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créativité brainstorming et autocensure

Dix conseils pour dépasser vos blocages créatifs

Certains parlent en effet du « writer’s block » ou plus généralement de blocages créatifs mais tous les auteurs ont à un moment ou à un autre besoin de venir à bout de difficultés dans leur processus de création. Nous avons tous des stratégies différentes pour vaincre ces blocages créatifs, en voici quelques unes qui ont fait leurs preuves.

  1. Redéfinir son problème pour changer de perspective.
    Parfois nos blocages viennent d’un problème de perspective sur notre projet : à force de nous concentrer sur le problème qui nous bloque, nous ne le voyons plus que sous un angle. Une des solutions est de se poser la question en prenant un autre point de vue ; « et si Napoléon, Jacques Chirac, Moébius, ou encore Steven Spielberg, etc. devait concevoir mon concept ? »

    Se mettre dans la peau d’un autre, réfléchir à la manière de… peut parfois nous fournir un nouvel angle et peut-être une nouvelle perspective sur notre projet.

  2. Faire violence à son concept.
    Il suffit aussi parfois de jouer avec les différents éléments d’un concept pour trouver une nouvelle idée et nous sortir d’un blocage. Cédric vous a appris à réduire vos concepts en 1-2-3 (via notre masterclass dédiée : atelier d’écriture d’un concept de série ou d’unitaire) pour prendre du recul sur eux. Une fois fait, jouez avec vos différents leviers en appliquant la technique du « Et si… ? » :

    Et si votre protagoniste était une femme à la place d’un homme ? Et si votre concept se déroulait en Papouasie à la place de la banlieue parisienne ? Et si votre héros historique était un inconnu ? etc. Vous verrez ainsi mieux les problèmes et les éléments à corriger.

  3. Mieux connaître son processus créatif.
    Il est parfois intéressant d’analyser son propre processus créatif pour comprendre et désamorcer ses blocages créatifs. Il suffit de décomposer les différentes phases d’élaboration de nos projets. Si vous remarquez que vous bloquez toujours au même moment, vous aurez identifié l’une de vos tendances. Par exemple, vous aurez peut-être remarqué que vous avez du mal à travailler le matin, le lundi, après une lecture ou un visionnage, etc.

    Changer de routine peut-être alors un bon moyen de détourner vos blocages. Et si vous ne commenciez pas votre semaine avec une difficulté ? Varier vos rythmes : commencer par une difficulté n’est pas toujours la bonne solution.

  4. Changer d’attitude : regarder différemment ses blocages créatifs.
    Nous devons toujours décomposer nos travaux créatifs en plusieurs phases : chercher une tâche originale et intéressante pour notre protagoniste (grâce à notre masterclass dédiée à la créativité) est souvent d’ailleurs à cet égard l’une des épreuves majeures et le jackpot de tout créateur de fiction originale. Pour y arriver sans se braquer, il suffit parfois de se dire qu’il est tout à fait normal de lutter pour aboutir à une proposition satisfaisante. Et si changer d’attitude par rapport à son travail était la meilleure façon de mieux appréhender la montagne qui reste à gravir. Il suffit parfois de se dire : « je sais que je ne serai jamais à court d’idées, mon objectif est juste de les rendre meilleures ».

    Dans cette optique, n’hésitez pas à utiliser les techniques de brainstorming de Cédric pour étoffer vos concepts.

  5. Désamorcer ses deadlines en les fractionnant.
    Un sentiment de panique face à une échéance peut-être un puissant blocage pour créer. Il suffit parfois pour savoir gérer ses échéances sans stress de fractionner la tâche globale à faire (un scénario par exemple) en plusieurs mini-tâches à réaliser chaque jour de type : je travaille deux heures sur mon projet par jour en variant les travaux (un jour sur le personnage, un jour sur la tâche, un jour sur le 1-2-3, un jour sur l’arène, etc.)

    Et si je me fixais des objectifs accessibles en une seule séance ? Cette méthode permet de se fixer de plus petits objectifs plus faciles à appréhender chaque jour qu’un rendu final qui paraît infaisable ou effrayant.

  6. Dessiner ou écrire à l’aveuglette pendant quelques minutes.
    Bien évidemment, pour les fidèles de ce blog, vous avez compris que cela vous permet de passer en mode D (cf. notre pack étudiant pour les petits budgets). Il ne s’agit pas ici d’un travail artistique, vous n’avez pas à vous poser la question de la qualité de votre résultat. Si par ailleurs, vous choisissez un thème au hasard (vous pouvez l’inclure dans vos pages du matin aussi), vous serez capable d’obtenir parfois un résultat intéressant.

    Et si j’arrivais à travailler sans pression, sans attentes et sans obligation de résultats ? Cela vous permettra de ré-attaquer votre projet à partir d’un nouvel état d’esprit en y apportant des éléments dont vous n’aviez peut-être pas conscience.

  7. Changer de jeu.
    Tout comme en sport, pour dépasser un blocage, il suffit parfois de laisser tomber une difficulté pendant un moment pour y revenir ensuite. Et si je changeais de jeu ? Une des techniques efficaces pour le faire avec des résultats est de se remplir la tête avec son problème pendant une demi-heure : relire ses notes, ses différents drafts, faire le point sur son objectif, etc., puis, aller faire autre chose qui n’a rien à voir et qui n’est pas du travail : bricoler, faire ses courses, du sport, etc.

    Il est souvent arrivé qu’une solution à nos problèmes apparaissent pendant ces moments où notre cerveau gauche n’est plus connecté. Multiplier cet exercice aussi souvent que possible permet ainsi de dépasser beaucoup de blocages : à réitérer sans modération.

  8. Faire des listes.
    Pour limiter vos blocages, dites-vous qu’il n’existe pas qu’une seule solution à votre problème. Face à une difficulté, libérez votre esprit et faites une liste de solutions possibles (pas forcément réalistes ou concrètes). Considérant que tout problème a une solution, vous savez qu’il n’y a pas qu’une seule façon de faire les choses.

    Et si vous ne cherchiez pas la perfection ? Parfois de petites solutions bricolées valent mieux qu’un gros blocage… L’enfer est dans les détails : faire une liste même farfelue de solutions possibles à votre problème peut vous reconnecter à votre cerveau droit tout en détournant une difficulté par un jeu intellectuel qui peut produire des résultats.

