour sur ce blog.
Bien évidemment, le meilleur moyen de passer les différents barrages est de pratiquer le métier, et d’écrire des scénarios de qualité professionnelle. Dans ce sens, n’oubliez pas d’utiliser le High concept, voie royale pour vendre un scénario et seul moyen pour susciter le désir dès le premier pitch. À bon entendeur.
Alors, prêts à affronter la rentrée ?

Canal+ : une chaîne qui peut changer la fiction française

Quand Mentalist dépasse les 9 millions de téléspectateurs, qu’on ne vienne pas me dire que la fiction française rattrape lentement son retard. Je ne me souviens d’ailleurs pas quand un épisode de l’une de nos fictions les plus fortes sur TF1 (Clem, Doc Martin, Camping, Profilage, Section de recherches, R.I.S. etc.) a pu égaler un tel score ! J’ai pu lire en effet dans certains rapports officiels du CNC ou de l’OPCA que tout allait bien ou mieux pour notre fiction hexagonale, malgré une précarité grandissante de la situation des scénaristes suite à l’industrialisation de certains process d’écriture…

Inutile de dire que ce genre de raccourci mental me laisse perplexe.

Le fond du problème de la fiction française n’est jamais évoqué

Tant que nous n’aurons pas une fiction d’auteurs (et donc segmentante) et qu’on traitera les scénaristes comme des fonctionnaires jetables, tout en plaquant inlassablement les mêmes recettes (des fictions low concepts portées par des stars : pour en savoir plus sur la différence entre un low et un high concept, je vous renvoie au cours Le high concept, ou comment vendre son premier scénario à un producteur) à quelques exceptions près que certains utilisent comme l’arbre qui cache la forêt, les choses ne changeront pas comme l’illustre d’ailleurs bien le dernier palmarès du Festival de la fiction de La Rochelle.

Enfin, s’il y a bien une chaîne qui a compris comment se démarquer du marasme économique de la fiction à la française dans lequel sont embourbées nos chaînes traditionnelles, c’est Canal+ ! D’ailleurs, cela ne trompe personne, à chacune de leur projection presse lors de ce genre de festivals, la claque est grande et s’accentue au fil du temps.

  • Seule Canal+ a su ces dernières années renouveler à elle seule la confection de série à la française, en y incluant certes des productions en langue anglaise mais aussi en coproduisant des mini-séries comme Carlos pour les adapter au marché international.
  • Notre groupe français a même eu l’audace de se battre contre Showtime en produisant une fiction concurrente sur le même thème : Les Borgias, série qui a réalisé les meilleures audiences de la chaîne sur leur créneau de la création originale. Cette avancée significative ouvre la voie à de nouveaux savoir-faire industriels et à un nouveau modèle économique qui se rapproche de nos concurrents américains.
  • Avec en tête le succès de HBO, sa soeur jumelle en terme de modèle de développement, Canal+ a délibérément choisi sa voie en se concentrant sur le sport, le cinéma et la création originale.

50 heures de fiction française sont diffusées chaque année, et son investissement continue de grandir.

Acteur minoritaire il y a quelques années, les productions s’enchaînent pour constituer un véritable catalogue allant de Braquo à Maison close.

Sur les quarante millions d’euros de budget annuel dédié à la fiction, 25 sont alloués aux coproductions internationales. (Le budget devrait augmenter de 8 à 10 millions d’euros sur les deux prochaines années.)

La part mise par Canal dans ces coproductions varie en fonction du nombre de coproducteurs. Sur Borgia, la part Canal a représenté 40% du budget, ce qui lui a permis d’égaler le niveau de financement américain de l’ordre de 2,5 à 3 millions d’euros par épisode.

L’avenir s’annonce radieux en continuant sur ce même schéma : avec deux nouvelles séries en 12 x 52′ par an, sans compter les suites des séries de sa collection, Canal+ a construit de véritables partenariats avec des producteurs/diffuseurs majeurs nord américains et européens.

Le but affiché est de rester leader de la création et de partager des convictions fortes sur la valeur artistique des projets. Une dizaine de projets initiés avec des producteurs variés sont en développement.

En plus des projets dont nous avons déjà parlés, en voici une petite récap :

  1. Les projets maison :Canal+ en langue française, ce sont des séries originales confiées à des créateurs reconnus :
    • Projeté à la Rochelle, Les revenants ont donné la mesure de la qualité de la fiction made in canal. Adaptée du film éponyme sorti en 2004, la série est centrée sur le retour des morts qui débarquent à nouveau dans la vie de leur proche sans avoir pris une ride. Ils ne savent pas qu’ils sont morts et cherchent à rentrer chez eux. La vie des autres restés en vie en est bien sûr bouleversée. La fiction sera diffusée à l’automne 2012.
    • L’anarchiste mini série en 6×52’, produite par LGM, écrite par Florient Emilio Siri et Fabien Nury, réalisée par Florient Emilio Siri avec Benoît Magimel dont voici le pitch : la police et l’armée font le siège d’un pavillon de banlieue. À l’intérieur se terre Jules Bonnot, dont les hold-up font la une de la presse depuis plusieurs mois. À la veille de la Grande Guerre, le gouvernement a bien l’intention d’en finir une fois pour toutes avec l’anarchie. Bonnot servira d’exemple.
    • Au service de la France en 12 x 30′, produit par Mandarin Télévision, écrit par Jean-François Halin qui se situe au début des années 1960. Les services secrets français recrutent le jeune André Merleaux, de retour d’Algérie. André se forme auprès de vrais espions davantage préoccupés par leurs notes de frais que par leur mission. La route est longue pour devenir un espion digne de 007 dans un service labyrinthique, kafkaïen et absolument certain de la suprématie française sur le monde.
    • Pink Panthers en 6 x 52′, produit par Haut et Court, écrit par Jérôme Pierrat et Jean-Alain Laban qui retrace le parcours des Pink Panthers, organisation criminelle d’origine serbe connue pour ses multiples braquages de bijouteries à travers l’Europe.
    • Sharks en 8 x 52′, produit par Marco Cherqui et Lauranne Bourrachot (Chic Films) en coproduction avec Made in PM, écrit par Caryl Ferey, écrivain spécialisé dans les romans policiers, qui situe son récit à l’île de la Réunion où la menace des requins est devenue telle qu’elle engendré un cortège de fantasmes malsains face auxquels les pouvoirs publics sont impuissants. Quand la jambe d’une adolescente est retrouvée échouée, tout le monde pense aux squales. Ils se trompent lourdement…

    Canal+ frappe encore avec sa stratégie d’unitaire politique avec :

