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Prenez le contrôle de votre scénario

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ScriptDoctor.frBlog du scriptdoctorréécriture du synopsis

réécriture du synopsis

Écrire c’est réécrire

Concept de série, scène de long métrage, page de roman, mais aussi essai marketing, communiqué de presse ou… article de blog, quelques idées —des vieux classiques à connaître, d’autres plus personnelles.

  1. Allez dans la bonne direction. Avant de faire un trajet, il faut toujours savoir dans quelle direction partir et où arriver. En scénario, c’est la même chose, inutile de vous rappeler le rôle prépondérant de la structure. Savoir ce que l’on veut dire est ainsi la clé pour bien le dire (rappelez-vous les mots de Boileau : ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement). Avec le 1-2-3 (commencez votre formation scénario (pack 10 formations)), vous avez ainsi la possibilité de prendre du recul sur votre histoire en vous concentrant sur les trois fonctions dramatiques essentielles de base qui résument une histoire.
  2. Économisez-vous. Imaginez que chaque mot ait un poids, le but à la fin de votre projet est d’être le plus léger et pertinent possible. En relisant, demandez-vous toujours si vous ne pouvez pas faire plus court. En effet, rien de plus repoussoir que des gros pavés de textes indigestes ! Si vous pouvez résumer vos arguments, décrire un personnage, une action plus rapidement, faites-le.
  3. Éliminez les coquilles orthographiques. Faites lire et relire vos écrits, à défaut, utilisez un correcteur orthographique. C’est évident, mais c’est important. Vérifiez ainsi toujours vos textes pour qu’ils comprennent le moins de fautes d’orthographe et de grammaire possible. Si vous voulez être lu et avoir un niveau professionnel, vos textes doivent être nickels !
  4. Relisez toujours à haute voix. Parfois, rien ne vaut l’oralité pour tester la musicalité de vos phrases. Isolez-vous et lisez clairement à haute voix. Vos oreilles vous permettront parfois de mieux repérer les fautes que vos yeux parfois fatigués auront laissées passer.
  5. Utilisez des verbes actifs. Rappelez-vous que vos scénarios doivent mettre en action vos personnages. Forcez-vous ainsi au maximum à vous servir de verbes actifs pour leur donner de l’ampleur et leur éviter une position passive. C’est aussi un bon moyen pour déterminer la tâche (ou la licence de série, le jackpot du scénariste) : plus vos verbes actifs seront précis, plus vous saurez la déterminer.
  6. Choisissez vos mots avec soin. La peur de la page blanche nous conduit parfois à tourner autour du pot ou à délayer. Au contraire, le scénario est une école de la précision. Cherchez toujours ainsi à être incisif et efficace pour permettre à vos lecteurs de visualiser clairement ce que vous dites (cf. Show don’t tell).
  7. Enrichissez la structure de vos phrases. Contrairement au roman, quoique, un scénario n’a pas à être littéraire. Cependant, des répétitions maladroites ou un niveau de langue trop faible peuvent à la longue nuire à la qualité globale de votre oeuvre. Évitez ainsi les « il y a », « c’est », « ce sont » qui peuvent apparaître comme simplistes ou répétitifs.
  8. Donnez des titres. Utiles dans un séquencier ou dans un synopsis (cf. notre méthode pour écrire un synopsis efficace), titrer des séquences permet de mettre en valeur les points essentiels de votre récit. Cela aide les lecteurs à se repérer et à se déplacer dans votre texte rapidement.
  9. Limitez les adverbes (très, trop, et tous ceux qui finissent par ment). Beaucoup d’adjectifs et d’adverbes ne servent à rien. Cela vous permet de remplir sans vraiment ajouter de la saveur à vos descriptions et bien souvent, ils vous servent à embellir des mots trop simples ou trop génériques. Évitez-les au maximum.
  10. Faites des paragraphes ramassés. En général, il faut les limiter à quatre lignes maximum en essayant de varier les tailles de ceux qui s’enchaînent. Dans la plupart des documents, des paragraphes courts seront toujours à votre avantage.
