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ScriptDoctor.frBlog du scriptdoctorcomment écrire un scénario

comment écrire un scénario

Comment écrire et réaliser un clip vidéo

Depuis l’émergence de la chaîne MTV, le marché des clips vidéo nous prouve que ce format ne connaît véritablement aucune règle de narration et de réalisation. Cette liberté, parfois bridée par le label de l’artiste (ou l’artiste lui-même), reste malgré tout un terrain de jeu absolu pour l’auteur-réalisateur. Quelle chance ! me direz-vous… Certes, mais le clip vidéo est d’autant plus difficile à aborder pour un nouvel entrant. Pour vous aider à vous repérer dans cette jungle musicale, sachez que vous pouvez classer l’intégralité des clips vidéos en trois catégories&nbsp.: la chanson filmée, le story-telling et le concept.

Les trois genres de clips vidéo

La chanson filmée

Quel est le point commun entre ce bon vieux Cloclo et les rappeurs ultra ghetto ? La chanson filmée ! Ici, nous retrouvons tout simplement nos artistes préférés en train de chanter face à la caméra. Ce principe, qui, je vous l’accorde, ne développe pas forcément la créativité, est le genre majoritaire sur les chaînes musicales.

Ne croyez pas que ce genre est moins efficace que les autres, il a donné naissance à certaines pépites. (Vous ne verrez dans le clip ci-dessus qu’un artiste qui chante face à la caméra, et pourtant…)

Le story-telling

Vous avez décidé de raconter une histoire ? Considérez donc votre clip comme un court-métrage de 3 min 30 ! et appliquez la méthode 1-2-3© de High concept pour trouver un concept fort, car toute narration contient ces trois fonctions narratives. La difficulté de l’exercice réside évidemment dans le format ultra compressé du clip.

Voici ce qu’en dit Cédric Salmon (extrait audio d’une conférence).

Complétez cette phrase et vous aurez déjà l’embryon de votre histoire :
Lorsque _______ (incident déclencheur), _______ (le héros) doit _______ (tâche) pour _______ (objectif), sinon _______ (enjeu). Mais, contre toutes attentes, _______ (climax surprenant).

Si vous n’êtes pas familier avec ces termes, je vous invite à intégrer les trois fondamentaux de la dramaturgie avec notre pack de 10 formations e-learning.

(Désolé… Je ne pouvais quand même pas parler de clip sans citer Michael Jackson !)

Le concept

Je ne vous cacherai pas que ce genre est celui que je préfère. Il est cependant difficile à expliquer, car la nature même du concept réside dans le fait d’être singulier. Le concept d’un clip peut être visuel, technique (plan séquence, motion control etc.) ou narratif. Nous ouvrons ici les portes de l’infini.

Concept visuel

 

Concept technique

 

Concepts narratifs

 

 

Vous avez pu remarquer qu’aucun de ces clips ne reste enfermé dans l’un des trois genres cités. Ils mélangent tous story telling et chanson filmée, concept et story telling ou concept et chanson filmée. Les possibilités sont, là encore, infinies.

Pour résumer, vous n’avez que cinq ingrédients à connaître pour concevoir votre clip : votre univers, l’univers de l’artiste, le story-telling, la chanson filmée et le concept. Simple non ?

Et vous, quel est votre clip préféré ?

24 procédés de construction de dialogues

Bien entendu, les règles suivantes sont faites pour être cassées. Si vous choisissez un autre procédé, même déconseillé (comme la voix off par exemple) parce que c’est celui qui marche le mieux pour votre réplique, il ne faut pas hésiter. Mais attention, cela doit être pleinement justifié sur le plan dramatique et remplir les mêmes fonctions que les techniques de dialogues qui suivent.

Sur la crédibilité des répliques

Encore une fois, si vous suivez le sens de votre histoire, vous n’aurez pas trop à vous inquiéter de la crédibilité de vos dialogues. C’est le sens qui détermine la nature des dialogues, comme il a déterminé l’intrigue, les personnages, la structure. Il est facile de faire parler (ou faire taire) un personnage lorsque l’on sait exactement le rôle qu’il doit jouer, ce qu’il porte et ce qu’il doit faire passer. L’important, c’est que le dialogue le caractérise dès qu’il ouvre la bouche, qu’il soit toujours porteur de sens. Qu’on apprenne toujours quelque chose qui fasse avancer l’action.