  9. Inclure la créativité dans son agenda de travail.
    Parfois intimidantes, les phases de conception sont aussi importantes que celles de rédaction. Pour apprendre à mieux les gérer, il est parfois opportun de les considérer comme de véritables phases de notre travail d’auteur. Il faut donc leur donner une véritable place avec des séances dédiées et limitées dans le temps. Cédric vous donne des techniques utiles contre l’auto-censure pour vous mettre en condition. Comme toutes les phases, n’oubliez pas de vous donner un temps limité et ensuite de passer à autre-chose. Multiplier les séances de brainstorming sans objectif de rendu. Ce n’est qu’une fois votre concept clarifié que vous pourrez vous lancer dans un 1-2-3, puis dans le développement plus long d’un synopsis par exemple.

    Et si vous vous donniez du temps ? Vous pouvez vous aider de la technique de rédaction d’un synopsis court (masterclass d’une journée dédiée).

  10. Jouer avec ses idées.
    Pour ne pas s’enfermer dans un blocage créatif, il est parfois utile de changer de cap. Si l’on étend le concept de créativité à celui de température par exemple, on s’aperçoit par exemple que notre projet comporte des points chauds et des points froids. Plutôt que de s’obstiner sur un point froid par exemple, il vaut mieux s’amuser avec ses points chauds et commencer par eux (ou l’inverse en fonction de vos goûts).

    Et si vous augmentiez votre marge de manoeuvre ? Parfois vous aurez l’impression de vous éloigner du coeur de votre projet, mais cela vous permettra de vous détourner des difficultés du début pour vous amuser avec votre projet sous un autre angle.

Mener de bout en bout son processus créatif est un véritable combat de tous les jours pour les créateurs. Ces conseils s’appliquent bien sûr à toutes les professions créatives y compris les graphistes, les écrivains ou les photographes mais aussi aux parties créatives de certains métiers. Ainsi, dans tous les emplois où nous sommes tenus de faire preuve de créativité et ce, de façon régulière, il faut pouvoir avoir plusieurs outils pour nous stimuler. En attendant de prochains billets, n’hésitez pas à nous faire part de vos petits trucs pour dépasser vos blocages créatifs dans les commentaires du blog.

Comment lutter efficacement contre le writer’s block

Ne peut-on pas créer sans angoisser ? Sommes-nous tous condamnés à une souffrance inexorable pour pouvoir accoucher des projets qui nous hantent ? Que faire pour y remédier et vivre sereinement son métier d’auteur ?


Je vous avais déjà donné quelques conseils pour développer votre créativité. Un chapitre de notre formation y est d’ailleurs consacré. Au programme de notre masterclass sur les techniques de créativité, des techniques pour ne jamais être à court d’idées.

Suivons les conseils d’Elizabeth Gilbert, l’auteur à succès de Mange, prie, aime

En effet, elle a également parlé des problèmes de créativité qu’elle a rencontré à la suite de la sortie de son bestseller. Elle a tenté une nouvelle approche pour gérer les phénomènes d’anxiété et de stress liés au métier d’auteur, que je me propose de partager avec vous, tant j’ai trouvé intéressante sa vision de la créativité.