    • Les anonymes, de Pierre Schœller avec Didier Ferrari, Jean-Philippe Ricci, Nathanaël Maïni, Cyril Lecomte, Karole Rocher, Mathieu Amalric, Olivier Gourmet. Le scénario de cette fiction de 120 minutes est signé Pierre Erwan Guillaume et Pierre Schœller. La production est assurée par Florence Dormoy pour Scarlett Production. Ce film revient sur le groupe dit des « anonymes », qui a été condamné pour l’assassinat du préfet Érignac le 6 février 1998 à Ajaccio. Arrestations, aveux, rétractations, les 96 heures de garde à vue au sein de la DNAT (Direction nationale de l’antiterrorisme) et l’instruction judiciaire sont au coeur du récit.
    • Le sanctuaire, produit par Haut et Court/Capa Drama, écrit par Xabi Molia. Au début des années 1980, en France, les socialistes arrivent au pouvoir. Soucieux d’entretenir de bonnes relations avec la jeune démocratie espagnole présidée par Felipe Gonzalez, le gouvernement français met peu à peu fin à la tolérance des activistes d’ETA sur le sol français considéré jusqu’alors comme le sanctuaire de la cause basque. De son côté, l’organisation basque est la cible des assassins du GAL et en plein bouleversement idéologique. Une nouvelle génération de militants prend le pouvoir sur les anciens.
    • Le soldat blanc produit par Breakout Films, écrit par Olivier Lorelle, réalisé par Érick Zonca. Entre 1946 et 1951, de jeunes Français du corps expéditionnaire – sympathisants communistes ou anciens résistants – débarquent en Indochine, pensant vivre la continuité de la guerre de libération dans les territoires coloniaux. Ils sont en réalité au service d’une guerre coloniale que la France mène contre la résistance conduite par Hô Chi Minh. Certains d’entre eux désertent et rallient les rangs du Viêt-minh.
  2. Les suites :
    • la reconduction du drama Maison Close pour une saison 2 en 8 x 52′ : écrite par Franck Philippon et Cécile Ducrocq, réalisée par Mabrouk El Mechri, produite par Jacques Ouaniche pour NOE PRODUCTIONS INT. Les actrices Anne Charrier, Valérie Karsenti, Jemima West, Catherine Hosmalin, Blandine Bellavoir et Déborah Grall reprennent leur rôle dans le célèbre bordel le Paradis, géré maintenant collectivement par les prostituées. Mais la police des mœurs compte bien mettre fin à cette utopie. Rose, Véra et Hortense, vont donc s’allier à un charismatique gangster parisien qui en profite pour installer son quartier général au Paradis… Pour rappel, la saison 1 avait pulvérisé l’audience des fictions françaises de la chaîne avec le record historique de 24,6 % de PdA abonnés et 1.477 million d’abonnés pour le premier épisode de la série.
    • Cf. notre point sur les séries policières de la rentrée, Canal+ déroule ses collections maison avec Engrenages (saison 4), Braquo (Saison 3), Mafiosa (saison 5).
    • Cf. notre point sur les séries comiques de la rentrée, les comédies Canal ont aussi la cote :
      • Kaboul Kitchen saison 2 (12×26) : produit par Chic film/Scarlett, écrit par Marc Victor, Allan Mauduit, Jean-Patrick Benes, réalisé par Allan Mauduit et Jean Patrick Benes qui racontent l’histoire d’un ex-baroudeur qui décide d’ouvrir un restaurant français à Kaboul, pour profiter de l’arrivée des occidentaux. Sa fille, qu’il n’a pas élevée, arrive pour une mission humanitaire, pétrie d’idéalisme.
      • Working girls Saison 2 en 12 x 13′ : une série à sketchs qui a rencontré le succès en saison 1, avec 750.000 téléspectateurs en moyenne (15% d’abonnés). Clémence Faure et Alice Belaïdi rempilent aux côtés de Claude Perron (Karine), Laurence Arné (Déborah), Blanche Gardin (Hélène) et Vanessa David (Nathalie). Audrey Lamy campera une cantinière et déléguée syndicale qui ne veut pas se laisser bouffer par la hiérarchie tandis que Lannick Gautry jouera le Beau-gosse qui ne laisse pas insensible Déborah. Les working girls auront au programme : déménagement, incendie, amour, promotions, plantations, cost killer, visite médicale, lipdub, plan social, adoption.
      • Platane Saison 2 en 12 x 30′ : (la saison 1 avait été écrite par Eric Judor, François Reczulski et Hafid F. Benamar, réalisée par Eric Judor et Denis Imbert et produite par Eric Judor pour 4 mecs en baskets en association avec Jean Cottin). La saison 2 devrait reprendre la même équipe avec au casting Eric Judor (Eric) qui joue son propre rôle. Après un an de coma suite à un accident de voiture contre un platane, Eric se réveille et constate que son acolyte Ramzy Bedia connaît le succès dans HP, la suite (fictive) de la série H. Lui vient alors l’illumination qui va prouver à tous son talent. La première saison de 12 épisodes comptait des invités de marque tels que Monica Bellucci, Guillaume Canet, Vincent Cassel, Clotilde Courau ou encore Mathieu Amalric. Si les audiences ont été en chute libre après le lancement, Canal a de nouveau accordé à la série une saison 2 qui verra Eric Judor, dans une situation encore pire que dans la première saison.
    • En langue anglaise :
      • Borgia 2 avec un budget augmenté de 28 millions d’euros, la série a été déjà vendue dans 40 pays dont les États-unis avec Neflix. Produit par Atlantique, écrit par Tom Fontana (OZ), réalisé par Oliver Hirschbiegel (La chute) et Philippe Haim (Secret défense), le clan Borgia est à jamais associé aux intrigues, crimes fratricides et histoires d’amours incestueuses de l’Italie du XVe siècle. Le destin sulfureux du Pape Alexandre VI et de ses enfants, César et Lucrèce fera le bonheur des amateurs.
  3. Les coproductions internationales en développement :
    • Versailles, développé par Capa Drama en coproduction avec Marathon et Zodiac en 12 x 52′ pour un budget de 30 millions de dollars, écrit par le couple André et Maria Jacquemetton, dont la filmographie inclut l’Américaine Mad men, la future série placera son récit dans la ville-titre, en 1669, époque où le château n’est encore qu’un vaste chantier et, surtout, le fantasme de Louis XIV. Après la fronde, épisode humiliant et fondateur de son enfance, le jeune roi Louis XIV décide de faire construire à Versailles un palais qui par sa magnificence incarnera la grandeur et l’absolu de son pouvoir. Versailles, par ses fêtes, ses coucheries et un protocole lourd et futile divertit, divise et confine à la cour les puissants, faisant de Louis un monarque absolu.
    • Les oligarques, qui reprend le thème des oligarques russes sur une période démarrant vers la fin de l’époque Mikhaïl Gorbatchev, avant l’arrivée de Boris Eltsine. Le projet est piloté par Eric Rochant, qui a notamment oeuvré pour la chaîne crypté sur Mafiosa. Associé à Alex Berger (un ancien de Canal), le projet s’est doté d’un budget de 20 millions d’euros et cherche des coproducteurs et des scénaristes américains.
    • Pharaoh, développé par Tetra Media en coproduction avec Amana et E One en 12 x 52′, écrit par John Milius, l’un des créateurs de Rome sur HBO, réalisateur de Conan le barbare ou encore scénariste, entre autres, de L’inspecteur Harry ou d’Apocalypse Now, et par Daniel Knauf, le créateur de Carnivale sur HBO. La série se passe au XVe siècle avant JC. L’Égypte est dirigée par un roi ayant pour mission de veiller à l’harmonie entre les hommes et les dieux. À sa mort, débute une période d’incertitude et d’instabilité. La lutte pour le pouvoir fait rage entre deux pharaons : le jeune Thoutmosis III, qui deviendra le plus grand conquérant de l’Égypte, et sa belle-mère, la reine Hatchepsout, l’une des femmes les plus influentes de l’histoire ancienne. Voleurs, soldats, prêtres, scribes et concubines vont se mêler aux événements historiques.
    • Barbarella, dernier projet annoncé par Canal+ en 2013 qui sera le remake du film culte de R. Vadim (1968) avec J. Fonda. Un projet pour les geeks et les amateurs de cuissardes. La série a déjà trouvé son réalisateur en la personne de Nicolas Winding Refn (Drive). Adaptée directement depuis la BD éponyme de SF de jean-claude Forest, reste à trouver l’actrice mythique pour incarner l’héroïne principale.
    • Canal a aussi annoncé une très grosse série, le Tunnel en coproduction avec Sky et Shine Films (côté français) qui consiste en l’adaptation d’un format suédois et danois BROEN dont elle vient d’acquérir les droits. La série comptera 10 épisodes de 52 minutes (le tournage a commencé dans la région de Calais en France et de Douvres au RU). Le budget (19 millions d’euros) met l’épisode à environ 2 M€, soit presque le double d’un épisode franco-français de la chaîne. Le cinéaste Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien, ou encore Le Moine) sera à la réalisation. Le pitch forcément proche de la série d’origine reprend le même déclencheur quand une célèbre femme politique française est retrouvée assassinée dans le tunnel sous la Manche, coupée en deux à la frontière. Les choses se compliquent quand les policiers découvrent que le bas du corps sectionné appartient en fait à une prostituée anglaise. Cet incroyable double homicide n’est que le début d’une vague de violence jamais vue auparavant. La police des deux pays frontaliers est contrainte à une difficile collaboration pour lutter contre un meurtrier en série qui se définit comme terroriste de la vérité, pointant au fil de ses meurtres, la banqueroute morale de la société moderne européenne.
  4. Les productions Luc Besson :
    • XIII.2, sur un budget de 35 millions de dollars, écrit par Roger Avary en 13 x 45′, la saison 2 sera diffusée en octobre.
    • Le vol des cigognes, sur un budget de 10 millions d’euros, réalisé par Jan Kounen en 2 x 100′. La mini-série sera diffusée en janvier-juin 2013.
    • La Patrouille Perdue/The Lost Patrol, une série de 12×52′ en développement.
  5. Les productions de la nouvelle trilogie produites par Gilles Galud pour La Parisienne d’Images sous la direction de Bruno Gaccio pour La Fabrique feront la part belle à la comédie et la jeunesse avec notamment :
    • L’île aux cons : un unitaire qui met en scène un homme qui découvre qu’il a le pouvoir de faire disparaître les cons qui lui pourrissent la vie. Ces cons atterrissent sur une île. Une île où il finira par atterrir lui-même et sur laquelle il vivra son pire cauchemar : vivre au milieu des cons, qu’il exècre. Un huis clos doublé d’une comédie sur la tolérance.
    • Loin de chez nous : un unitaire qui montre une troupe de soldats français en Afghanistan qui vit de petits trafics et de grandes plaisanteries. Mais lorsqu’une journaliste débarque pour filmer leur retrait, toute leur organisation est menacée. Une comédie politiquement incorrecte, écrite par un ancien soldat.
    • Sweet dream II : nous retrouvons, cinq ans après leurs déboires d’ados, Capucine, Julien et Enzo, la petite vingtaine, immergés dans le monde des jeunes adultes, avec leurs désirs et leurs problèmes bien particuliers. Vocations, convictions, interrogations… sauront-ils trouver leur voie ? Toujours inspirés par des faits réels, Gaëlle Royer et Jean-Philippe Amar nous montrent la vraie vie des jeunes, sans paillettes ni tabous.
    • Hard Saison 3 : après deux premières saisons vendues dans plus de quarante pays, Hard revient avec la joyeuse bande sexo-libérée de SophX qui se reconstitue autour d’un nouveau projet, loin du porno… mais pas si loin que ça. Personne n’échappe à son destin !