Explorez un thème

Pour insister sur un thème, placez le mot-clé à la fin de la réplique. (De même, la phrase principale d’une réplique doit se trouver à la fin. Tout comme la réplique principale d’une scène doit se trouver à la fin de la scène.)

Une autre technique consiste à jouer avec la thématique en confrontant deux approches qui s’opposent :

Vitesse/précipitation :
– Accélère !
– T’es pressé ?
– J’suis à la bourre.
– Désolé, j’peux pas aller plus vite.
– Avec ta poubelle, on y sera demain.
Maladie/médecine :
– J’en ai pour combien de temps ?
– Deux ans si vous vous soignez.
– Et si ça empire ?
– On peut vous opérer.
– Quel pourcentage de succès ?
– 1% qui peut vous guérir.
Amour/sexe :
– Si tu savais comme je l’aime.
– Vous avez fait l’amour ?
– On le vit tous les jours.
– Non, je veux dire physiquement.
– C’est si important ?
– Si vous vous aimez, oui.

10 règles pour rendre vos dialogues palpitants

1) Ce qui paraît long sur le papier, le paraît encore plus à l’écran. D’une manière générale, les dialogues doivent être courts, trois lignes maximum – cinq lorsque votre personnage développe une idée. S’il vous en faut plus, vous feriez mieux de montrer. Dites-vous qu’il faut toujours une excellente raison pour qu’une réplique fasse plus de cinq lignes.

2) Le dialogue doit être synchrone avec la progression dramatique. S’il est en retard sur elle, on aura une longueur, s’il est en avance, on aura une saute. Dans les deux cas, cela créera une perturbation.

3) Les personnages ne doivent pas tout se dire et pas toute la vérité. Un critique disait qu’on ne mentait pas assez au cinéma.

4) Lorsque tout est dit dans la scène, passez à la suivante. Il ne faut pas s’attarder au risque de voir ses dialogues tourner à vide.

5) Un silence entre deux personnages, c’est aussi du dialogue. Il crée une situation souvent plus insoutenable. L’intériorité s’exprime mieux dans le silence, qui la rend plus profonde.

6) Un proverbe chinois dit : ce n’est pas celui qui écoute qui parle le moins. Celui qui écoute demande le même travail que celui qui parle. Et on s’en rend compte rapidement au tournage lorsque que le comédien ne sait pas quoi faire de ses mains quand arrive son tour d’écouter.

7) Pour parler, il faut avoir des choses à dire : si on n’est pas intéressant on ennuie son spectateur, c’est comme dans la vie. Aussi, si vous mettez vos personnages dans une situation intéressante (pendus au-dessus du vide par exemple) tout ce qu’ils diront deviendra intéressant, même la conversation la plus banale.

8) Transformer la façon de parler d’un personnage participe à montrer sa transformation. Il utilise des mots qu’il avait toujours refusé d’utiliser, ou reprend un mot, une expression, qui prend à ce moment de son existence un tout autre sens.

9) Les mots d’auteur, ne sont que des mots d’esprit. Ils ne font pas avancer l’action. Ils peuvent faire rire, sourire, choquer, mais seulement amener ce type d’émotion.

10) Si un personnage doit être mis au courant de ce que le spectateur sait déjà, un bon moyen d’éviter la répétition est de mettre ce dialogue dans un environnement bruyant, ou de les faire disparaître dans un lieu fermé, à l’abri des regards. Ce qui importe de communiquer au spectateur c’est que ce personnage est mis au courant.

12 effets pour rythmer vos répliques

1) Alternance de répliques brèves et de répliques plus longues pour créer du rythme.

2) Enchaînement des répliques à partir de la reprise d’un mot ou d’une phrase.

3) Reprise et retournement d’une phrase ou d’une idée.

4) Agencement selon le modèle ternaire (prémisse, intensification, chute)

5) Utilisation du non-dit qui l’emporte généralement sur la parole, l’inconscient sur le conscient.

Un petit exemple. Un père surprend ses fils en train de se battre. « C’est pas bien de se battre entre frères ! » Et il met une raclée à chacun d’eux.

6) Utilisation du conflit et de la contre action pour les rendre plus intéressants.

7) Le jeu question/réponse. (Le plus couramment utilisé. Mais attention, il devient vite systématique et hache les dialogues.)

8) Affirmation/affirmation

9) Question/question

10) Accumulation

11) Progression

12) Interruptions.