  1. Il faut remettre en question le lien éternel entre peur, souffrance et créativité…

    • Quand nous assumons d’être auteur devant la société, quand nous disons que c’est notre travail ; nous sommes souvent pris à partie par des questions censurantes de gens extérieurs à notre métier telles que : n’avez-vous pas peur de ne jamais connaître aucun succès ? D’être humilié ? D’être rejeté ? D’avoir travaillé tant d’années pour si peu de résultats ? De mourir complètement inconnu et méprisé ? D’être dans l’échec permanent ? La réponse à toutes ces questions est évidente : bien sûr, tous les auteurs ont peur de cela et de bien d’autres choses.
    • La peur est permanente et pourtant elle est irrationnelle. N’y-a-t-il que les auteurs pour être si effrayés de ce qu’ils ont choisi comme profession ?
    • La santé mentale des créateurs a toujours été suspectée d’être fragile, comme si ce présupposé était admis sans jamais avoir été questionné. D’ailleurs, beaucoup d’auteurs et d’esprits créatifs sont morts trop jeunes. Ils se sont suicidés ou tués plus lentement par leur consommation de drogues et d’alcool. Norman Miller, juste avant de mourir, avait d’ailleurs déclaré dans une de ses dernières interviews que chacun de ses livres l’avait tué chaque fois un peu plus. Et pourtant, cela nous paraît complètement normal à entendre tant la créativité et la souffrance sont liées pour les auteurs.
    • C’est dommage et dangereux. Pourquoi continuons-nous à croire que nous sommes obligés d’emprunter ces chemins de souffrance pour pouvoir créer ? Surtout lorsque certains auteurs ont connu un grand succès : sont-ils condamnés ensuite à ne plus jamais pouvoir travailler ? Pour contourner ces modes de pensée négatifs, Elizabeth Gilbert nous dit qu’il est possible de s’orienter sur de nouvelles pistes concernant la créativité.
  2. …en nous adressant à notre «  génie, divinité, bon démon, petite voix, etc.  » comme s’ils étaient des collaborateurs extérieurs
    • Les grecs et romains avaient une autre conception de la créativité. Ils pensaient que la créativité était une sorte de mystère en dehors de l’être humain.
    • Les grecs pensaient que la créativité était un esprit divin qui rendait visite aux hommes pour les inspirer. Ils appelaient cette source non humaine de créativité, le Daïmon que nous avons traduit en l’appauvrissant par démon. Ce nom servait à qualifier une expérience paranormale qui signifiait pour l’être humain une rencontre avec son propre destin. Ces apparitions s’accompagnaient pour les grecs de tout un ensemble de manifestations physiques (voix, blessures, coups, prémonitions, sorties du corps, etc.). Pour les connaisseurs. Socrate l’a lui-même beaucoup évoqué et notamment dans Le Banquet, deuxième partie : « c’est quelque chose qui a commencé dès mon enfance, une certaine voix, qui lorsqu’elle se fait entendre me détourne toujours de ce que j’allais faire, sans jamais me pousser à agir. » Son démon l’accompagne, l’avertit, lui parle pour délivrer son enseignement, pourtant rationnel.
    • Les Romains ont poursuivi la voie socratique en baptisant cette entité surnaturelle : genius ou génie, qui reprend la même idée. Les génies sont des instances individualisées de nature divine, qui peuvent se manifester à tout homme, n’importe où et n’importe quand. Dans l’art, le Génie était cette entité qui vivait avec les artistes pour les assister dans leur travail. Cette pensée instaure une distance protectrice entre l’auteur et son oeuvre et le protège automatiquement des résultats de son oeuvre. Cette sainte distance permet ainsi de lutter contre le narcissisme : une oeuvre trop brillante n’est pas le résultat d’un seul individu mais, de l’oeuvre conjointe de son génie qui l’a aidé, ou contre la dépression : si l’oeuvre est ratée, c’est aussi la faute du génie qui n’a pas su insuffler la bonne inspiration. Les siècles suivants ont épuré le concept pour abolir cette distance entre l’auteur et son génie. Ils sont devenus une seule et même personne. L’auteur incarne désormais son propre génie, source de sa malédiction actuelle. Cependant, autoriser une personne à penser qu’elle est l’essence même de sa créativité est lui mettre une trop grande pression. Cela crée des égos monstrueux, cela augmente les attentes, cela détruit les individus qui se sentent soudainement écrasés par leur propre créativité.
    • Ne serait-il pas plus sage de revenir aux anciennes conceptions ? Sans tomber totalement dans des concepts de féérie pure, ou de magie, Elizabeth Gilbert remet ainsi en cause l’extrême rationalisation du processus créatif qui a fini par le détruire. Pourquoi ne pas s’ouvrir à une nouvelle distanciation pour s’extraire de la responsabilité et retrouver des émotions créatives pures ?
  3. …en restaurant le mystère intrinsèque de notre créativité
    • La créativité n’est pas rationnelle. Ruth Stone, poétesse américaine qui a connu une reconnaissance publique tardive à l’âge de 87 ans pour son livre In the Next Galaxy, expliquait qu’elle ressentait physiquement une entité s’approcher d’elle lorsqu’elle était aux champs pour travailler et qu’elle devait se précipiter dans sa maison pour se jeter sur un stylo et coucher sur le papier ce que lui dictait cette mystérieuse force. Parfois, elle n’était pas assez rapide pour rentrer écrire et elle sentait cette force s’éloigner à la recherche d’un autre poète. Une fois, un poème l’a littéralement traversé et elle n’a pu le retenir que par sa queue en tentant de le faire rentrer à nouveau en elle : en le couchant sur le papier, elle l’avait écrit à l’envers par la fin.
    • Tous les processus d’écriture ne sont pas aussi paranormaux, mais, chacun d’entre nous a ressenti parfois des idées venir de nulle-part, comme une entité extérieure, comme un flux insaisissable. Comment pouvoir le maîtriser pour ne pas être submergé à son tour, pour ne pas se sentir misérable ou inadéquat ?
    • Tom Waits, auteur-interprète, célèbre chanteur et acteur américain a eu sa propre vision de ce phénomène. Il a incarné pendant longtemps le stéréotype de l’artiste maudit, alcoolique, etc. Mais, dans sa maturité, il a su dominer son processus créatif par une méthode simple tirée de sa propre expérience. Sentant monté une fois, un flux créatif alors qu’il était en voiture, il s’est senti misérable en ayant peur de ne pas être capable de retrouver la chanson qui le hantait. Au lieu de paniquer, il a seulement extériorisé sa frustration en s’adressant directement à cette entité : « excusez-moi, ne voyez-vous pas que je conduis ? Comment puis-je écrire une chanson maintenant ? Revenez à un moment où je pourrais écrire cette chanson ou ne m’embêtez plus, allez voir quelqu’un d’autre aujourd’hui, Léonard Cohen par exemple ! Son processus créatif et son anxiété se sont apaisés depuis lors et il a continué à parler à son entité de façon permanente.
  4. …en extériorisant son dialogue avec sa créativité
    • Oraliser et verbaliser peuvent être des moyens très efficaces de lutter contre ses peurs. Elizabeth Gilbert l’a expérimenté elle-même alors qu’elle écrivait Mange, prie, aime. Se sentant soudainement vide en remettant en question tout son projet d’écriture prête à renoncer, elle a alors extériorisé sa frustration en s’adressant à son génie. Regardant vers un coin vide de son bureau, elle s’est exclamé à haute voix : « écoute, toi et moi savons que si ce livre n’est pas bon, ce n’est pas entièrement ma faute, car comme tu peux le constater, je fais des efforts, je mets tout ce que je peux dans ce livre, je n’ai plus rien d’autre à donner donc si tu veux que cela soit meilleur, il faut que tu fasses ta part du contrat. Si tu ne le fais pas, je continuerai quand même, car c’est mon travail mais, j’aimerais qu’il soit noté dans tes carnets qu’au moins, j’aurai fait ma part. » Cette extériorisation de sa frustration l’a aidée à continuer et à finir son livre.
    • Une autre preuve de la force de ce mécanisme d’extériorisation pour nous aider à lutter contre la peur est inscrite dans l’histoire même de l’art. Tous les artistes ont un jour ou l’autre senti une entité les habiter lors d’une performance, ou d’une session de travail. Ils peuvent l’appeler Dieu, ou s’ils ne sont pas croyants, la voir comme une force supérieure et extérieure qui les aide, mais ils savent la reconnaître. Grâce au dialogue, ils peuvent maintenant l’apprivoiser et ne plus se sentir dans l’insécurité, car tant qu’ils auront fait leur part du travail, le reste ne leur appartiendra plus et ils ne seront pas responsables du produit final.

Que retenir ?