Un budget en hausse, une ambition affichée…

La future HBO se prépare. La rentrée de Canal est construite avec deux événements : les Revenants, la première série fantastique et le Vol des cigognes.

Canal+ peut-elle tout changer ? En affichant ses ambitions financières et artistiques, en reprenant Direct 8, il nous reste une lueur d’espoir, devant le déshonorant panorama de la fiction française actuelle qui fleure bon le sapin.

Certes, Canal+ ne fait pas forcément travailler les scénaristes et les talents français (préférant s’entourer de stars du grand écran et étrangères) mais les autres chaînes ne les favorisent pas vraiment non plus (cf. la dégradation des conditions de travail des auteurs). Nous pouvons donc peut-être espérer que face à cet acteur dynamique qui arrive sur leur territoire, TF1, M6 et France TV (80% du financement actuel de la fiction et du cinéma) vont sortir de leur torpeur. Espérons ! Qu’en pensez-vous ?

Le syndrome de la fiction française: des low concepts centrés sur les femmes

En lisant certains pitchs récents de séries télé françaises, j’ai été frappée par leur ressemblance autour d’une bannière commune : des dramas centrés sur des femmes dans tous les formats (des unitaires, des mini-séries de 52′ ou de 90′, des fictions jeunesse en 26′ et même des soaps).


Remarque : dire d’un projet qu’il est un low concept n’est pas un jugement de valeur ! Ce qui compte toujours au final, c’est l’EXÉCUTION : beaucoup de high concept sont mauvais et inversement, des low concepts peuvent donner lieu à de véritables chefs d’oeuvre.
Je vous laisse juge en faisant un rapide récap des projets et des audiences qu’ils ont récoltées :

Katz, une série en 6 x 52′ sur une famille dysfonctionnelle (très à la mode en ce moment). Une famille très accueillante très étouffante aussi, dont on aime la chaleur et le réconfort, dont il faut savoir s’évader pour trouver l’oxygène indispensable à son émancipation, à sa survie. Entrer chez les Katz, c’est ce que Lisette va tenter de faire par « effraction » et demander par des voies assez peu orthodoxes à être adoptée. Pour compenser un pitch peu original en l’état, le casting est à l’inverse bourré de stars. Julie Depardieu jouera le rôle de Théa Katz et Serge Hazanavicius, celui de Leny Katz, tandis que Catherine Jacob interprétera Lisette, celle qui veut à tout prix être « adoptée » par les Katz.

  • VERDICT : DÉCEPTION POUR FRANCE 2 – diffusée en 2013, la série a perdu plus d’un million de télespectateurs entre le début et la fin de la diffusion, pour finir à 2,2 M de téléspectateurs à 10% de pda. (fiction proposée et dirigée par l’actrice par Thalia Rebinsky aidée d’Alain Robillard (Les Bleus, premiers pas dans la police, Le Monsieur d’en face, Quai n°1) ; produite par Ego Productions (Doc Martin, Tiger Lily).

Mortel été : un téléfilm pour France 2 qui raconte l’histoire de Julie (Aïssa Maïga), la trentaine, qui a secrètement décidé de quitter son mari, Simon (Bruno Solo), pour suivre Louis, l’un de ses amants au Chili. Seulement, à l’heure du rendez-vous, personne ne vient chercher Julie (Louis vient de se faire abattre). Mais quand un autre de ses amants est retrouvé mort asphyxié chez lui, après une soirée passée en sa compagnie, Julie se retrouve alors seule à enquêter pour dénouer l’étau autour d’elle.

  • VERDICT : GROS SUCCÈS POUR FRANCE 2. Le téléfilm signé Denis Malleval a séduit en moyenne 4.11 millions de téléspectateurs. En atteignant 15.9% de part de marché auprès de l’ensemble du public, Mortel été a permis à France 2 de prendre la deuxième place du tableau final. Il s’agit de la meilleure audience pour un téléfilm unitaire diffusé le mercredi soir en 2013.

Vue sur mer : un des deux projets de soap de TF1 après le semi-échec de Seconde chance qui suit Sophie Gasselin, une mère de famille qui afin de remédier à la déscolarisation de son fils, amène sa famille à quitter Lille pour prendre un nouveau départ sur Montpellier. Quitte à ce que son mari fasse la navette chaque semaine. Ils y croiseront le chemin d’Aïsa Mala, une jolie métisse fraichement débarquée au quartier Beau Soleil et engagée à l’Hôtel Méditerranée, tenu par les Delcourt, dans l’espoir de retrouver le meurtrier des parents…

  • Projet annulé

Emma Shine : une série événementielle développée pour NRJ 12 dans laquelle deux amies quittent Tours pour Paris. L’une cherche à retrouver son frère qui a fui la famille, quand l’autre veut devenir chanteuse.

  • N’a pas encore trouvé son diffuseur. Potentiellement sur la TNT – à suivre.

Antigone 34 : série créée par Brice Homs et Alexis Nolent, lancée fin mars 2012, met en scène une femme flic, Léa Hyppolite, dans un commissariat de Montpellier. Le concept ne tient que sur le personnage principal et l’arène (Antigone est un quartier de Montpellier où se trouve le commissariat). À souligner, la chaîne a misé sur une inconnue, Anne Le Nen, pour jouer l’héroïne.

  • VERDICT : UN GROS FLOP POUR FRANCE 2 -la série a rassemblé en moyenne 2,9 M de téléspectateurs pour 11,6% de pdm avec une courbe d’audience générale en chute libre depuis le premier prime. La chaîne vient de trancher, il n’y aura pas de deuxième saison. Conçue au départ pour attirer un public jeune, Antigone 34 a pu compter sur une moyenne d’âge de 61 ans. À méditer.

La nouvelle Maud : la belle Maud revient dans son village natal, Aubeterre, pour reprendre le café de son petit frère, Etienne, récemment décédé, qu’il tenait sur la place du village… Habituée du scandale, sure qu’elle va en créer un autre quand les villageois apprendront que Maud est aujourd’hui stripteaseuse à Pigalle.

  • VERDICT : PAS TERRIBLE POUR FRANCE 3 -une moyenne de 2,36 millions de téléspectateurs (10,6% de pda) pour le premier prime puis 2,2 millions (10,3% de pda) pour le second. Y-aura-t-il une troisième saison ? Là aussi, ce ne sera pas vraiment grâce aux audiences…pour mémoire, la première diffusion, en juin 2010 sur France 3, avait permis à la chaîne de récolter une moyenne d’audience de 2,6 millions pour 14.6% de part de marché.

Vive la Colo : une série en 6×52′ qui raconte les aventures de la belle Morgane (Virginie Hocq), 35 ans, tout juste séparée de son compagnon, qui vient à la rescousse de son père, directeur charismatique mais bougon d’une colonie de vacances et de Charlotte de Turckeim, son intendante. Entre les bêtises toujours plus énormes de ces pré-ados enragés, des monos totalement dépassés, un premier amour retrouvé (Julien Boisselier) et le retour de son ex (Titoff), les vacances de cette héroïne s’annoncent explosives.

  • VERDICT : SUCCÈS POUR TF1 -la première saison (6 épisodes) a rassemblé 6,3 millions de téléspectateurs avec une part d’audience de 25%, 27% sur les ménagères, 36% sur les enfants de 4-14 ans et 32% sur les individus de 15-24 ans (Médiamat). La deuxième saison est sur les rails !
  • La saison 2 de Vive la colo ! n’a pas réalisé les audiences espérées. D’une moyenne de 6,3 millions de téléspectateurs en saison 1, la série a perdu près de 2 millions de fidèles, détrônant TF1 au profit de France 2.
  • M’est d’avis qu’il n’y aura pas de saison 3. Notez que les low concepts sont plus fragiles sur la durée. Passée la découverte, le manque d’entrain de la mécanique dramatique (qui ne repose que sur les personnages) se fait sentir.