Voilà, ma série d’articles sur les dialogues se termine ici. Pour approfondir la méthode d’écriture High Concept, n’hésitez pas à approfondir les techniques d’écriture de dialogue avec la masterclass Ecrire une continuité dialoguée efficace.

A très bientôt pour un nouveau retour d’expérience. En attendant, grattez bien ! ;o)

Comment écrire les répliques d’un film ?

Dans un film, le dialogue est plus élaboré que dans la vie. Il doit remplir plusieurs fonctions et c’est ce caractère fonctionnel qui l’éloigne de la conversation pour se rapprocher des modèles issus du roman ou du théâtre. Même soi-disant « réaliste », il reste un artifice. Dans la vie on hésite, on cherche ses mots, on se répète, on bafouille, on a des trous, et on ne dit pas toujours ce que l’on voudrait dire. (La nouveauté au cinéma pourrait être d’ailleurs d’aller toujours plus loin dans le réalisme des dialogues. Avis aux amateurs…)

Les trois fonctions attribuées aux dialogues

La fonction d’information. Une réplique peut véhiculer des informations qui servent l’action en donnant, ou en dissimulant ces informations aux spectateurs et aux autres personnages.

La fonction de caractérisation. Par leur contenu et leur forme, les dialogues caractérisent les personnages : leur humeur, leur émotion, et de façon plus générale, leur caractère et leur appartenance sociale (par le vocabulaire, la syntaxe, etc.)
Une réplique ne caractérise pas seulement celui qui parle, elle permet aussi à l’auteur de définir une époque, un milieu, une culture.
Le contenu, la tonalité, les styles des dialogues caractérisent même le genre du film, voire les scènes obligatoires auxquelles ils appartiennent : les genres ont donc aussi leur type de dialogues !

Un petit truc : pour savoir si mes dialogues caractérisent bien mes personnages, je cache leurs noms et tente de trouver qui parle en lisant les répliques. Très efficace.

La fonction d’action et de dramatisation de l’action. Les dialogues doivent jaillir de la situation et révéler les relations conflictuelles entre les personnages. Ils doivent être aussi participer à la mise en tension progressive de la scène et de l’intrigue dans son ensemble.
Donner un secret à un personnage est par exemple l’une des techniques les plus efficaces pour générer du conflit (voir nos dix conseils pour rendre votre héros de fiction emblématique − point n°7, et pour aller plus loin, notre journée de formation dédiée au mystère et à l’écriture policière).
A l’inverse, dans les films d’auteur, l’accent est mis sur la caractérisation des personnages et leur relation au détriment de l’information et de la dramatisation.

Une technique utile : ne pas dire, mais faire dire

Le contenu d’un dialogue, c’est ce qui est dit. La forme c’est comment c’est dit (ton de la douceur, de la colère, du sarcasme…) Cette dernière relève de l’activité, du 2 du 1-2-3© de la méthode High Concept, et non du dialogue. Ce n’est donc pas seulement ce qui est dit qui caractérise le personnage, mais la façon dont il le dit. La façon de parler correspond normalement au statut du personnage, un paysan doit parler comme un paysan, un prince comme un prince… sauf si c’est voulu : un tueur à gage qui sourit et parle avec douceur sera toujours plus inquiétant, n’est-ce pas ?

Le ton emprunté révèle toujours les profondeurs obscures de votre personnage. Il faut être à l’affût de ce qui peut le trahir et le communiquer aux spectateurs. Le ton employé peut être aussi utilisé dans le sens opposé ; c’est l’une de mes techniques favorites :

« Je me sens bien ici ! » dit un personnage. Mais la façon dont il le dit, exprime tout le contraire. Les bons dialogues sont ceux que vous n’avez pas besoin d’écrire.

Encore une fois, le langage visuel informe, caractérise et dramatise avec beaucoup plus de force que le langage parlé.

Mieux vaut voir une femme pleurer jusqu’à l’aube que la même femme nous dire qu’elle a pleuré toute la nuit.

Avec le prochain article nous rentrerons dans la structure du dialogue et les procédés dont nous disposons. En attendant, je vous invite à lire mes précédents articles sur mon approche du scénario et de la méthode d’écriture high concept.

Bonne écriture !

Comment gagner un concours scénario ?