Elizabeth Gilbert nous dit que même si nous souffrons sur notre art, même si nous avons l’impression que c’est dur, que nous ne réussirons jamais, il faut toujours garder à l’esprit que nous ne sommes pas seuls pour faire ce métier. Penser que si nous faisons notre part, quelqu’un ou quelque chose aura aussi sa part à faire pour nous aider, est une croyance bénéfique pour les artistes. Tout artiste a besoin de se dégager du poids de la création pour se sentir libre. Il faut seulement se lever le matin et continuer à écrire, être à son bureau, même lorsqu’on se sent misérable. Le fait d’être là, de nous mettre à notre table de travail nous garantit ainsi en quelques sortes, d’avoir fait notre part pour laisser à l’autre, celle d’assumer sa responsabilité.
Dans les moments de stress et d’inquiétude, il ne faut pas alors hésiter à extérioriser ses frustrations en s’adressant à notre génie pour le rappeler à l’ordre (bien évidemment lorsque l’on s’est assuré au préalable d’être seul dans la pièce).
En espérant que cela vous serve autant qu’à moi pour créer dans une ambiance plus détendue, n’hésitez pas à nous tenir au courant de vos diverses expériences en la matière et de les partager avec nous sur cette page.

Partagez 15 conseils de Ray Bradbury sur la créativité et l’écriture

Triste nouvelle pour tous ses fans dont je fais partie : Ray Bradbury est mort ! À 91 ans, plus de 600 histoires, et des dizaines de romans au compteur, un des pères du fantastique nous a quitté. Il s’est démarqué en proposant une vision plus poétique, mais aussi pessimiste du monde, et heureusement pour nous, il a beaucoup parlé de son art.

Il était célèbre pour son roman d’anticipation Fahrenheit 451, l’histoire d’un pompier chargé de brûler toutes les bibliothèques illégales, et qui finit par se rebeller contre ce système totalitaire. Mais au-delà de toutes les biographies parues ce matin, je vous propose de retenir quelques pensées importantes de l’auteur sur sa façon de concevoir le métier de romancier, et son art à travers une intervention qu’il a faite lors de la cérémonie du sixième Annual Writer’s Symposium by the Sea, en 2001. Il y a évoqué son amour de l’écriture et l’ensemble des motivations qui ont guidé sa longue carrière : c’est parti !

  1. N’écrivez pas commercial
  2. Ray Bradbury est avant tout un écrivain de la forme brève, de la nouvelle. Il a en effet donné ses lettres de noblesse à une littérature fantastique, onirique et lyrique, parfois teintée de science-fiction. Ses livres les plus célèbres, étaient au départ des petites nouvelles qu’il a rassemblé sous le roman Chroniques martiennes paru en 1950 ou encore L’Homme Illustré paru en 1951. Si vous lisez bien ces deux livres qui regroupent en fait des nouvelles légères et poétiques, liées entre elles par un fil narratif ténu, mais qui ne constitue pas véritablement une intrigue en soi, c’est tout simplement parce qu’au départ, Ray Bradbury ne les avait pas écrites comme un roman. Confronté à la prudence des éditeurs qui hésitaient à publier des nouvelles, Ray Bradbury suite aux conseils de l’un deux qui devint son éditeur, les a modifiées et regroupées par thème pour en faire une illusion de roman. C’est comme ça qu’il a percé, et n’a jamais changé sa façon d’écrire après. Il n’était pas connu à l’époque et n’écrivait pas sous le bon format, la nouvelle ne se vendait pas, mais il a persévéré et c’est ce qui lui a ouvert les portes du succès. Ray Bradbury a toujours écrit sans se soucier d’un quelconque débouché commercial.

  3. Écrivez tous les jours
  4. A tous les auteurs débutants qui veulent faire de l’écriture leur métier, Ray Bradbury conseille de commencer par la nouvelle. C’est ce que lui a fait directement. Autodidacte, il n’est jamais allé à l’université mais a appris son métier d’écrivain en se rendant, adolescent, dans des bibliothèques publiques où il a lu tous les grands : d’Edgar Allan Poe, en passant par les Tarzan d’Edgar Rice Burroughs ou encore Le Magicien d’Oz de L. Frank Baum. Dès l’âge de 12 ans, il écrit tous les jours et n’a que 17 ans quand sa première nouvelle est publiée dans un fanzine. Ainsi, au départ de toute carrière dans l’écriture, il y a la pratique. Il faut écrire tous les jours pour trouver son style et savoir de quoi l’on a envie de parler. Il ne faut pas écouter autre chose que son coeur : « Do what you love and love what you do ».

  5. Soyez patient
  6. Ray Bradbury a commencé à écrire à 12 ans, et ce n’est que 10 ans plus tard qu’il a eu l’impression d’avoir écrit sa première bonne histoire. Il a écrit son premier roman vers 30 ans, et n’a été satisfait de ses écrits qu’après son troisième livre. Il faut du temps pour apprécier son propre talent. Pendant ce temps de maturation, il est important de lire d’autres auteurs, d’être inspirés par d’autres artistes. Il cite Richard Matheson, Edgard Allan Poe, Hopkins, Frost, et certains écrivains comme Steinbeck, Huxley et Thomas Wolfe, etc. et avoue s’en être beaucoup inspiré pour créer ses propres histoires.

  7. Lisez toujours une nouvelle avant de dormir
  8. C’est une littérature qui apporte beaucoup, ainsi que les poèmes de Shakespeare, ou d’autres, ou encore des essais sur tout un tas de sujets : anthropologie, zoologie, philosophie, etc. George Bernard Shaw a été l’une de ses grandes sources d’inspirations. La lecture est un élément fondamental de tout travail d’auteur et apporte des idées. Ray Bradbury a développé le thème de fiction d’idées (fiction of ideas) : des idées qui n’existent pas encore, des métaphores, etc. qui inspirent le travail d’auteur. Tout auteur doit pouvoir croire en ses idées, c’est une source d’inspiration inépuisable. Avec une idée qui nous motive, nous pouvons écrire des milliers de romans. C’est parce que nous avons des idées que nous avons envie d’écrire.

  9. Evitez les censures
  10. Il faut savoir s’entourer d’ondes positives quand on veut être écrivain, ou quand on assume cette ambition car beaucoup de gens de notre entourage en profite parfois pour nous en dissuader. Ray Bradbury a passé sa vie à éviter ceux qui croyaient savoir comment il fallait écrire, critiques ou professeurs. Il leur a préféré la compagnie des réalisateurs et des scénaristes, des artistes ou des dessinateurs.