  11. Interpellez votre lecteur. Écrire à la première personne du singulier ou du pluriel permet de générer une empathie immédiate ou de redynamiser un article un peu long. C’est aussi une façon de montrer à vos lecteurs qu’ils sont concernés par ce que vous dites. Trouvez d’autres techniques d’interpellation du lecteur avec notre cycle sur le high concept.
  12. Lisez d’autres auteurs. Romans, scénarios, articles, il faut lire ! Outre le plaisir de découvrir un autre univers et de réveiller votre créativité (pour commencer notre cycle dédié, décuplez votre créativité en débranchant votre cerveau droit), cela vous permet aussi de capitaliser sur d’autres expériences. Lire un bon scénario est ainsi une excellente école pour progresser et influencer son propre travail.
  13. Maîtrisez les différents niveaux de langue. Eliminez au maximum les jargons, l’argot, les tournures trop orales, les contractions parlées, etc. (même s’ils sont parfois utiles dans certains dialogues). Par convention, donnez à votre lecteur, le minimum vital. Trouvez des tics verbaux, des tournures spécifiques qui vous serviront à établir votre ton sans tomber dans l’outrance. Laissez aussi au comédien le soin d’interpréter sans alourdir vos dialogues par des indications de jeu superflues.
  14. Faites de vos personnages de vraies personnes. C’est parce que vous aurez incarné vos personnages avec un archétype (pour en voir un exemple, découvrez les huit archétypes comiques) et des valeurs, qu’un lecteur saura à qui il a affaire instinctivement. Ne vous perdez pas dans des descriptions physiques sans fin car la meilleure façon de caractériser un personnage est de le mettre en action. Nous saurons qui il est grâce à ce qu’il fait et comment il réagit face à l’adversité.
  15. Déterminez votre auditoire avec précision. Quand vous parlez, adressez-vous directement à votre cible. Plus elle sera précise (les amateurs de, les lecteurs de, les téléspectateurs de, etc.), plus vous aurez de facilité à identifier ses besoins. Demandez-vous toujours ainsi comment garder vos lecteurs intéressés/captivés. Que cherchent-ils dans vos écrits, quelles informations leur donner et quand, etc.? C’est à vous de structurer en conséquences pour limiter la perte d’attention.
  16. Un sujet, un verbe, un complément. N’ayez pas peur de phrases simples. Certaines tournures alambiquées ou l’utilisation de pronoms relatifs à foison peuvent se retourner contre vous et alourdir votre narration. Aller droit au but est souvent la meilleure façon de communiquer vos idées.
  17. Demandez d’autres avis. Obtenir une seconde opinion sur son travail peut souvent s’avérer extrêmement positif. Non seulement, cela vous permet de prendre du recul sur votre travail (en vous obligeant à faire une pause) mais surtout, cela vous permet de révéler des choses que vous n’aviez pas vues. Utilisez votre entourage personnel (des personnes que vous savez bienveillantes) et professionnel (pour maximiser vos chances d’être lu, découvrez comment envoyer vos scénarios avec le pack étudiant pour les petits budgets dans les meilleures conditions), ces retours vous aideront à corriger et à donner une nouvelle perspective à vos écrits.
  18. Faites des pauses. Prenez du recul avec votre œuvre. Une règle de base est de laisser reposer et de se donner toujours un peu de temps avant de réécrire (cf. d’autres conseils sur les meilleures façons de réécrire et d’améliorer son scénario), d’envoyer un projet ou publier un article. Cela permet aussi de ne pas réécrire dans la foulée sans recul. Après cette pause (au moins d’une journée, le mieux étant de laisser reposer une semaine), vous pourriez être surpris des nouvelles idées qui vous viendront.
  19. Gardez le cap. Qui cherchez-vous à convaincre et avec quel ton ? Quels sont vos arguments les plus forts ? Que voulez-vous démontrer ? Il est ainsi important dans un scénario comme dans un article de resituer vos objectifs à chaque fin d’acte ou de partie importante. Votre lecteur ne doit jamais être perdu et doit toujours savoir à chaque moment où il est, qui fait quoi, et pourquoi.
  20. Soyez curieux. Abonnez-vous à des blogs de scénaristes, lisez les journaux, regardez la télé, allez à la bibliothèque, au musée, au parc, etc. Cela vous aidera à trouver de nouvelles inspirations. Si vous êtes bloqués, découvrez comment démarrer un projet.