La meilleure façon de gagner un concours d’écriture ou de scénario est d’écrire mieux que les autres, d’avoir une histoire plus séduisante et de maîtriser les contraintes de formatage de vos dossiers. Il existe aussi quelques astuces à ne pas négliger pour mettre toutes les chances de votre côté. C’est parti !

Remarque préalable : la sélection proposée des appels à scénarios, prix et bourses citées est une liste non exhaustive.

  1. Étudiez bien les critères d’éligibilité
  2. Certains concours ont des critères d’inscription étroits. Ceux-ci peuvent être géographiques —par exemple, certaines régions n’offrent des bourses d’écriture qu’aux résidents permanents. Parfois, il existe des limites d’âge ou d’expériences professionnelles.

    Les bourses de la Fondation Jean-Luc Lagardère sont réservées aux auteurs de moins de 30 ans (moins de 35 ans pour les scénaristes TV) des domaines suivants : documentaire, animation, roman, journalisme, musique, photographie, cinéma et scénario de série.

    Certains concours sont au contraire ouverts à un plus grand nombre de profils.

    Le prix nouveau talent est un prix littéraire qui permet à un auteur non encore publié de faire éditer son premier roman. Il s’agit d’une action de mécénat de la Fondation Bouygues Telecom qui alloue tous les ans un prix de 10 000€. Pour candidater, il vous suffit d’envoyer votre manuscrit avant le 30 septembre 2014 en remplissant le formulaire en ligne. Vous pouvez également suivre les quelques conseils donnés ici pour maximiser vos chances d’être sélectionnés.

    Remarque : plus le concours est ouvert au plus grand nombre, plus vous avez de concurrents.

  3. Renseignez nous sur le nombre de dossiers déposés par an
  4. Peu de concours rendent des comptes sur leur process de sélection, mais certains d’entre eux vous le diront si vous demandez. N’hésitez pas à appeler ou à vous renseigner avant de postuler.

    Saviez-vous qu’à chaque session du Fonds d’Aide à l’innovation du CNC, vous êtes en compétition avec 299 autres projets en moyenne. Sur ces 300 projets, beaucoup sont écrits par des professionnels, seuls 15 à 20% des dossiers passent le premier sas de sélection et 5% la sélection finale, soit une petite vingtaine de projets primés par session.

  5. Evaluez le rapport : temps de composition du dossier / gain espéré
  6. Une faible dotation peut limiter le nombre de dossiers déposés et inversement, un montant de prix élevé, le doper.

    Exemple de la bourse Beaumarchais TV : beaucoup de dossiers et peu d’argent mais une notoriété forte. 80 projets sont reçus par commission pour 2 à 4 bourses attribuées par an.
    Le comité n’est pas obligé de récompenser des projets et n’est pas limité dans le nombre de projets retenus, mais en moyenne, les lauréats sont très peu nombreux…

    Si la dotation est faible et la concurrence accrue, normalement c’est une bonne raison d’éviter ce genre de concours mais il peut y avoir d’autres avantages :

    • Une résidence d’écriture comme le Moulin d’Andé par exemple ou encore l’atelier d’écriture Plume et Pellicule peut être interessante et offrir des rencontres avec des agents ou des producteurs, etc.
    • Certains festivals peuvent permettre des rencontres et une mise en valeurs des projets : voici une sélection d’appels à projets faite par la Maison du film court.
    • Le Festival du Cinéma européen de Lille organise un concours de scénarios de courts métrages qui désigne 3 lauréats parmi 600 participants. Chaque année, les finalistes ont également l’opportunité présenter leurs scénarios à des professionnels.
    • Le concours scénario de l’espace Kiosque pendant le Festival International du Film d’Aubagne permet aux scénaristes sélectionnés de rencontrer également des producteurs.

    Remarque : si vous sentez que vous avez de bonnes chances, il est toujours intéressant de postuler.

  7. Lisez et suivez attentivement les contraintes de composition des dossiers
  8. Cela semble évident, mais vous seriez surpris de voir combien les auteurs ne respectent pas les contraintes requises, par exemple les nombres de pages maximum dédiées au concept ou aux arches, le genre du projet, etc.

    Le concours de scénario de court-métrage Nouveaux Cinémas est par exemple assez précis : il ne convient que pour un scénario de court-métrage écrit pour le numérique, au concept novateur et radical, d’une durée maximum de 20 minutes générique inclus.

    Une bonne façon de savoir si votre projet correspond à la sélection est d’étudier les gagnants précédents. Cela vous donnera une indication de ce qui est vraiment recherché.