  11. Allez au cinéma
  12. Surtout dans son enfance, Ray Bradbury a été voir tout un ensemble de films fantastiques, comme King Kong, The lost world, The Phantom of the Opera qui l’ont grandement influencés. Il faut être influencé de plusieurs types de fiction. Tout ce qui vous divertit est bon !

  13. Ne considérez pas l’écriture comme un business ou un job
  14. Il ne s’agit que d’un pur bonheur qu’il faut appréhender comme une joie, comme un divertissement personnel qui soit FUN, car si on le prend comme un travail, ou une tâche à faire, on perd toute la saveur de l’écriture. D’ailleurs, Ray Bradbury s’amuse à traiter du Writer’s block, de la peur de la page blanche… Pour lui, il ne s’agit que d’un avertissement de son inconscient qui ne s’amuse pas assez, qui bloque sur un sujet qui n’est pas intéressant. La peur est un message à bien interpréter : souvent il s’agit d’une mauvaise direction d’écriture que l’on prend consciemment pour de mauvaises raisons (monétaires ou rationnelles sur tel ou tel sujet qui serait dans l’air du temps, etc.) et qui en fait ne mène nulle part.

  15. Sachez refuser les commandes qui ne vous correspondent pas
  16. Attention aux commandes infaisables. Parfois, on vient chercher un auteur pour écrire tel ou tel film, mais si cela ne correspond pas à ce qu’il sait faire, le résultat peut être catastrophique, non seulement il produit une oeuvre médiocre, mais il ruine ainsi sa réputation. Il faut savoir dire non parfois pour sauver son univers d’auteur. Ce sont des décisions difficiles à prendre, car on a toujours besoin d’argent et de reconnaissance, mais elles sont nécessaires pour faire durer une carrière.

  17. Préférez toujours l’écriture à l’argent
  18. On n’écrit pas pour l’argent, sinon, il faut changer de métier. Ray Bradbury a du attendre ses 40 ans pour pouvoir s’acheter une voiture alors qu’il avait déjà 4 enfants. Il a passé son temps à vendre ses nouvelles pour quelques dollars pour s’acheter sa liberté. Il s’est battu avec ses éditeurs toute sa vie. Certains voulaient des histoires de fantômes traditionnelles, mais lui, ne voulait écrire que ce qu’il avait en tête. Il faut être fidèle à soi-même même si au départ, ce n’est pas commercial, ou vendeur et même si on a des responsabilités familiales. Ce sont ces types de choix qui orientent une carrière et qui ouvrent des possibilités pour durer.

  19. Faites des listes
  20. Faites des listes de ce que vous aimez ou détestez et écrivez à ce sujet. Si vous sondez votre cœur, votre âme, vous êtes sûrs de ne jamais avoir peur de la page blanche. Faites des listes sur vos peurs, les gens que vous détestez, vos envies, les choses que vous aimez, etc. L’écriture est personnelle, elle doit refléter votre personnalité, votre histoire, les sujets qui vous touchent, sur lesquels vous avez quelque chose à dire. N’écrivez pas pour un marché, ou pour une cible que vous ne connaîtrez jamais vraiment, car c’est le meilleur moyen de vous dégouter de l’écriture.

  21. Ouvrez-vous à la surprise
  22. Laissez le mystère vous envahir. Les surprises font partie de la vie de l’écrivain. Les mystères touchent tous les genres, les sujets. On lit parce qu’on est curieux, et on écrit pour trouver des solutions à nos propres mystères. Parfois, on laisse des sujets de côté, et puis on y revient quand on est prêt.

  23. Rencontrez des professionnels sans a priori ou sans motivations commerciales
  24. Ray Bradbury a passé ses 30 premières années à vivoter de ses histoires, et puis un de ses amis l’a motivé à aller à la rencontre du monde de l’édition New Yorkais, la mecque pour les romanciers. C’est là qu’il a rencontré plein de grands éditeurs qui ont essayé de le dissuader d’écrire des nouvelles, car elles ne faisaient pas vendre. Mais alors que Ray Bradbury était prêt à rentrer chez lui dépité, la queue entre les jambes, il a fini par tomber sur un éditeur qui lui a proposé de rassembler toutes ses nouvelles martiennes sous une bannière commune. Ray Bradbury l’a convaincu avec un pitch qui est devenu Les chroniques martiennes, puis un autre pitch qui portait sur une simple nouvelle au départ, qui est devenue L’homme illustré. Là aussi, cette rencontre et la vente de ses deux premiers romans sont venus par surprise.

  25. Posez-vous toujours des questions existentielles
  26. Qui suis-je ? Comment puis-je me découvrir ? sont les questions les plus importantes que doit se poser tout auteur pour découvrer sa vraie personnalité, ses envies, ses passions, etc. Il faut savoir faire un travail d’introspection pour partir à la découverte de son passé, de sa vie et regarder tous les aspects de ce qui a contribué à nous construire. Sa famille et les bibliothèques ont été ses sources d’inspiration principales. Ray Bradbury a passé son enfance sous le porche de sa maison de famille à écouter son père et son grand-père échanger des histoires sur leur enfance. Il a écrit plusieurs années après, une histoire qui se déroulait sous un porche, comme ce qu’il avait lui-même expérimenté enfant. De même, il a écrit des essais sur la cuisine de sa grand-mère, et après quelques années, il a réussi à rassembler une quarantaine de nouvelles qui ont formé un roman.

  27. Écrivez sans vous préoccuper de la suite
  28. Suivez vos envies. Ray Bradbury raconte l’anecdote d’avoir été voir un film avec Gene Kelly, Singin’ in the Rain et en être revenu avec l’envie d’écrire un film pour l’acteur. En cherchant dans ses archives, il a trouvé une histoire intéressante dont il a rédigé un traitement (75p), qu’il a appelé Dark Carnival et Gene Kelly l’a adoré, mais il n’a pas réussi à trouver de financement pour le faire. Avec ce scénario dont il ne savait pas quoi faire, il en a fait une pièce qui a été ensuite multi-adaptée appelée Something Wicked This Way Comes et qui a eu beaucoup de succès. L’anecdote nous montre qu’il faut savoir écouter ses envies. Chaque histoire finit toujours par trouver un moyen d’aboutir.