En espérant que ces petites astuces vous permettront de bien commencer l’année, nous vous souhaitons encore une bonne et heureuse année. Que tous vos projets trouvent leur voie et fassent des petits !

Faire du personnage principal un protagoniste

Nous avons parlé de l’archétype comme de la première grande couche à appliquer sur votre personnage principal, je vous propose aujourd’hui de développer les autres couches nécessaires pour donner de la profondeur et faire de votre personnage principal un vrai protagoniste de fiction, original et emblématique.

Construire vos protagonistes avec des traits de caractère secondaires

  1. Établir des traits secondaires en cohérence avec vos intrigues
    • Dans une logique de remplissage comme dans un coloriage, si l’archétype vous a donné les traits en noir et blanc de votre personnage, vous pouvez aller plus loin en lui mettant de la couleur. Pour cela, vous devez choisir des caractéristiques secondaires qui vont définir finalement la personne que vous allez mettre en scène et à laquelle le public s’identifiera. Ces traits doivent être compatibles avec les enjeux principaux de votre personnage ainsi que les qualités qu’il lui faudra pour mener à bien son intrigue
    • Attention : n’oubliez pas de lui donner un objectif réifié clair corrélé à des enjeux forts sous peine de ne pas remplir totalement votre contrat avec votre spectateur ! (cf. savoir comment trouver un concept fort)
    • De même, pour que ces quelques traits pertinents supplémentaires servent à votre histoire, il vous faudra veiller à les exploiter dans des scènes dédiées qui remettent en question votre personnage sur ces qualités précises ou qui lui permettent de les dépasser (comme avec les phobies par exemple).
    • Par exemple, si vous écrivez une série policière (cf. le cours qui vous aidera à maîtriser le genre policier) avec un personnage de flic qui enquête sur un crime odieux, vous pouvez choisir un archétype de héros en lui adjoignant une couleur secondaire de style incorruptible et impitoyable. Toutes les scènes où vous mettrez en scène votre personnage devront donc reprendre cette caractérisation pour la mettre en valeur.
  2. Construire vos scènes clés avec les caractéristiques de votre protagoniste
    • L’erreur de débutant est de faire entrer l’archétype en opposition avec les traits secondaires. Votre flic ne pourra pas être compétent et manquer de confiance ; s’il est impitoyable, il ne sera pas indécis ; s’il est mondain et homme de réseau ; vous ne le mettrez pas en scène dans un comportement casanier ; s’il est courageux, il n’aura pas peur d’une araignée, etc.
    • Cela paraît évident, et pourtant, il est si facile de perdre en route son archétype. L’une des façons les plus utiles pour éviter cet écueil est de se servir des traits de caractère de votre protagoniste pour structurer directement vos scènes. Ainsi, il est souvent conseillé de mettre en valeur l’archétype de votre protagoniste dans le « 1 » de votre 1-2-3 (cf. la masterclass pour apprendre le 1 du 1-2-3, c’est-à-dire, comment écrire un concept d’unitaire ou de série). Puis au fur et à mesure du développement de votre histoire, vous pourrez utiliser des traits secondaires de caractérisation pour façonner une image peut-être plus en nuance de votre personnage.
    • Dès lors, dans chaque scène vous devrez constamment vous demander : « Est-ce quelque chose que mon personnage ferait, compte tenu de son archétype principal ? La scène est-elle cohérente avec ses traits secondaires ? Si non, envisagez de la réécrire pour la rendre fidèle à votre caractérisation.
  3. Contraster l’archétype avec vos traits de caractérisation secondaires
    • Une des exceptions à la règle précédente est d’utiliser le contraste ou l’opposition pour densifier votre protagoniste. Plus vous développez un personnage complexe avec des traits de caractère secondaires forts, plus vous pourrez jouer avec des contrastes intéressants pour votre spectateur. En effet, si vous faites un contraste entre l’archétype et les traits secondaires, vous pourrez « humaniser » en quelques sortes votre personnage. Par exemple, si nous reprenons notre personnage de flic incorruptible et impitoyable, vous pouvez lui donner une faiblesse, une sorte de talon d’Achille qui nous permette de le voir d’une façon moins monolithique, plus humaine. C’est le cas dans certains films noirs où l’homme viril est manipulé par une femme fatale ? Est-ce qu’un enfant qui s’engage sur la trajectoire de la balle destinée au criminel qu’il poursuit sans relâche peut lui faire faire une pause dans son jusqu’au-boutisme ?