La smala s’en mêle, cf. mon billet dédié : Michèle Bernier est Isabelle, une mère de famille bourgeoise, quittée par son mari le jour de leur vingt-cinquième anniversaire de mariage qui doit gérer le quotidien survolté de sa famille monoparentale composée de quatre enfants dont trois adoptés (la smala). Alors qu’elle n’a jamais travaillé de sa vie, elle accepte un emploi dans les pompes funèbres…

  • VERDICT : UN CARTON POUR F2 pour le premier épisode diffusé en avril 2012 avec près de 6 millions de téléspectateurs (22,3 % de pda) et un record d’audience pour une fiction de la chaîne, toutes cases confondues, depuis avril 2008.
  • Le deuxième épisode, diffusé en octobre 2012, a réuni 4,4 M de téléspectateurs soit 16,9% de part d’audience.

  • Le troisième épisode, diffusé en février 2013, a rassemblé quatre millions de personnes (16,1% de partd’audience).
  • Un quatrième épisode est d’ores et déjà programmé malgré la chute sensible des audiences. Le même phénomène d’érosion des audiences se poursuit pour un concept qui a du mal à se renouveler…

Victoire Bonnot : une série en 90′ centrée autour de Valérie Damidot alias Victoire Bonnot une C.P.E. (qui va devenir assistante sociale l’année prochaine) au caractère bien trempé qui a ses méthodes bien à elle pour gérer les crises de ses lycéens et leurs familles.

  • VERDICT : SUCCÈS POUR M6 -l’unitaire intitulé « Un enfant sur les bras » diffusé en avril 2012 a attiré 3,09 millions de téléspectateurs, pour 12% de pda, dont 17.7% auprès des ménagères de moins de 50 ans. Il permet à M6 d’arriver sur la 2e marche du podium ex-aequo avec France 3. Il y a fort à parier que Victoire sera de nouveau présente à l’antenne en 2012 et 2013.
  • Le dernier épisode diffusé en septembre 2012 a été en nette moins bonne position : Partir n’a rassemblé que 2,3 M de personnes soit 9,2% de pda.

  • La série s’arrête a priori là après 6 épisodes.

Working girls : une série en format court prévue sur Canal+ en avril qui voit le monde du travail par des employées un peu particulières d’une PME sous tension. C’est une série trash où les stéréotypes sont poussés à l’extrême, centrée sur six personnages féminins stéréotypés de La DRH nympho, à la cadre psycho-rigide en passant par la mère de famille overbookée ou encore les 2 standardistes hystéros et la chef du marketing ultradéprimée et qui portent chacune un épisode centré sur une journée au bureau.

  • VERDICT : UN CARTON POUR CANAL -lancée en avril 2012, les audiences de la série ont atteint 15% de part de marché auprès des abonnés. Il s’agit de la meilleure performance historique en seconde partie de soirée pour une série maison.

Talons aiguilles et bottes de pailles : 26×26′ fiction jeunesse daytime de France 2 qui raconte l’histoire de quatre jeunes femmes qui héritent d’une ferme alors que tout les sépare. Elles doivent y travailler au moins deux ans pour en hériter tandis qu’elles seront perturbées par de beaux agriculteurs qui viendront semer la zizanie entre elles…

  • VERDICT : À LA LIMITE DE L’ACCIDENT INDUSTRIEL. Lancée en juillet 2012 avec seulement 300 000 téléspectateurs pour 7,3 % de part de marché, la série n’a pas rencontré son public et a rassemblé en moyenne quelques 230 000 fidèles (environ 5% du public).
  • La série n’a pas été reconduite.

Lignes de vie : nouveau soap de France 2 après l’échec de Cinq soeurs qui suivra les aventures de deux amies d’enfance, Chloé et Justine, l’une, ambitieuse journaliste célibataire, l’autre, femme au foyer épanouie qui voient leur vie basculer avec la réapparition de leur amour de jeunesse.

  • VERDICT : UN FLOP. Depuis juillet 2012, les audiences de la série stagnent à environ 400 000 curieux pour 9% de part de marché.
  • La série n’a pas été renouvelée.

Il faut marier maman (en tournage) : un téléfilm pour France 3 qui met en scène Dany (Michèle Bernier), dentiste stricte de 50 ans. Sa voie était tracée, jusqu’à ce que son mari l’abandonne pour une fille de quinze ans de moins qu’elle. C’est là que son unique fille, Alix, rentre de son école hôtelière en Suisse pour soutenir sa mère dans cette phase de dépression. Très vite, Dany va se reprendre et rencontrer un nouvel homme, aux antipodes de son ex-mari (plus jeune, artiste et sans le sou). Pas de quoi rassurer sa fille qui, quand elle va l’apprendre, ne va pas comprendre. Quel est l’avenir de cette relation avec un saltimbanque ? Dany va devoir gérer ce dilemme, tandis qu’Alix n’aura qu’une idée en tête : trouver un mari « convenable » à sa mère.

  • VERDICT : SUCCÈS POUR FRANCE 3 -La chaîne publique a réuni 4.36 Mde Français pour 16.3% de pda. France 3 a alors été la deuxième chaîne la plus regardée en prime-time, derrière TF1.

CONCLUSION : à première vue, il semblerait que ce positionnement ne fonctionne qu’avec une STAR (excepté pour Canal qui a trouvé un ton parodique qui lui est propre). France 2 et France 3, prenez en de la graine ! En effet, la faible attractivité du concept est compensée par la forte attractivité de la star, valable surotut pour les TÉLÉFILMS. CQFD : cela marche aussi en série mais mieux vaut une structure policière pour garantir la mécanique dramatique cf. le florilège de série à femmes connues type Joséphine, Diane femme flic, Interpol, Julie Lescaut, Femmes d’honneur, Victoire Bonnot…. D’ailleurs, quand France 2 s’y met avec Michèle Bernier, ça marche aussi ! Et quand on met des hommes connus à la place, ça marche pareil !

Qu’en pensez-vous ? Pour plus de détails : voir le cours Le high concept, ou Comment vendre son premier scénario à un producteur, pour comprendre la différence entre un low et un high concept.

Quelles séries télé et unitaires recherchent les chaînes françaises?

Qu’est-ce qui se vend en ce moment ? C’est la question que nous, scénaristes ou producteurs, pouvons nous poser parfois et qui ne sert pas vraiment à grand-chose puisque par essence les tendances passent aussi vite que les saisons. En fonction des précédents cartons d’audience, d’un film qui explose le Box Office, les diffuseurs sont tentés de reproduire les succès établis, mais deux à trois ans plus tard (vu les délais de production), le temps de créer un high concept par exemple…


Pour vous exercer à trouver des high concepts, n’hésitez pas à vous reporter au chapitre dédié et à commencer par le cours sur le high concept, voie royale pour vendre un scénario.
Comparons avec le marché hollywoodien pour voir ce qui attire nos voisins en ce moment.