  9. N’éclusez pas vos fonds de tiroir
  10. D’une façon générale, dès que vous postulez à un concours scénario, vous vous retrouvez en concurrence avec beaucoup de projets. Certains s’éliminent d’eux-mêmes en ne respectant pas les critères d’éligibilité ou de composition des dossiers. Vous ne pouvez compter sur ce fait pour vous démarquer.
    Certains auteurs, pressés de postuler, vont souvent déterrer quelque chose qu’ils ont déjà écrit ou un vieux projet qui traînait dans un tiroir. Or c’est bien l’inverse qui est demandé car répondre à un concours signifie présenter quelque chose de nouveau, de différent. Mettez toutes les chances de votre côté en faisant cet effort. Non seulement vous serez fier de votre projet, mais vous aurez plus de chances de séduire avec un projet au goût du jour écrit à votre meilleur niveau.

Bonne chance et tenez-nous au courant !

Concevoir une structure dramatique de récit originale au-delà des 3 actes

Dans ce billet je propose des techniques avancées pour permettre à tous les utilisateurs de la méthode High concept d’aller plus loin et d’inventer de nouvelles formes qui donnent un sens nouveau à une même histoire. Nous verrons, à l’instar de la littérature ou de la peinture, que c’est la marque des grands, de ceux qui inventent et révolutionnent.


Je vous conseille vivement de structurer d’abord votre récit avec la méthode du « 1-2-3 » (pour apprendre en moins de 20 min cette technique, consultez en ligne le chap.2 des cours vidéos !) car en général, les projets développés qui doivent recourir à un script doctor ne gèrent pas correctement ces trois temps indispensables. Trois temps que j’appelle aussi la Trinité, avec deux charnières principales pour passer de l’un à l’autre.
Action !

La Trinité et les 3 actes


Tout récit a forcément un début, un milieu et une fin. On nait, on vit, on meurt. C’est ce qu’on appelle la trinité. On peut d’ailleurs faire toutes les tentatives possibles pour structurer autrement une histoire (histoire sans fin par exemple), mais elle sera construite pour déconstruire cette construction, ce qui revient au même.
La structure tripartite est selon le modèle antique (Aristote) :
exposition — péripétie — catastrophe.Certains, plus tard, ont nommé ces temps :
exposition — conflit — résolution
ou
exposition — nœud (nouement) — dénouement
ou encore
introduction — développement — conclusion.D’autres proposent, comme Kurosawa, la structure du Nô et ses trois phases, d’autres encore la structure de la symphonie avec ses trois ou quatre mouvements d’allure contrastée. (Certains théoriciens affirment d’ailleurs que ce qui ressemble le plus à un scénario n’est ni le roman, ni une pièce de théâtre, mais une partition musicale.)Simple question de vocabulaire de théoriciens, car il désigne la même chose.
Ce que je préfère c’est un découpage en trois valeurs temporelles : le passé (ou avant que l’objectif du personnage soit perçu par le spectateur), le présent (pendant l’objectif) et le futur (l’action se passe majoritairement après l’objectif).

Ces trois temps ne doivent pas être confondus avec le terme d’ « acte », car on peut écrire une histoire en 4, 5 ou 9 actes qui font référence à un changement artificiel (de décor dans le théâtre, ou de tranche publicitaire en télévision).

Trouvez une structure dramatique originale pour votre récit


Il faut ici considérer deux aspects du cinéma : le cinéma commercial qui utilise des structures qui ont prouvé leur efficacité et sont devenus des modèles ; les scénarios qui suivent cette voie essayent de réinventer le modèle à l’intérieur de ce cadre.Puis il y a le cinéma indépendant, plus tourné vers la création, la prise de risque, l’invention.
Comme en littérature nous rentrons dans le débat du fond et de la forme. Nous l’avons dit, toutes les histoires ont été racontées. C’est la forme qui peut créer la nouveauté, la narration, la structure donc du récit. (En peinture, on peint des pommes depuis de siècles. Et pourtant tous les cinquante ans on nous les peint d’une façon qui révolutionne les codes.)
Pour une même histoire, inventer une structure pour la raconter, c’est réinventer cette histoire. Créer une nouvelle forme, une nouvelle structure, sera votre marque de fabrique, votre style. Et comme le disait Céline : « Tout n’est qu’une histoire de style. »
Tarantino est un grand scénariste dans ce sens et il a bien compris qu’il fallait inventer de nouvelles formes dans le genre dans lequel il évoluait : le film de gangsters (ou film de crime). À l’inverse, rappelons ici, que tous les réalisateurs français de la nouvelle vague, ceux qui prétendaient inventer de nouvelles façons de raconter, sont devenus des conteurs comme ceux qu’ils disaient combattre. (Sauf un : Godard.)
Pulp Fiction a ainsi une structure en « 1-2-3 » très particulière :