    • C’est l’exception à la règle qui veut qu’archétypes et traits secondaires se complètent. Ici, choisir des traits contrastés avec l’archétype permet de mettre en valeur votre protagoniste dans des situations particulières. Ces scènes doivent alors être utilisées avec parcimonie car votre personnage principal devra toujours avoir une logique interne. Vous devrez ainsi être vigilant aux deux écueils inhérents à cette technique :
    • Si vous multipliez les traits secondaires opposés sans cohérence avec l’archétype, vous risquez de perdre votre caractérisation principale (le public ne sait plus à qui il a affaire). Un seul grand contraste vaut mieux que plusieurs petits. La subtilité en scénario ne s’obtient pas de cette manière.
    • Attention aussi à vous concentrer sur les traits secondaires sans avoir affirmé au préalable l’archétype de départ. Vous péchez ainsi par excès de zèle. N’oubliez pas que la caractérisation principale tient uniquement sur l’archétype. Si vous réussissez moins bien à le mettre en scène que vos traits secondaires, vous risquez là aussi de perdre l’adhésion du spectateur. Vous devez toujours établir fermement votre archétype au départ avant de vous lancer dans une caractérisation de traits secondaires. Mieux vaut un archétype fort et bien utilisé que des traits secondaires, certes intéressants, qui ne révéleront que des facettes de votre personnage mais ne nous permettront pas de le cerner dans sa globalité.
  4. Injecter vos éléments de caractérisation avec subtilité
    • Tout auteur a envie de créer des personnages multidimensionnels et complexes. C’est la raison pour laquelle chacun d’entre nous se retrouve souvent avec une quantité d’informations non négligeables sur ses personnages principaux, surtout lorsque l’on sait qu’il faut parfois plusieurs années pour développer un projet audiovisuel ou littéraire quel qu’il soit. Pour vous en rendre compte, il vous suffit de faire une liste qui contient outre l’archétype, tous les autres éléments de caractérisation importants que vous avez réunis comme un collectionneur, vous y trouverez ainsi :
    • sa backstory (ou histoire personnelle de votre protagoniste, son enfance et tous les événements qui lui sont arrivés et qui l’ont conduit jusqu’au moment où vous commencez votre récit) ;
    • son ghost (événement traumatique du passé qui vient hanter votre protagoniste tout au long de son parcours et qu’il doit apprendre à surmonter) ;
    • sa faille (un de ses comportements négatifs qui blesse les autres ou lui-même et auquel il se confronte en général au climax de l’intrigue) ;
    • les éléments de sa vie professionnelle ;
    • ses craintes, ses espoirs, etc. ;
    • ses idiosyncrasies ;
    • ses particularités ou attributs physiques (taille, poids, couleur des cheveux, style, etc.) ;
    • ses points forts et faiblesses ;
    • etc.
    • Bien évidemment, vous ne pouvez pas utiliser tout cela, tel quel, dans votre histoire, car l’une des règles en scénario est de faire passer ces informations de la façon la plus subtile et originale possible. Nous reconnaissons ainsi les débutants à leur façon prosaïque de jeter ces informations de base dans des dialogues lourds qui paraphrasent la plupart du temps le chapitre qu’ils ont consacré à leurs personnages dans leur bible de projet. (cf. un exemple de présentation d’une bible de série).
    • Pour être sûr de bien retransmettre toutes les caractéristiques de votre protagoniste sans alourdir votre narration, une des techniques les plus efficaces est ce que les Américains appellent le SHOW DON’T TELL, c.-à-d. une façon de mettre en scène votre protagoniste directement dans l’action. Cela vous évitera de le rendre passif et surtout, cela vous permettra de faire passer tout un tas d’informations de façon efficace sans ralentir votre récit. Votre protagoniste n’aura ainsi donc pas besoin de les commenter.
    • Une autre technique consiste à laisser aux autres personnages de votre récit le soin de caractériser votre protagoniste : confidents, alliés, antagonistes, etc. Tous vos personnages secondaires n’auront d’intérêts pour votre histoire que s’ils contribuent à résoudre ou à empêcher de résoudre le problème de votre protagoniste. Vous pourrez en parallèle leur construire des lignes narratives propres éventuellement, mais il ne faudra jamais qu’ils perdent de vue leur interaction avec votre protagoniste et la façon la plus facile de le faire est de créer du conflit entre eux, d’où la technique de caractérisation dite à quatre coins (cf. notre pack formation socle) que nous vous enseignons grâce à notre pédagogie agile.