  1. Les BLOCKBUSTERS :
    • C’est une tendance de fond du marché US qui produit des films ou des séries à gros budget et donc à gros potentiel de recettes. Ce sont en général des projets qui coûtent très cher (la mise de départ est au moins de 150 millions de dollars par film, voire plus) sans compter le budget promo qui peut être dans certains cas équivalent à tripler le coût du film. Bien évidemment, avec un tel investissement, le risque doit être minimal d’où les multiples adaptations, reboots, prequels et sequels de licences utilisées jusqu’à la corde. Bandes dessinées, jeux vidéos, romans à succès, tous les filons sont bons pour exploiter une marque avec un savoir-faire reconnu. La cible principale de ce type de films est bien sûr les jeunes adultes.
    • Films d’action en général, l’excitation retombe aussi vite que le film est vu, dans une consommation de l’instant qui ne laisse que peu de traces dans notre mémoire. Une fois la série de films produite, deux à trois ans plus tard, la franchise est à nouveau exploitée avec une autre série de films et ainsi de suite.
      • Si l’on devait faire une comparaison avec notre marché TV, vous aurez reconnu dans ce type de projets, nos fameuses coproductions internationales. Initiées par toutes les chaînes du PAF, même France TV qui ne le crie pas sur tous les toits, ce genre de projet à gros budget représente une des tentations actuelles les plus fortes. Bien évidemment, les règles sont les mêmes que pour un blockbuster à savoir : qui dit gros budget (au moins 25 millions d’euros de mise pour le diffuseur), dit stars (acteurs mais aussi réalisateurs et auteurs), dit grosse société de production (Europacorp TV, Atlantique, etc.), dit projets à vocation internationale et langue anglaise. 
      • Bien évidemment, ce genre de projets n’est pas à la portée des débutants, ni même des scénaristes dont la carrière n’a pas à rougir mais qui n’ont pas connu de gros succès public. Les « copros » comme on dit maintenant, sont le plus souvent confiées à un savoir-faire étranger (showrunning obligé). Certaines chaînes en ont fait une spécialité comme Canal+, qui exploite un catalogue d’une petite dizaine de séries diffusées ou en cours de production. Tout comme Hollywood produit ses blockbusters, nos chaînes hexagonales se lancent dans la coproduction internationale pour générer des marques fortes et surfer sur un engouement mondial pour l’entertainment et l’action. Ces projets à cible large ne sont donc pas ceux qui possèdent par essence la plus forte valeur ajoutée artistique mais dans notre univers français, ils représentent néanmoins l’un des efforts les plus aboutis pour générer de l’adhésion et de l’addiction. Ils devraient donc se démarquer nettement de nos productions typiques plus bas du front. Bien sûr pour être recruté à l’écriture de ce genre de projets, mieux vaut avoir un CV international ou bien fourni avec des succès au cinéma par exemple.
  2. Les FILMS D’ANIMATION familiaux :
    • Autre tendance de fond chez nos voisins outre-Atlantique, ces films produits essentiellement par Disney (Pixar) et Dreamworks génèrent de très bons revenus tout en véhiculant des valeurs positives sur la famille. Certains d’ailleurs sont d’un très bon niveau.
      • Bien évidemment, sur notre marché français, l’animation n’est pas un créneau pour des cibles adultes. Néanmoins, ce qui ressemble le plus à ce type de projets sont les séries courtes (en pleine explosion) à coloration cartoon. 
      • Vous aurez reconnu les formats de type Scènes de ménage et autres Chers voisins qui surfent sur une cible familiale et des thèmes légers. Bien évidemment, nous n’y reviendrons pas, ils représentent l’inverse du système de production des blockbusters. Ce sont des fictions low cost, produites par quelques sociétés de production qui s’en sont faits des spécialités. Elles requièrent des modes d’écriture spécifiques à faible niveau de rémunération (la brièveté du texte et le nombre d’auteurs sollicités, obligeant). Par ailleurs, la sélection des auteurs et de leurs gags peut être parfois brutale (cf. séance de pitch, atelier de formation non rémunérés, etc.).
      • Tendance qui n’est pas prête de s’éteindre étant donné l’engouement du public et leur floraison sur la TNT et sur le web ainsi que le décollage de la scripted-reality, les fictions courtes ont encore de beaux jours devant elles. Capables de lancer certains créateurs de fiction (cf. Le visiteur du futur), elles résultent souvent pourtant de commandes explicites des chaînes. Avis aux créateurs : mieux vaut présenter votre projet original avec des images tournées pour convaincre sur ce genre de format.
  3. Les FILMS DE GENRE (cf. notre cours pour connaître les genres du scénariste) :
    • Ce sont des thrillers, des comédies romantiques, des films de filles (de type Bridesmaids, etc.) ou de garçons (The hangover), des films d’horreurs (de type Sinister, etc.), des films de science-fiction (de type Looper) etc. Bref, le gros de la production audiovisuelle américaine sur des budgets en général compris entre 30 et 100 millions de dollar par film, exploités sur un marché mondial et que nous voyons sur nos écrans de cinéma français à raison d’au moins un ou deux films par semaine. Ont-ils un équivalent en France ?
      • Au cinéma très peu, d’ailleurs, dès qu’un film sort sur ce type de positionnement, le marketing insiste souvent sur un made in à l’américaine (les comédies romantiques et les polars sont les genres les plus exploités en France).
      • En TV, là aussi le bât blesse même si cette année, nous avons eu un revival avec le lancement de plusieurs comédies policières ainsi que des séries d’action proposées par l’équipe Besson.
      • Non, en France, nous aimons les dramas, qu’ils soient orientés comédies low concept à cible familiale (cf. syndrome de la fiction française), ou dramas sociétaux (le gros des unitaires France TV par exemple). Cela ne veut pas dire qu’il ne faut proposer que ça actuellement, mais vous aurez compris que si vous essayez de faire autre chose, une stratégie commerciale pour enrober votre bébé s’impose (si vous n’êtes pas une star bien sûr).

Tendances ou pas, il est donc idiot de se fonder sur la demande du marché pour écrire un projet (sauf si vous faites de la commande bien sûr), car même si vous collez parfaitement aux critères actuels, vous ne serez jamais sûr de vendre.
C’est d’ailleurs le drame de nos producteurs, si frileux à prendre des options ou encore à investir sur un projet en spéculation, qui malgré toutes leurs tentatives pour sécuriser leurs propositions (cf. leurs demandes de réécriture), n’arrivent à placer en général qu’un projet sur 5 pour les meilleurs d’entre eux.
Par ailleurs, comme la création originale n’est pas fondamentale dans notre marché (cf. la rareté de notre fiction d’auteur qui s’explique par la situation économique de la fiction française) ; quitte à créer, autant se faire plaisir. Enfin, dites-vous (ce n’est que mon avis) que si votre projet est bon, il trouvera toujours une place, en TV ou en Ciné et quel que soit le format (cela prendra juste plus de temps). Qu’en pensez-vous ?

Que nous révèle la rentrée des séries US sur notre fiction nationale?

Après un petit tour d’horizon des tendances de la rentrée audiovisuelle des chaînes françaises en matière de programmation et de production de fictions, qui vont du tout policier, au moins comique, en passant par les séries d’action de Luc Besson recyclées ou pas, le haut de gamme porté par Canal+ en attendant le nouvel espoir porté par D8 et le reste de mélos sociaux du service public et autres OVNIS, je me suis amusée à comparer notre rentrée tv à celle de la télévision américaine pour voir s’il y avait de possibles concordances. Résultat : et si nos télés n’étaient pas si éloignées ?

Les grandes tendances de la fiction US ont des échos en France

Si en France, notre TV reste globalement assez conservatrice avec un volume de production faible, on s’aperçoit que le premier exportateur mondial de fictions se cherche aussi en cette rentrée. Chacun des grands networks US aborde ainsi la rentrée avec une stratégie différente : tandis que CBS mise gros sur les stars en s’adjoignant à coup de tiroir caisse des têtes d’affiches du cinéma (à la façon de Canal+ par exemple) comme Eddie Murphy ou Robin Williams, Fox ralentit la cadence de ses productions alors qu’ABC cherche de la série familiale pour occuper ses primes et que NBC se veut conquérante avec des programmes innovants. Ainsi, après un été en pente douce et une rentrée tranquille, voyons comment les grandes tendances révélées aux Emmys s’ajustent avec notre modèle nationale :

  1. Première tendance : l’effet Homeland qui traduit un réel engouement pour les séries d’espionnage
    Après qu’Homeland a raflé tous les prix cette année aux Emmys, la série d’espionnage est à la mode. La recette est simple, vous mêlez du complot à des intrigues politiques et le tour est joué. Toutes les chaînes américaines ont un drama dans le genre : on peut citer Fox qui développe avec Jason Katims, créateur de Saturday Night lights et de Parenthood, scénariste des films Mr. & Mrs. Smith, X-Men et Sherlock Holmes, une dramédie d’espionnage dont il écrira le scénario, coproduit par Simon Kinberg. L’histoire suivra un jeune prodige rebelle engagé par la CIA formé par un agent expérimenté avec lequel il constitue un improbable duo de type père/fils.Par ailleurs, le producteur exécutif d’Homeland, Howard Gordon est l’un des producteurs les plus actifs de la saison, avec sa compagnie Lane Teakwood qui a vendu pas moins de quatre projets pour le moment.