2 — 1 — 2 — 3 — 2 — 1 — 2

Une telle structure dramatique est possible car le film est constitué de trois histoires racontées dans un ordre non-chronologique et qui ont un protagoniste principal différent. Elles sont reliées par une suite d’épisodes (qui ont leur début et leur fin et sont composés d’éléments qui font référence aux autres) pour ne former qu’une seule intrigue. Cette invention n’est pas seulement dû au talent de Tarantino, mais à celui de son coscénariste Roger Avary.

Columbia Tristar qui devait produire le film avait vendu le scénario à Miramax en disant que : « C’est la plus mauvaise chose jamais écrite. Ça n’a aucun sens. Quelqu’un meurt et ensuite il est vivant. C’est trop long, trop violent et infilmable ! » [1]
Le film fut non seulement un succès critique (Cannes, oscar, césar..) mais un succès commercial considérable. Comparativement à son budget, il se plaçait au 12e rang du box-office mondial en 1994. « Les règles, disait Boileau, c’est comme les principes, appuyez-vous dessus, ils finiront par céder. »
[1] Source : James Mottram, The Sundance Kids : How the Mavericks Took Back Hollywood, Macmillan, 2006 (ISBN 0571222676).

Construction dramatique alternée, avec flashbacks ou par enchâssements


Vous avez choisi…
— une construction linéaire : le temps de la fiction épouse le temps chronologique ;
— une construction simultanée ou alternée : deux ou plusieurs récits se déroulent dans le même temps ;
— une construction à rebours : on remonte le temps ;
— une construction avec flashbacks : le récit alterne un déroulement chronologique et des retours en arrière ponctuels ;
— une construction avec enchâssement : une histoire se greffe à l’intérieur d’une autre histoire, etc.
Le choix de votre structure doit travailler pour le sens de votre histoire. Une histoire dont le thème serait la nostalgie sera mieux servie par une structure en flashbacks qu’une histoire linéaire. Ce qu’il faut trouver c’est la structure qui exprime le mieux ce que vous voulez dire : le summum étant de l’inventer.

1 — 2 — 3
Exposition — Action — Résolution

C’est la structure classique, appelée aussi linéaire. Généralement, l’exposition occupe le premier tiers du scénario. Le nœud les deux tiers et la résolution le tiers restant.

1 — 2 — 1 — 2 — 3
Exposition — Action — Exposition — Action — Résolution

Cette structure permet de mieux faire passer l’information. Elle met de l’action qui nous intrigue et retient notre attention, ce que nous appelons exposition différée.

2 — 1 — 2 — 1 — 2 — 3
Action — Exposition — Action — Exposition — Action — Résolution

Scènes d’action et d’exposition alternées donnent un récit plus fluide et plus dynamique. Là encore, l’exposition est différée.

1 — 2 — 1 — 3
Exposition — Action — Exposition — Résolution

Structure qui demande beaucoup de maîtrise car la très grande partie des infos nécessaires à la compréhension ne seront données qu’à la fin. Exposition différée tendue à son maximum. Une structure qui apporte beaucoup de mystère et joue sur l’attente spectateur au risque de le perdre.

3 — 1 — 2 — 3
Résolution — Exposition — Action — Résolution

Une partie du dénouement précède sensiblement l’exposition. Récit sous forme d’un retour en arrière, flash-back. Quels évènements, quelles circonstances ont amené ce dénouement. A l’inverse du récit classique.

3 — 1 — 2 — 3 — 2 — 3
Résolution — Exposition — Action — Résolution — Action — Résolution

Récit policier, enquête, film psychologique… La résolution exige sa propre résolution comme le jugement final à la fin du procès.

3 — 2 — 1
Résolution — Action — Exposition

Structure à l’envers, très particulière et très difficile. Voir le film Irréversible de Gaspard Noé.