Que retenir ?

Qu’on écrive un roman, une série, un film, le protagoniste est souvent le pilier de tous nos projets d’écriture. Il nous prend ainsi parfois beaucoup de temps pour développer un personnage qui ait une trajectoire, une faille ou un ghost à surmonter qui soient intéressants pour le spectateur mais aussi un objectif à atteindre, des enjeux corrélés et des obstacles à affronter. Mais c’est grâce à ce choix final qui permet de savoir si votre protagoniste a atteint son objectif et réussi à surmonter son problème que vous réussirez à le rendre intéressant.
S’il est important que l’auteur sache tout ou presque sur ses personnages : de ses habitudes alimentaires ou ses qualités de flics par exemple, en passant par ses diverses aptitudes ou au contraire ses phobies et autres faiblesses, il est indispensable aussi de pouvoir faire un tri et de ne présenter au spectateur que ce qui est vraiment utile pour l’histoire.
Cette capacité à ne montrer que l’indispensable tout en suggérant le reste fera la différence entre les personnages identifiants et emblématiques et les autres, entre les auteurs professionnels et les amateurs.
La suite dans le billet : construisez l’antihéros idéal en 10 leçons.

Comparaison du statut des scénaristes US vs scénaristes français

Un récent sondage de la WGA rapporte une dégradation notable des conditions de travail des scénaristes américains : paiements en retard, réécriture gratuite, vols de projet, sont les réclamations les plus courantes. Explications.

Les recettes de l’industrie cinématographique américaine ont chuté de 12,6% en 2011 stagnant à environ 350 M$/film en moyenne, tandis que le recrutement d’auteur a baissé de 8,1% pour ne concerner plus que 1562 auteurs (source Variety). Si la grève de 2008 menée par la WGA pour rapatrier les recettes du marché digital alors en pleine explosion avait été assez efficace, qu’en est-il aujourd’hui pour le super syndicat qui a beaucoup de mal à imposer des conditions sécurisées de travail pour ses auteurs ? Le bras de fer avec les studios semble devoir se profiler à nouveau à la lecture des faits suivants : Le sondage a été réalisé entre février et mars 2012 sur près de 743 scénaristes affiliés à la WGA sur leurs conditions de travail en 2011 tant auprès de studios majeurs comme Sony-Columbia, Warner Bros, Universal, Paramount, Disney que sur des plus petits studios.