    • En France, il y a bien un unitaire sur le service public mais le terrorisme, l’espionnage et le complot ne sont pas forcément à la mode. Ils n’intéressent que Luc Besson qui produit XIII pour l’international, et No limit dans une arène assez franco-française. C’est dommage, c’est le versant fun de la fiction politique. Sujet sensible en ce moment, il n’est pas sûr que nos chaînes averses au risque veuillent parler de terrorisme et de menace sur l’État, contrairement aux US qui exorcisent, entre autres par ce prisme, une de leur plus grande peur (cette tendance n’est pas nouvelle).
    • MAJ : France 2 vient d’annoncer le tournage de La Source, (sortie DVD prévue en oct. 2013), un thriller d’espionnage centré autour d’une baby-sitter contactée par les services secrets français pour espionner la famille qui l’emploie. La mini série de 6 épisodes de 52′ fait ainsi un pas timide dans l’univers de l’espionnage et est réalisée par Xavier Durringer, écrite par Laurent Burtin et Nathalie Suhard, produite par Laurence Bachman et Clémentine Dabadie pour une coproduction Chabraque productions et Barjac production.
  2. Deuxième tendance : parlez-moi de moi
    Cette année, une éruption de shows semi-autobiographiques portés par leurs auteurs a vu le jour. Parmi eux, on peut citer le projet de Ben Stiller, une comédie vaguement fondée sur sa vie pour ABC intitulée Please Knock. Kevin Napier est à bord pour en écrire le scénario aux côtés de Stuart Cornfeld, Debbie Liebling et Stiller qui en assurent la production exécutive. Le pitch raconte la vie de Mitch Fuller, un acteur star qui se rend compte qu’il a perdu contact avec la réalité et sa famille et qui décide de réemménager dans l’immeuble de New York où il grandi et dans lequel ses parents résident toujours. On peut citer aussi le projet de Donald Glover pour NBC, celui de Justin Halpern I suck at Girls (d’après ses mémoires) pour la Fox, ou encore le projet d’Adam F. Goldberg How the F— am I Normal ? pour ABC. CBS n’est pas en reste avec Partners, l’histoire inspirée de la vraie vie des scénaristes : un hétéro et un gay. Enfin, après Curb Your Enthusiasm, Louie et Girls sur le câble, Fox a lancé un projet entre Grey’s anatomy et Bridget Jones appelé The Mindy projet avec Mindy Kaling, scénariste et actrice de The Office qui s’y raconte comme une célibataire, complexée, obstétricienne dans une coquette clinique new-yorkaise.

    • En France, cette tendance s’illustre par un petit florilège de fictions comme Platane saison 2, DVD à paraître en oct. 2013 où Eric Judor se met en scène dans un quotidien romancé. On peut noter aussi Médecin-chef à la santé, adapté du livre du même nom de Véronique Vasseur qui en a co-écrit le scénario, ou encore Kanaks, l’histoire oubliée, téléfilm co-écrit par Christian Karembeu, qui parle de sa trajectoire métissée quand à 17 ans, il est sur le point de rejoindre le FC Nantes en métropole. Mais c’est à peu près tout. 

  3. Troisième tendance : faire du neuf avec l’ancien
    Dans une volonté de réduction de coûts, les reboots sont à nouveau en vogue. CW prépare un nouveau Wonder Woman, tout comme la Fox qui s’attaque à une série adaptée de Sleepy Hollow. ABC va tenter un Finn & Sawyer, un point de vue contemporain sur Les Aventures de Huckleberry Finn. Les auteurs qui travaillent en duo depuis Détroit 1-8-7, Jason Richman and David Zabel décrivent le projet comme une réinvention sur le thème de l’aventure qui tourne autour de deux célèbres personnages littéraires qui se rencontrent alors qu’ils sont de jeunes hommes dans leur vingtaines et qu’ils sont détectives privés dans un quartier animé de la Nouvelle-Orléans. CBS travaille en collaboration avec David Mamet et Vince Vaughn sur Have Gun Will Travel et The Brady Bunch, respectivement. On peut citer aussi CW avec The Carrie Diaries : le prequel de Sex & The City, sur la jeunesse de Carrie Bradshaw, interprétée par Anna Sophia Rob. NBC relance un Dracula dans une nouvelle lecture du mythe du comte Dracula, qui sera en fait une mini-série, mettant en vedette Jonathan Rhys-Meyer (The Tudors) prévu pour la fin de saison.

    • Qui recycle son catalogue dans l’hexagone ? Sans même parler de qualité, il est intéressant de constater au final que les seuls qui peuvent se permettre ce petit jeu sont : Jean-Luc Azoulay qui a ressorti Les mystères de l’amour ou parle de refaire Les filles d’à côté, ou Marathon qui va relancer Sous le soleil. Comme si en France, nous ne pouvions compter que sur les soaps des années 90. A ce tarif là, pourquoi ne pas refaire plutôt Thierry la fronde ou Fantomas ? Beaucoup de catalogues sont encore inexploités, dommage ! Des versions contemporaines de séries anciennes de qualité pourraient booster notre fiction nationale… France 2 et surtout France 3 axées sur le patrimoine pourraient en faire beaucoup plus et mieux (cf. les adaptations plutôt réussies de Maupassant l’année dernière). Avis aux amateurs.
    • MAJ : les droits de Thierry la fronde viennent d’être acquis par WE Prod. Le réalisateur et producteur Guillaume Lubrano vient en effet de convaincre Jean-Claude Dret, créateur du feuilleton célèbre des années 1960, de lui céder ses droits. Le pilote pourrait être diffusé fin 2013, suivi de 6 épisodes de 52 minutes en 2014.

  4. Quatrième tendance : les femmes célibataires
    Les femmes célibataires —et, dans de nombreux cas, les mères célibataires- représentent l’une des grandes tendances de la rentrée US. La plupart des réseaux ont au moins un projet centré sur cette thématique, y compris une comédie d’Ellen DeGeneres et de Lauren Pomerantz sur NBC à propos d’une jeune femme de 32 ans indépendante qui flippe de rester seule pour toujours. ABC mise quant à elle sur Safe at home qui parle d’une mère de famille bientôt divorcée et très déterminée, alors que CBS avec All the Single Ladies veut traiter de trentenaires celibattantes. ABC est aussi dans la course avec Malibu Country, une sitcom construite autour de Reba McEntire qui campe une mère divorcée avec 3 enfants qui retourne à Malibu pour relancer sa carrière de chanteuse ou encore How to Live With Your Parents for the Rest of Your Life avec Sarah Chalke (Scrubs) qui joue une jeune divorcée qui va vivre avec ses parents, excentriques et sans limites.

    • Tendance lourde de notre fiction hexagonale, les low concepts centrés sur les femmes sont légion (je n’y reviens pas). Pour cette rentrée, citons les comédies, La Smala s’en mêle, ou encore La Méthode Claire. Pour en savoir plus sur la différence entre un low et un high concept, je vous renvoie au cours Le high concept, ou comment vendre son premier scénario à un producteur.

Que retenir ?

Cette rentrée nous montre que la production de fiction française se heurte surtout à une problématique de volume et de formats. Tandis que les gros networks américains lancent en moyenne une dizaine de nouveaux projets par an sur deux types de formats (comédie en 22′ et dramas en 42′) avec une moyenne de 12 à 24 épisodes par saison, en plus de la reconduction de leurs séries phares, nos séries françaises ont en moyenne entre 6 et 8 épisodes et n’arrivent que pour très peu d’entre elles à fidéliser sur plusieurs saisons.
Seule TF1 et Canal+ ont réussi à imposer des marques sur des séries qui entament leur énième saison, sur le service public (qui assure pourtant les 2/3 de la production nationale, on ne peut citer que Fais pas ci, fais pas ça, ou Un village français et bien sûr Plus belle la vie, mais c’est à peu près tout.
Voilà le challenge de cette année pour le groupe public tandis que pour les autres, il faudra encore attendre que la concurrence les force à bouger de leur périmètre de sécurité. Je mise beaucoup d’espoir sur D8 qui fait sa rentrée cette semaine, à suivre. Qu’en pensez-vous ?

Rentrée tv : FTV et ARTE au coeur de drames de société

Quand le groupe public souffre de tous les maux (budget -200 millions, chute des audiences, menace de licenciements, etc.), il est intéressant de comprendre sa stratégie pour enrayer la crise. Beaucoup de séries policières nous l’avons vu, quelques comédies (policières et sociales) pour un gros de sa programmation fondée sur des drames sociaux et sociétaux.