CUT.
Nous aurions pu encore approfondir avec le structuralisme ou la psychanalyse. Pourquoi un récit a t-il une forme et pas une autre, pourquoi le spectateur veut-il toujours qu’on lui raconte la même histoire… etc.
Dans le prochain article, nous nous pencherons sur des procédés dramaturgiques précis au sein de ce « 1-2-3 ». En attendant, bonne écriture avec High concept.

Psychologie des personnages : le ghost ou fantôme du héros

Pour la plupart des auteurs, la banalisation de la psychanalyse a transformé la psychologie de leurs personnages en une île paradisiaque, qu’ils adorent explorer. Ils y sculptent parfois des personnages extrêmement réalistes, mais cette île est malheureusement coupée du reste du monde, en particulier de la structure narrative, et leurs golems d’argile ne seront vus par personne. Ainsi, une erreur de caractérisation les plus courantes est de mal employer un événement traumatisant dans la vie du protagoniste.

Donner de la profondeur à la psychologie du héros avec un ghost

  • Avec la banalisation de la psychanalyse, les spectateurs sont habitués à la grande puissance d’évocation psychologique d’un événement passé traumatisant qui empêche le protagoniste d’aller de l’avant et de vivre sa vie (ou ghost). On peut choisir de montrer un ghost en flash-back, ou bien le personnage se contentera de le raconter à un adjuvant — l’air grave et le regard perdu dans le vide ;o) — tel le personnage de Quint dans Les dents de la mer, qui évoque son calvaire sur l’Indianapolis.
  • Techniquement, il s’agit simplement d’un incident déclencheur originel (voir notre masterclass vidéo gratuite sur le 1-2-3) qui survient dans le passé, et qui arme un obstacle interne puissant. C’est donc avant tout un outil de structure ! Mais la plupart des débutants se contentent de raconter cette histoire passée, sans la relier à leur intrigue. Le ghost doit avant tout révéler pourquoi le personnage est coincé dans le PRÉSENT.
  • C’est le cas pour le personnage de Là-haut qui s’est arrêté de vivre à la mort de sa femme et qui a pris une décision qui va lancer le film, ou du père Karras qui ne se remet pas de la mort de sa mère, se retrouvant ainsi très vulnérable face aux attaques du diable dans L’exorciste. (Le célèbre « Ta mère s**** des ***** en enfer ! »)
  • Identifier les genres qui nécessitent un ghost

    • En fonction du genre que vous aurez choisi pour écrire, vous n’aurez pas les mêmes archétypes de personnages (cf. les 8 archétypes de personnage de comédie) et donc pas les mêmes trajectoires. Certains genres requièrent des trajectoires visibles et font passer le personnage par de grands changements, d’autres fondent l’évolution du personnage sur des évolutions plus nuancées et ne nécessitent PAS de ghost. (Pour connaître l’ensemble des spécificités des genres de cinéma, reportez-vous à notre masterclass consacrée à la dramaturgie des genres cinéma et notamment celle appliquée au thriller.)
    • Pour rappel, les deux genres les plus vendus en France sont : la comédie et le policier. En comédie par exemple, donner à un personnage un défaut de caractère est quasi-obligatoire car son incapacité à surmonter ce défaut sera l’un des éléments essentiels de la mécanique du rire alors que dans un film d’action, les principales caractéristiques du héros ne varieront pas. Les thrillers sont entre les deux, ils utilisent le défaut du personnage comme un obstacle de plus à sa quête.

      Le ghost en comédie

    • Comédie : voir par exemple le ghost hilarant de L’Amour extra large.
    • Comédie d’action : dans L’arme fatale,

      Mel Gibson est un flic téméraire : ce défaut est particulièrement adéquat pour son métier (il risque sa vie à chaque fois qu’il met le nez dehors) mais il complique considérablement la vie de son partenaire, qui doit l’épauler et l’empêcher de se jeter dans le danger. La figure du flic suicidaire, archétype de comédie, est expliquée dans un second temps par le ghost — assez triste — du héros, qui ne se pardonne pas de n’avoir pas pu sauver celle qu’il aimait.
    • Thriller : on pense au ghost éponyme de Vertigo.

      Le personnage doit trouver la force en lui-même de se sortir de ce mauvais pas alors qu’il est victime d’un secret qui le rend fou.

    N’hésitez pas à utiliser ces techniques pour améliorer vos ghosts.
    A bientôt et bonne lecture !

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