    Comparaison des conditions de travail en France et dans l’industrie hollywoodienne

    Les 3/4 des scénaristes US pensent que leur statut et leurs conditions de travail se sont détériorées ces dernières années. Les problèmes rencontrés les plus fréquents sont :

    • les demandes de réécriture non payées pour 70% d’entre eux,
    • les Sweepstakes Pitching ou Bake-offs pour 50% d’entre eux (pratiques déloyales courantes des Studios qui demandent à un ou plusieurs scénaristes de leur pitcher un film entier pour l’une ou l’autre de leur licence sans les payer, avec parfois réutilisation du pitch alors que le scénariste créateur n’a pas été choisi),
    • les retards de paiements pour un tiers d’entre eux,
    • les pre-writes pour 40% d’entre eux (pratiques déloyales des studios qui font écrire des traitements sur commande aux auteurs sans les payer),
    • le pur et simple vol de matériel ou de pitchs pour 35% d’entre eux.

    Ces pratiques sont-elles courantes en France en comparaison ?

    • Les forfaits d’écriture en France ne comprennent pratiquement jamais la réécriture, d’une part parce que nous en faisons beaucoup moins qu’aux États-Unis (un film d’un grand studio US en comprend en moyenne une vingtaine alors qu’en France, on s’arrête généralement à deux ou trois versions et jamais plus de cinq), et d’autre part parce qu’elle est considérée comme un dû de l’auteur.
    • De même qu’aux États-Unis, les pitchs français non payés sont monnaie courante (hors commande explicite) surtout pour les projets originaux, même s’il est plus rare d’avoir à écrire un traitement gratuit. La différence flagrante entre les auteurs américains et français se situent surtout ainsi sur la récurrence de ces pratiques déloyales qui deviennent presque monnaie courante aux US.
    • Si les débutants se font surtout avoir en France, les producteurs français amortissant leur risque sur des pitchs ou traitements gratuits, aux États-Unis, ce sont les pros confirmés qui doivent subir ce système.
    • Plus rémunérateur, le marché américain est aussi beaucoup plus dur, car plus concurrentiel. Aucun auteur n’est épargné et s’il veut durer dans l’industrie, il doit se plier aux règles non écrites du système, ce qui explique l’ambiance morose ressentie à la WGA ces derniers temps.

    Comparaison des problèmes liés aux commandes de pitch ou de traitement non payés

    • Un quart des scénaristes US rapportent n’avoir pas été rémunéré sur leur leave behind (un pitch écrit qui reprend leur pitch oral)
    • Lors d’une séance de pitch, il a été demandé à 75% d’entre eux de réécrire gratuitement (suite à des notes)
    • Ces demandes de réécriture de pitch ont été faites pour un tiers d’entre elles par le Studio directement.

    Que dire en comparaison avec notre situation en France ?

    • Les auteurs français sont plus rarement associés au pitch diffuseur, ce qui les protège en quelques sortes de ce genre de demandes. Néanmoins, il n’est pas rare que ce soit directement les diffuseurs qui demandent des modifications aux auteurs lorsqu’une convention de développement est signée. Nous voyons ici que les scénaristes américains sont associés systématiquement à la vente du projet et doivent donc développer de véritables qualités de pitch pour convaincre. Ils subissent donc de même une multiplicité d’allers-retours gratuits qui ne leur garantit pas pour autant d’être embauchés au final. Encore une fois, dans une industrie très concurrentielle comme l’est Hollywood, les Studios préfèrent souvent des yes men qui acceptent d’être corvéables à merci pour pouvoir être crédités et toucher les fameux residuals.
    • C’est le cas aussi en France où les diffuseurs font leur loi et les auteurs qui n’acceptent pas de faire les modifications demandées, sont éjectés sans ménagement. Notre industrie étant plus petite avec un nombre de clients limités, l’auteur est rarement celui qui a le dernier mot ! Pour vous exercer à rendre vos pitchs plus « catchy », n’hésitez pas à vous reporter au chapitre dédié de la formation high concept et travaillez le one liner de vos scénarios (pack 10 formations).