  29. Ouvrez-vous aux rencontres
  30. Parfois une rencontre change une vie. Fan de peinture, Ray Bradbury est entré dans une galerie, sachant très bien qu’il ne pouvait pas se payer un tableau qu’il avait vu en vitrine, mais une fois à l’intérieur, en discutant avec le marchand, ce dernier lui a présenté d’autres œuvres de l’artiste, qui l’ont inspiré sur des idées de romans potentiels. Il a réussi à avoir les coordonnées de l’artiste, Joseph Mugnaini, et l’a appelé pour faire un deal : si ses peintures ne se vendaient pas, Bradbury les lui rachetaient à moitié prix. Il s’est avéré que Mugnaini a fini par lui donner ses tableaux. Cette rencontre a été importante car Joe Mugnaini est devenu ensuite son illustrateur pendant tout le reste de sa vie.

Toute sa carrière, ses sources d’inspirations ont guidé son écriture. Ray Bradbury a été fidèle dans ses amitiés et dans ses croyances. Têtu, il a toujours été au bout de ses idées, même si en étant à contre-courant, il a mis du temps parfois pour voir ses oeuvres aboutir.

Il a gardé ses rêves et son âme d’enfant : « la chose la plus amusante dans ma vie, c’était de me réveiller chaque matin et de courir jusqu’à la machine à écrire parce que j’avais eu une nouvelle idée ».

Pour lui comme pour nous, l’écriture ne sera jamais une affaire d’argent, mais bien un simple échange, pur et délicieux, entre un auteur et un lecteur.
High concept a développé un atelier d’écriture créatif pour donner aux auteurs le courage d’aller au bout de leur projet et de leurs rêves. Alors n’hésitez pas. A vos crayons.
Qu’en pensez-vous ?

Comment développer sa créativité ? 25 astuces de scénaristes professionnels

Pour compléter le cycle dédié à la créativité de la formation High concept, voici quelques réflexions compilées de scénaristes américains sur la créativité pour vous aider à vous débloquer et à doper votre potentiel créatif.

  1. La créativité n’est pas réservée aux artistes : elle sert à tout le monde tout le temps puisque c’est un moyen comme son nom l’indique de créer et de résoudre des problèmes. C’est une sorte de feu sacré qui peut être contrôlé.
  2. Le mot clé de la créativité est le verbe « créer » : créer c’est faire quelque chose. Mieux que l’imagination, le verbe créer suggère l’action alors que l’imagination se situe dans l’irréel. La créativité, c’est la réalité.
  3. Être créatif, ce n’est pas juste se mettre dans une posture : être créatif n’est pas seulement un adjectif pour désigner un comportement original réservé aux enfants ou aux tueurs en série, ou un label pour certaines professions (auteurs, artistes, musiciens) mais c’est surtout ce qui nous permet d’évoluer.
  4. La créativité est dans le verbe : la créativité est dans l’action, l’ambition, la gestion. Il ne suffit pas de vouloir écrire un livre sur tel ou tel sujet pour le faire, il faut mettre les mains dans le cambouis. Il faut faire ou se taire.
  5. La créativité nécessite le développement de compétences spécifiques : il faut nourrir la bête même si la bête n’est pas prête. On ne peut pas marcher sans avoir appris à le faire avant, quitte à avoir trébuché en public au préalable. Vous n’échapperez pas aux erreurs, il vous faudra apprendre.

    C’est tout l’enjeu de l’enseignement de ce blog où vous trouverez des méthodes efficaces pour construire une histoire à partir de rien avec l’aide du 1-2-3, méthodologie éprouvée par Cédric et qui lui a permis de lancer sa carrière. Pour vous aider à vendre, cliquez ici et faites vous accompagner par un scriptdoctor senior pour vendre un scénario grâce au pitch.

  6. La créativité nécessite de la patience : c’est une course d’endurance. Vous serez parfois frustré, jusqu’à vous en taper la tête contre les murs, la peur de la page blanche vous éreintera, mais il vous faudra tenir si vous voulez la surmonter. Il faudra du travail, cela fait partie du processus.
  7. Tout texte écrit nécessite de la créativité : que ce soit un roman, une liste de courses, un mémoire, une thèse scientifique…
  8. Être créatif, c’est résoudre des problèmes : c’est une excellente motivation. Il ne faut pas chercher midi à 14 h. Pour être créatif, il faut seulement avoir envie d’apporter une solution innovante à un problème. En fiction, c’est le job du scénariste qui doit résoudre les problèmes qu’il a créés dans son monde fictionné où les conflits sont légions.
  9. Être créatif, c’est rassembler différentes parties pour les faire fonctionner comme un tout : un conteur n’a pas besoin que chaque partie de son histoire soit originale en soi. C’est l’arrangement particulier qu’il mettra dans l’ordonnancement des événements qui fera de son histoire une oeuvre d’art.

    C’est exactement ce dont vous parle la masterclass vidéo Préparer un sprint d’écriture pour trouver un concept fort.