  1. Des drames de société exploitant des tendances d’actualité :
    • Prix de la meilleure réalisation pour PUNK à La Rochelle sur ARTE, téléfilm réalisé par Jean-Stéphane Sauvaire avec Paul Bartel, Béatrice Dalle, Marie-Ange Casta, Bernie Bonvoisin, Jérémie Laheurte, écrit par Camille Vizzavona, Jean-Stéphane Sauvaire, Georgina Tacou, d’après l’oeuvre originale Viens là que je te tue ma belle de Boris Bergmann, produit par Anna Lena films (Victorien Vaney, Anna Vaney) qui retrace la vie d’un adolescent intense et solitaire, Paul, entraîné dans une quête initiatique faite de liberté, de violence, d’espoirs et de trahisons. Punk raconte les victoires et les défaites, les alliances et les confrontations, des premiers baisers aux premières désillusions, d’adolescents à la fois révoltés et fragiles.
    • Autre téléfilm médiatisé sur France 2 exploitant le thème sociétal de la prison, Médecin-chef à la santé, réalisé par Yves Rénier avec Mathilde Seigner, Samuel Labarthe, Youssef Hajdi, adapté du livre du même nom de Véronique Vasseur, écrit par Véronique Vasseur et Jean-Luc Estèbe, produit par Claude Chelli (Capa) qui retrace le parcours d’un médecin-chef à la prison de la Santé, Séverine Vincent qui n’a jamais été formée pour ça. Les premiers jours à la Santé sont un choc… Puis, progressivement, la révolte remplace la peur.
    • Autre thématique d’actualité sur France 2 : Interdits d’enfants, téléfilm réalisé par Jacques Renard avec Agathe Dronne, Pierre Cassignard, Liza Manili, écrit par Jacques Renard et Prune Berge d’après le livre éponyme de Sylvie et Dominique Mennesson, produit par Alchimic Films. Une histoire vraie : celle d’un couple, qui ne pouvant avoir d’enfants, a recours à une mère porteuse aux États-Unis. De retour en France, le couple se retrouve dans une situation inextricable pour faire reconnaître cette filiation. Un sujet brûlant d’actualité.
    • Retour dans la banlieue en crise avec la crèche des hommes, téléfilm réalisé par Hervé Brami avec Salim Kechiouche, Alex Fondja, Julien Courbey, Julie de Bona, écrit par Astrid Condis y Troyano, Pascal Fontanille, produit par François Aramburu et Pascal Fontanille. Mohamed tient le mur dans la cité depuis trente ans ou presque, il est là, toujours avec les mêmes amis. C’est l’ennui, le chômage, les rêves sont éteints. Pourtant autour d’eux, ça circule, ça vit. Et il y a de plus en plus de poussettes. Des dizaines de poussettes. Même la génération plus jeune est déjà parents. Et si c’était ça « la solution », la porte de sortie d’un univers sans avenir ?
    • Pour rester dans la banlieue, Crapuleuses, téléfilm réalisé par Magaly Richard-Serrano avec Yara Pilartz, Wendy Nieto, Léa Drucker, Ophélie Alexander, écrit par Magaly Richard-Serrano, produit par Thomas Bourguignon (Kwaï). Violette a 14 ans et déménage dans une ZEP. Très vite, le racket, les coups à l’école… Sabine, 16 ans, fille charismatique, prend sa défense. Violette intègre le gang de filles de Sabine : les Crapuleuses. Elle y apprend l’art de la vanne, les fous rires, mais aussi la baston, les lois de la cité… C’est la spirale qui finit par la dépasser d’autant que Sabine s’avère dangereuse et incontrôlable.
    • Enfin, en continuant le thème familial mais pour les plus agés : Frère et soeur sur France 3 réalisé par Denis Malleval avec Bernard Le Coq, Roxane Potereau, écrit par Jean Carol Larrive, Jacqueline Cauët et Christian Rauth, produit par Panama Productions (Joël Santini, Bernard Le Coq). Bruno Cellini, la cinquantaine, avocat réputé et célibataire endurci, habite la maison de famille qu’il a réaménagée. Un jour, sa tranquillité est perturbée par le retour de Polynésie, après cinquante ans d’absence, de son père Felix, accompagné de Tarita, 16 ans, qui se trouve être… sa petite sœur. Comment vont-ils cohabiter et à quel prix ?
  2. Des romances portant sur les nouvelles formes d’émancipation des femmes (vous aurez reconnu nos low concepts portés par des femmes stars du petit écran). Pour en savoir plus sur la différence entre un low et un high concept, je vous renvoie au cours Le high concept, ou comment vendre son premier scénario à un producteur.
    • La balade de Lucie, téléfilm réalisé par Sandrine Ray avec Sandrine Bonnaire, Mylène Demongeot, Nicolas Gob, écrit par Sandrine Ray, produit par Made in PM. Quand son mari tombe pour abus de biens sociaux, Lucie joue son va-tout : elle choisit d’aller là où toutes rêvent d’aller… au calme ! Mais pour ça, Lucie doit construire sa vie nouvelle… en laissant ses enfants chez sa mère. Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’à leur tour ils vont tout faire pour la rejoindre.
    • L’homme de ses rêves, téléfilm réalisé par Christophe Douchand avec Laure Marsac, Thierry Godard, Jean-Yves Berteloot, écrit par Marianne Merlo, produit par DEMD productions. Une quadra au bord de la crise de nerf familiale fait ses débuts sur les sites de rencontres.
      • Ce mercredi 19 septembre, l’histoire d’Emma a attiré 2.11 millions de curieux, correspondant à 8.5% du public présent devant le petit écran. La dégringolade continue pour France 2 qui se positionne en quatrième place des audiences de la soirée, derrière TF1 (Esprits criminels, 8 millions de fans), France 3 (Des racines et des ailes, 4,2 millions), M6 (Desperate Housewives, 3,4 millions).
    • Les mains de Roxana, téléfilm réalisé par Philippe Setbon avec Sylvie Testud, Micky Sebastian, Loup-Denis Elion, écrit par Philippe Setbon, produit par Une production 17 juin fiction. Violoniste de renommée internationale, Roxana Orlac est victime d’un grave accident qui la prive de l’usage de ses mains. Alors que le docteur Bremmer, un vieil ami de son père, propose à la jeune femme la pose de prothèses, un autre chirurgien, le docteur Christiansen, lui offre une double greffe qui lui rendrait sa liberté de mouvements et même la capacité de jouer à nouveau en public.
    • Version France 3, cela donne des sagas romanesques en mini-série :
      • La Chartreuse de Parme, réalisée par Cinzia Th Torrini avec Marie-Josée Croze, Rodrigo Guirao Diaz, Hippolyte Girardot, écrite par Louis Gardel, Fréderic Mora, Francesco Arlanch avec la collaboration de Jacques Nahum, d’après le roman de Stendhal, coproduite par JNP France Films, A Prime Group, Tangram Films avec la participation de la RAI. La duchesse Gina de Sanseverina est prise d’une passion dévorante non partagée pour son jeune neveu Fabrice…
      • Le clan des Lanzac, réalisé par Josée Dayan, écrit par Philippe Besson, coproduit par Passionfilms et Ango productions. Ce 2 x 100′ se situe près de Bordeaux, où Elisabeth Lanzac, 65 ans, dirige d’une main de fer un groupe industriel spécialisé dans le bois, hérité de son père. Nicolas, son fils aîné, promis à la succession, meurt dans un accident. La lecture de son testament réserve une surprise de taille : il lègue ses parts à Julien, son fils caché de 17 ans…
  3. Des unitaires exotiques sur France 2 :
    • Prix du scénario à La Rochelle pour Paradis amer, réalisé par Christian Faure avec Solal Forte, Thomas Jouannet, Isabelle Gélinas, Maïmouna Toure, Jaïa Caltagirone et Michèle Bernier, écrit par Mikaël Ollivier et Sandro Agenor, produit par Eloa prod (France Zobda, Jean-Lou Monthieux). Regard sur le quotidien d’Hugo entre Mayotte et la métropole.
    • Dans la même veine exotique, avec mise en valeur des TOM, Kanaks, l’histoire oubliée, téléfilm réalisé par Stéphane Kappes avec Yaël Mayat, Kétiwar Vendegou, Micke Williams, écrit par Béatrice Espinasse, Didier Lacoste et Christian Karembeu, produit par Nora Melhli (Endémol). En 1988, Christian Karembeu (17 ans), remarqué pour ses talents de footballeur, est sur le point de partir en métropole pour intégrer le FC Nantes. Mais la Nouvelle-Calédonie est secouée par les événements d’Ouvéa, remettant en cause le rêve de Christian.
    • Encore dans l’exotique avec un drame sentimental : Jusqu’au bout du monde, téléfilm réalisé par Gilles de Maistre avec Claire Keim, Guillaume Cramoisan, Fanny Cottençon, écrit par Christophe Graizon en collaboration avec Jacqueline Cauet, produit par Mai Juin Productions. Virginie, jeune ethnobotaniste, vient au Brésil travailler pour un laboratoire pharmaceutique. Son métier la rapproche des tribus indiennes et des chamans qui détiennent les secrets des plantes et du vaudou. Elle devient l’enjeu amoureux de deux hommes qui se haïssent…