  1. Comparaison des conditions de travail à proprement dites
    • Il a été demandé à 50% des scénaristes US de commencer à travailler gratuitement sur un projet avant que d’être payés ;
    • Les scénaristes US n’ont en général qu’une version payée pour convaincre (pour un bon tiers d’entre eux), voire deux (pour un peu plus de 40% d’entre eux) mais rarement plus et d’ailleurs, même lorsque leur contrat prévoit deux versions, s’ils n’ont pas convaincus sur la première, ils sont le plus souvent virés.
    • De même, pour éviter de payer la deuxième version, la moitié du temps, il leur est demandé de réécrire gratuitement la première version (que ce soit leur producteur ou le Studio lui-même qui demande). Les petits studios demandent en général moins de réécritures (seulement 38%).
    • 50% des scénaristes US acceptent de réécrire gratuitement pour garantir leur relation de travail et garder leur emploi.
    • Un quart des scénaristes subissent des retards de paiement importants de la part des Studios.

    Que retenir pour le marché français ?

    • Sur un marché moins féroce car moins concurrentiel et avec une protection plus grande liée aux droits d’auteur, les scénaristes français ont normalement plus de chances pour convaincre que leurs homologues américains. Néanmoins, les clauses d’adjonction ou d’éviction d’auteurs se généralisent et il devient difficile de pouvoir être garanti à l’écriture d’un projet, même lorsqu’on en est le créateur (cela est surtout vrai pour les débutants qui sautent en général rapidement après leur première version quand on ne leur adjoint pas un co-auteur dès le départ).

Conclusion ?

Si l’on considère l’avance prise par l’industrie américaine, il semble ainsi inévitable à court ou moyen terme que les scénaristes français soient de plus en plus confrontés à ce genre de pratiques contre lesquelles le droit d’auteur français est encore un bon rempart.
Néanmoins, les différents amendements prévus pour le modifier et le rendre plus souple (notamment sur les clauses d’éviction, d’adjonction) ou affaiblir la position des créateurs de fiction originale (dont certains producteurs -les grands groupes audiovisuels pris dans des logiques d’industrialisation- voudraient bien se passer pour embaucher à leur guise des fonctionnaires serviles virables à l’envie) me font craindre un durcissement des conditions de travail pour les auteurs français.
En attendant, prions pour que les négociations actuelles entre auteurs, producteurs et diffuseurs ne tournent pas à notre désavantage. Qu’en pensez-vous ?
Pour en savoir plus sur la comparaison des conditions financières entre scénaristes français et scénaristes US, je vous renvoie à un article que j’ai écrit Scénaristes US vs. scénaristes français : les gains ne sont pas comparables.

2 biopics pour Steve Jobs : qui gagnera ?

Le premier biopic sur Steve Jobs sera probablement intitulé Jobs : Get Inspired et retracera les années du créateur d’Apple de 1971 à 2000. C’est le producteur du film, Mark Hulme, qui l’a révélé dans une interview au site américain Neowin au début du mois.



Le film sera réalisé par Joshua Michael Stern, à qui l’on doit le film Swing vote – la voix du coeur (avec Kevin Costner et Dennis Hopper) et c’est Ashton Kutcher qui a été choisi pour le rôle de Jobs, incarnant « la jeunesse et la fraîcheur du jeune Steve » selon le producteur.
Échecs et réussites du héros d’Apple au programme : le film s’intéressera aussi à la vie privée de Jobs et à sa relation avec le cofondateur d’Apple, Steve Wozniak.
Le tournage du film devrait débuter en mai pour une sortie dans les salles cet automne.

Autre fait intéressant à noter : Sony, le grand studio a acheté les droits de la biographie Steve Jobs écrite par Walter Isaacson, et projette également d’adapter sa vie au cinéma.
Ils viennent de dégainer l’artillerie lourde en choisissant Aaron Sorkin pour adapter le scénario. Rappelons que Sorkin pour ceux qui ne le connaissent pas est l’auteur star de The Social Network, À la Maison Blanche et Studio 60.
Sa série, The newsroom, est diffusée aux Etats-Unis sur la chaîne HBO et traite des coulisses d’une chaîne d’information en continu.
Vive la concurrence !
Comme Aaron Sorkin, pour vous exercer à rendre vos projets plus « catchy », n’hésitez pas à vous reporter à la masterclass vidéo high concept pour écrire une continuité dialoguée efficace.