  10. Être créatif, c’est avoir une bibliothèque : assez vaste pour occuper plusieurs murs de votre appartement et qui n’est pas entièrement dédiée à la fiction, car la fiction n’inspire pas forcément la créativité. Lire des romans peut vous aider à en écrire mais en général vous trouverez plus d’inspiration dans du matériel non littéraire.
  11. Être créatif, c’est s’investir sur plusieurs niveaux : du choix d’un mot à celui d’un monde, de la construction d’une phrase à celle d’une arche. Le processus créatif a besoin d’organisation, on ne dégouline pas de créativité, mais il faut y mettre de l’ordre.
  12. Être créatif, c’est être en état de stimulation intellectuelle : et c’est personnel à chacun. Ce qui vous fait rire, pleurer, ce qui vous met en colère est une bonne façon de repérer ce qui vous fait réagir. Allez au cinéma, dans un bar, écoutez de la musique, etc. Tout ce qui mettra vos sens en éveil est bon pour la créativité.
  13. Être créatif, c’est parfois ne rien faire du tout : un trop plein de stimulation intellectuelle peut parfois produire l’effet inverse. Il est bon de temps en temps de se reposer. Prenez un bain, allez faire du sport, vous faire masser, dormez etc. et le lendemain, cultivez ce que vous avez récolté la veille.
  14. On ne peut pas se forcer à être créatif : comme de faire l’amour quand on en n’a pas envie. La créativité ne se braque pas, sinon, cela mène à de la frustration ou pire détruit vos projets. Vous ne ferez rien de bon si vous ne vous écoutez pas.
  15. Être créatif, c’est être curieux : parfois, il faut s’injecter du nouveau dans le cerveau, s’abonner à de nouvelles expériences. Tester d’autres types de cuisine, faire un voyage, avoir un nouvel amoureux… toutes ces nouveautés sont de l’essence pour votre créativité.
  16. Être créatif, c’est sortir de sa zone de confort : de sa routine, de ses habitudes. Il ne s’agit pas seulement de tester des choses nouvelles, mais d’expérimenter d’autres façons de travailler. Prenez des risques, écrivez autrement, changez de genre, de types d’histoires, de types de héros, etc. Ne soyez pas là où on vous attend.

    Pour vous y aider, une synthèse des 18 genres majeurs peut vous être utile dans la masterclass vidéo Employez les 18 genres hollywoodiens et savoir écrire les thrillers, drama, films policier, etc.

  17. Être créatif, c’est découvrir son prof intérieur : initiez-vous à d’autres formes d’art. Vous serez surpris parfois de constater combien cela pourra vous ouvrir un nouveau monde créatif.
  18. Être créatif, c’est avoir sa propre muse : qui n’est parfois pas réelle. Vous pouvez être votre propre muse. L’inspiration vient de l’intérieur, de votre matière grise. C’est vous qui la commandez, pas l’inverse.
  19. Ne malmenez pas votre créativité : ce n’est pas une ressource infinie mais ne la traitez pas non plus comme un bébé souris fragile qui meurt d’une crise cardiaque au premier claquement de porte. La vie créative professionnelle est faite de hauts et de bas et votre créativité doit pouvoir vous soutenir à chaque étape.
  20. La créativité ne meurt jamais : elle n’est jamais cassée ou simplement partie. Parfois quand vous avez trop donné, vous avez l’impression d’être vidé, c’est le moment pour souffler. Faites une pause, mais pas trop longue et remettez y vous, votre créativité sera au rendez-vous.
  21. On ne nait pas créatif : on le devient. Il n’existe pas de personnes créatives, et d’autres non créatives. Tout le monde l’est, il faut juste connaître le fonctionnement de sa propre créativité et s’entraîner tous les jours. La créativité est un muscle.
  22. On peut être créatif à plusieurs : les autres nous aident parfois dans le processus créatif. Vous n’êtes pas seuls au monde. Échangez des idées, partagez un repas, même si l’acte créatif se termine parfois seul, vous n’êtes pas obligé de vous isoler du monde pour créer. Certaines phases se font à plusieurs.
  23. Il n’y a pas une seule façon d’être créatif : ni une seule méthode pour créer. Nous ne sommes pas des robots. On ne programme pas sa créativité, et nous sommes tous différents. Il y a bien des méthodes pour cultiver sa créativité.
  24. Le cycle construction/destruction de la créativité : il faut parfois faire table rase du passé. Vous aurez parfois besoin de détruire ce que vous avez mis du temps à construire pour retrouver le feu sacré sur l’un de vos projets. La création a parfois besoin de destruction.
  25. Quand il n’y a plus de créativité en vous : quand le frigo est vide, il faut savoir l’accepter même si une échéance vous attend. Que faire alors ? Il faut se forcer, écrire même n’importe quoi, en vous inspirant de tout ce qui vous entoure même si cela vous paraît stupide ou inintéressant. Vous serez alors surpris de constater que même quand vous avez l’impression de n’avoir plus rien à dire, il vous reste toujours quelque chose à exploiter dans les coins les plus sombres de votre cerveau. Confrontez-vous à la page blanche, car c’est de la confrontation que viendra la créativité.

Alors, inspirés ?
N’oubliez pas que High Concept a développé son propre atelier créatif qui permet aux auteurs de bénéficier d’un soutien dans la recherche, le tri et le développement de leurs idées, pour mettre à l’écrit le scénario qu’ils ont dans la tête.

Comment éviter les erreurs du scénariste débutant ?

Voici un petit récap des erreurs types du scénariste débutant que j’ai répérées en lisant plusieurs scénaristes américains qui racontaient leurs expériences soit en tant que lecteurs, soit en tant qu’auteurs. Je ne résiste pas à vous en faire une petite synthèse.

  1. Le scénariste débutant ne veut pas réécrire ou réécrit très peu son texte
  2. Beaucoup de débutants pensent que leur premier draft est assez bon comme ça. Ils ne le font pas beaucoup relire, ne tiennent pas compte des remarques ou des critiques. Ils veulent juste entendre des compliments (qui ne le souhaite pas d’ailleurs, c’est légitime même si c’est une erreur).

    C’est souvent la raison pour laquelle peu de producteurs font l’effort de lire ce qui leur arrive par la poste (cf. la masterclass dédiée à la créativité Trouver et développer plusieurs projets originaux en même temps). Ils n’ont pas de temps à perdre.

  3. Le scénariste débutant croit qu’il va avoir le César à son premier essai
  4. Il faut parfois des années de travail pour acquérir les techniques de base du scénario. C’est tout l’enjeu de la formation dispensée sur ce blog. C’est un métier difficile, c’est pour ça que vos premiers scénarios seront mauvais que vous ayez des facilités ou pas, des bonnes idées ou pas. Les histoires de ceux qui ont perçé à leur premier scénario ne sont que des légendes.

    Personne n’a jamais réussi du premier coup (pensez à Néo dans Matrix, même l’élu tombe la première fois du gratte-ciel).

  5. Le scénariste débutant crée souvent des personnages clichés
  6. Plus que tous les autres défauts, celui-ci est le plus révélateur. Les personnages des auteurs débutants sont souvent sous-développés, peu motivés ou passifs (sans réels objectifs), les méchants ne le sont pas assez, les alliés n’ont pas de complexités… C’est pourquoi il est difficile de s’attacher à eux et de s’intéresser à l’histoire même si elle peut être originale par ailleurs.