    • Enfin dans l’historique, Rouge Brésil, mini série de prestige en 2 x 90′ réalisée par Sylvain Archambault avec Stellan Skarsgard, Théo Frilet, Juliette Lamboley, Sagamore Stévenin, et la participation exceptionnelle de Joaquim de Almeida, écrite par Daniel Tonachella, Tom Richardson et Christian Duguay, d’après le roman de Jean-Christophe Rufin, produite par Pampa (Nicolas Traube) qui se situe à Rouen, au XVIe siècle. Colombe et Just, frère et soeur adolescents, s’embarquent pour le Brésil à la recherche de leur père. Ils sont engagés pour servir d’interprètes dans une expédition qui doit permettre à la France de s’installer au Brésil en créant la France Antarctique.
  4. Pas de réel engouement sur les fictions politiques à part (la reconduction de la série Les hommes de l’ombre pour une deuxième saison sur France 2) et quelques unitaires :
    • Prix du meilleur Téléfilm à La Rochelle pour Manipulations, réalisé par Laurent Herbiet avec Lambert Wilson, Didier Bezace, Sabrina Ouazani, écrit par Jacques Labib et Philippe Madral, produit par Breakout Films et AB Productions. L’organisation terroriste Camu (Comité antimondialisation unifié) menace le territoire français alors que les candidats à la future élection présidentielle se précisent. Malgré l’ampleur du dispositif déployé par la cellule anti-terroriste, le ministère de l’Intérieur n’a d’autre choix que de faire appel à Frank Barrot, commissaire réputé pour ses méthodes controversées, afin de neutraliser ce groupe armé.
    • Silences d’état, téléfilm réalisé par Fréderic Berthe avec Rachida Brakni, Thierry Neuvic, Richard Berry, écrit par Raphaëlle Bacque et Nicolas Kieffet, produit par Zadig Productions. Le ministre de la Santé, Frédéric Dalème, se suicide un soir à l’Elysée, d’une balle dans la tête. Pour gérer la communication de cette crise qui risque de faire des vagues, le président de la République, Jacques Rohmerieu, décide de s’adjoindre les services d’une spécialiste : Claire Ferran. Confrontée aux spéculations déclenchées par le suicide inexplicable du ministre à qui tout semblait réussir, Claire Ferran fait des découvertes troublantes.
    • La Solitude du pouvoir : téléfilm réalisé par Josée Dayan avec Pascal Elbé, Jacques Spiesser, Irène Jacob, écrit par Philippe Besson, produit par PassionFilms et Be-films. Pierre Vasseur est le président de la République. Confronté à une crise politique, à la colère de la rue, aux attaques de la presse, il lui faut tenir bon. En butte à sa fille qui lui reproche son renoncement à un idéal, il doit s’arranger avec sa conscience. Dans ces heures troubles, l’autorité, le sang-froid et l’habileté de cet homme sont en balance avec sa paranoïa, son impatience et son cynisme.
  5. Enfin, quelques ovnis :
    • Prix de la meilleure interprétation masculine à La Rochelle (Lyes Salem) et Prix de la meilleure musique (Alex Jaffray et Gilles Facerias) pour Il était une fois… peut-être pas pour France 3. Unitaire réalisé par Charles Nemes, écrit par Akli Tadjer, produit par Endemol fiction (Nora Melhli – 98’) qui raconte l’histoire de Myriam, fille unique, qui demande à son père, Mohamed, l’impossible : héberger Gaston, son amoureux, quelques jours. De quoi perturber l’équilibre affectif de cet artificier misanthrope qui pour se consoler de l’ingratitude des vivants, convoque la glorieuse légende de ses ancêtres algériens, son propre Mille et une nuits, qu’il contait chaque soir à sa fille chérie pour l’endormir, afin d’éviter la révélation trop brutale d’un secret de famille.
    • Prix du jeune espoir masculin (Boris Vigneron) avec Comme un air d’Autoroute pour ARTE, réalisé par Vincent Burgevin, Franck Lebon, écrit par Jérôme Bruno, Vincent Burgevin, Edgar F. Grima, Franck Lebon, Jean Vocat, Boris Vigneron, produit par Sophie Deloche et Philippe Braunstein (Astharté et Compagnie, Les Films d’Avalon) qui retrace l’histoire de Peter, un homme qui a fait de l’aire d’autoroute qui l’a vu grandir un espace de comédie musicale, joyeux et extravagant, à son image. Entouré par une tribu d’employés fantasques, il résiste aux assauts de Degrand Groupe, le pétrolier qui ambitionne de devenir le maître incontesté de l’autoroute en récupérant la dernière aire qui lui échappe encore.
    • Prix de la direction artistique pour Je vous ai compris sur Arte, réalisé par Franck Chiche, écrit par Frank Chiche et Georges Fleury, produit par Laurent Thiry et Laurent Combelles (Magnificat Films) qui raconte l’assaut dans la nuit du 21 avril 1961, dans l’espoir de mettre un terme à la politique menée par le général de Gaulle et conduisant à l’indépendance du peuple algérien, du 1er Régiment Étranger de Parachutistes sur Alger. Malika, Jacquot et Thomas s’apprêtent à affronter leur destin. Tous les trois ont entre 20 et 30 ans. Tous les trois aiment l’Algérie. Mais chacun à sa manière et surtout chacun la leur, qui évidemment n’est pas celle des deux autres.
    • Un traitement non consensuel de la vocation religieuse avec Ainsi soient-ils qui fait la rentrée d’ARTE et qui suit la formation de séminaristes en 8 x 52′ de cinq jeunes candidats à la prêtrise sont sur le point de changer radicalement de vie. En entrant au Séminaire des Capucins, ils vont apprendre à suivre la voie de Dieu et devenir ses ministres. La série est réalisée par Elisabeth Marre, Olivier Pont, Rodolphe Tissot ; écrite par Vincent Poymiro et David Elkaïm ; produite par Zadig Productions (Paul Rozenberg).
    • Une reprise de l’historique biographique avec Berthe Morisot pour France 3, téléfilm réalisé par Caroline Champetier, directrice de la photo renommée et césarisée pour Des Hommes et des Dieux, écrit par Sylvie Meyer, Philippe Lasry, produit par David Kodsi (K’ien Productions) retraçant la relation ambigüe tissée entre Manet et Berthe Morisot, qui deviendra la première peintre professionnelle et la première impressionniste. Le film est porté par Marine Delterme et Malik Zidi.
    • Dans la même veine sur France 3, Malgré elles, réalisé par Denis Malleval avec Flore Bonaventura, Louise Herrero, écrit par Nina Barbier, Séverine Jacquet et Barbara Grinberg, produit par Italique Productions. Alice et Lisette vivent en Alsace-Lorraine. Elles ont 17 ans en 1943 lorsqu’elles sont arrachées à leur famille pour travailler en Allemagne. Après six mois dans un camp d’endoctrinement, elles sont envoyées dans une usine d’armement puis dans une maternité, où elles vont découvrir l’organisation implacable des nazis pour constituer une « race pure ».
    • Prix de la meilleure interprétation féminine pour Sienna Miller et Golshifteh Farahani pour Just like a woman sur Arte, réalisé par Rachid Bouchareb, écrit par Rachid Bouchareb, Joelle Touma, Marion Doussot, produit par Tessalit Productions (Allen Bain) en coproduction avec The Bureau (Bertrand Faivre), qui raconte l’odyssée américaine de Marylin, jolie trentenaire qui rêve de devenir danseuse du ventre professionnelle, et de Mona, jeune immigrée égyptienne recherchée par la police. Ce film est le premier d’un triptyque américain du réalisateur de Hors-la-loi et d’Indigènes, sur les relations entre l’Amérique et le monde arabe.
    • Enfin, autre ovni de taille : Métal Hurlant chronicles sur France 4, série audacieuse de guillaume Lubrano qui en a financé 40% du budget tout seul en adaptant le célèbre magazine créée par Moebius, Druillet et Dionne. Les épisodes, indépendants, ont en commun le Métal Hurlant, un météore qui parcourt l’espace-temps en impulsant du changement dans la vie de ceux qu’il rencontre.

Que retenir ? Une envie de voyage et d’être au coeur des préoccupations des français en enfonçant le clou d’une réalité en crise : France TV fait du France TV en se restreignant sur l’historique tandis que les autres se concentrent sur leur coeur de cible. En ces temps de crise, la course au tout-série semble marquer le pas tandis qu’on joue à fond sur la sécurité, tout en laissant un petit appel d’air à quelques ovnis (vrai surtout pour les outsiders comme Arte). Alors, motivés à rebooster les audiences du groupe public ? Qu’en pensez-vous ?

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