Dix conseils de Billy Wilder à relire avant d’écrire

À l’occasion de l’anniversaire de la mort de Billy Wilder, je ne résiste pas à vous traduire les conseils que ce grand réalisateur avait réservé aux scénaristes dans ses notes (vous pouvez retrouver ces pensées et beaucoup d’autres dans Conversations avec Billy Wilder).


Voici les astuces qui vous permettront peut-être de devenir des grands vous aussi :

  1. le public est versatile ;
  2. prenez-le à la gorge et ne le laissez jamais vous échapper ;
  3. votre protagoniste doit être en action ; (toujours lui donner un objectif concret et une ligne narrative claire -cf. le 1 de votre 1-2-3 que vous pouvez apprendre à construire grâce à notre masterclass vidéo dédiée préparer un sprint d’écriture pour trouver un concept fort)


  4. sachez où vous allez ; (un bon scénariste connait toujours la fin de son histoire -cf. notre masterclass vidéo apprendre à rédiger un synopsis)

  5. plus vous mettez de la subtilité et de l’élégance à cacher votre structure et vos rebondissements, meilleur vous êtes en tant qu’auteur ;
  6. Si vous avez un problème dans le troisième acte, c’est que le vrai problème est dans le premier !
  7. utilisez cette astuce de Lubitsch : comptez sur l’intelligence du public et laissez-le faire ses additions (ne les tenez pas trop par la main), il vous en sera reconnaissant pour toujours ;
  8. quand vous utilisez une voix-off, veillez à ne pas décrire ce que le public voit déjà mais faites des ajouts pertinents à ce qu’il voit ;
  9. le rebondissement majeur qui clôt votre deuxième acte doit automatiquement déclencher la fin de votre histoire ; (cf. notre masterclass vidéo dédiée à la structure du film drama et notamment un focus sur le 2, soit le centre du récit)



  10. le troisième acte doit construire, construire, construire tout en jouant sur le tempo et l’action jusqu’à la dernière épreuve, et ensuite – c’est tout. Ne traînez pas.

J’espère que comme moi, vous garderez ces petites phrases toujours dans un coin de votre tête avant de vous mettre à l’ouvrage… Qu’en pensez-vous, auriez-vous dans votre besace d’autres astuces à partager avec nous sur le sujet ?

Catch line: vendre un scénario grâce au marketing

En reprenant une chronique de William Martell, je ne résiste pas à partager avec vous l’intéressante archive qu’il a déterré de 1933 : une série de « catch lines » tirées d’une campagne marketing de Warner.


Près d’un siècle plus tard, ces mini teasers fonctionnent toujours à mon avis (vous excuserez d’avance mes tentatives de traduction).
Qu’en pensez-vous ?

  • Wanted by the law – demanded by the lawless ! (recherché par la police – encore plus par les hors la loi)
  • The price of his honor – was the price of her life ! (elle a payé de sa vie le prix de son honneur)
  • Too late ! She found love ! (Trop tard ! Elle a déjà trouvé l’amour !)
  • A social outcast – yet she gave her life for one decent love. (Paria de la société : elle a pourtant donné sa vie pour une véritable histoire d’amour)
  • She sold her honnor to buy love ! (Elle a vendu son honneur contre de l’amour)
  • Beauty safe in a hell of a woman – starved men ! (un sacré bout de femme fatale face à des hommes affamés)
  • Her love was for many – her heart was for one ! (Elle avait de l’amour pour tous, mais son coeur n’était qu’à un seul)
  • Too honorless to be loved – too beautiful to be condemned ! (Pas assez digne pour être aimé, trop beau pour être condamné)

Trouverez-vous les films correspondant ?
Pour vous exercer à rendre vos pitchs plus « catchy », n’hésitez pas à prendre un coaching dédié avec l’un de nos script-doctors seniors pour vous aider à concocter et à prendre la parole en public avec un pitch efficace.
Source : Sex in a submarine – Blog de William Martell – Lancelot Link’s Twelve du 15 mars 2012

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