  7. Le scénariste débutant oublie de tendre ses histoires
  8. Le scénariste débuter oublie d’installer une horloge dramatique. La première règle quand on écrit est de river le télespectateur à son siège. Cela veut dire capter l’attention du public (des techniques vous ont été données à ce sujet dans la masterclass vidéo d’une journée : préparer un sprint d’écriture : trouver un concept fort et accrocher le spectateur par exemple).

    On peut aussi jouer sur les émotions, et notamment créer un maximum de conflits et de tensions entre les personnages. Mais le plus souvent, les jeunes auteurs se laissent gagner par l’inertie de leur écriture et ils perdent en tension à mesure que les pages défilent au point parfois de perdre leur lecteur qui finit par se désintéresser du sort des personnages ou de la fin de l’histoire.

  9. Le scénariste débutant se focalise sur l’IDÉE…
  10. et non pas sur l’EXÉCUTION… Il est normal d’être excité par une idée originale, un déclencheur fort mais cela ne suffit pas, et loin de là (cf. la construction du 1-2-3 et la rédaction du synopsis : comment rédiger un synopsis, exemple pour déployer rapidement une série).

    Il est essentiel de vous contraindre à travailler votre histoire dans sa globalité en rendant originale la tâche de vos personnages même si c’est la partie la plus rébarbative.

  11. Le scénariste débutant ne joue pas en équipe
  12. Le rôle d’un scénariste est d’inspirer une équipe entière. Du réalisateur, en passant par les costumiers, jusqu’aux acteurs, le scénariste n’est pas censé être un expert de tous les autres métiers du cinéma, mais il doit en avoir une compréhension générale.

    Écrire pour un budget est ainsi une qualité essentielle de tout scénariste professionnel. Beaucoup de débutants écrivent ainsi leur premier film sans tenir compte au minimum des contraintes de production telles que le fait de devoir prévoir un studio, ou trouver des extérieurs qui correspondent. Résultats : leur matériel est inexploitable pour les autres professionnels.

  13. Le scénariste débutant ne se focalise pas sur la structure, à tort
  14. Très souvent, les jeunes scénaristes se jettent dans des dialogues ou des scènes d’action sans se préoccuper de savoir si ces scènes s’intègrent à leur structure, à leur genre, où si elles sont vraiment importantes pour leur histoire. De même, beaucoup de jeunes auteurs choisissent d’écrire des chroniques, ou d’exploiter des pages de vie quotidienne. Toutes les histoires peuvent se raconter sous la forme d’une chronique, mais cela reste encore trop général.

    Il faut rechercher les genres spécifiques de votre histoire si vous voulez retenir l’attention du public. Ce dernier n’ira pas voir une chronique de tel ou tel personnage, mais sera volontiers intéressé par un thriller, ou une comédie romantique, etc. Les gens vont au cinéma pour voir des histoires. Choisir un genre (cf. notre masterclass vidéo sur les 18 genres majeurs que doit maîtriser un scénariste) peut vous permettre de mieux marketer votre projet et de le faire distribuer plus correctement.

  15. Le scénariste débutant ne donne pas un objectif concret à ses personnages
  16. Une des lois majeures du scénario est de créer un ou des objectifs concrets pour un personnage (concret signifiant filmable, ou réifié par un objet, etc.) Les auteurs débutants se contentent souvent d’objectifs vagues tels que X veut s’échapper de sa vie monotone (infilmable), souhaite quitter Paris (trop vague, comment, en combien de temps…), aspire à un changement dans sa vie (trop général), etc.

    Les objectifs dans vos histoires doivent pouvoir être mesurés : si votre personnage veut quitter Paris, il faut préciser comment et à quelle heure, contre quels obstacles. L’objectif devient alors concret et filmable.

  17. Le scénariste débutant ne créé pas de failles à son protagoniste
  18. Les auteurs professionnels donnent toujours à leurs personnages des failles et des problèmes qu’ils doivent résoudre en même temps que leur objectif. Le protagoniste aura un problème (déclencheur), un objectif concret, et des obstacles à gérer, mais il aura aussi à gérer ses propres problèmes, ou sa faille.

    Pour caractériser une faille, vous pouvez la prendre sous deux angles, soit psychologique (faille interne qui blesse la personne elle-même), soit morale (faille externe qui blesse les autres). Le défi du personnage est ainsi double, sa faille est d’ailleurs associée en général au problème qu’il doit régler, et dont il aura la révélation à la fin. Plus la faille de votre personnage vous touchera, plus vous aurez à cœur de la mettre en valeur, et de la rendre intéressante pour le spectateur, autant que pour le personnage.

  19. Le scénariste débutant n’a pas une écriture visuelle
  20. Un très bon scénario est un scénario que vous pouvez visualiser. Les images sortent en quelques sortes de la page. Tout le défi pour l’auteur est de créer un style personnel qui conjugue image et mots pour donner à voir une histoire. Les scénaristes professionnels écrivent en images avec des mots… à méditer.

  21. Le scénariste débutant ne lit pas de scénarios
  22. Aussi étrange que cela puisse paraître, beaucoup de jeunes auteurs ne font pas l’effort de lire des scénarios. Il est vrai qu’il est plus difficile d’en trouver en France qu’aux États-Unis, mais avec un peu d’acharnement, on arrive à en trouver (au moins pour les films à succès). C’est une dimension essentielle. Pourriez-vous imaginer un musicien qui n’aurait jamais étudier de partitions ?

    Lire un scénario, regarder un film, relire, et re-regarder un film sont absolument nécessaire à tout scénariste qui veut devenir professionnel. Il est aussi important de voir concrètement par écrit comment un auteur a structuré ses intrigues. N’hésitez pas à consulter notre masterclass vidéo d’une journée sur le break down inspiré des techniques de showrunner américain.

La liste n’est pas exhaustive et chaque scénariste doit faire avec ses forces et faiblesses. Mais quand vous vendrez vos premiers projets, n’oubliez pas ces petites recommandations…

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