Pour écrire une bonne exposition plusieurs procédés sont à notre disposition. Voici 10 techniques pour vous inspirer. Encore une fois, outre leur efficacité, il est bon de choisir celle qui sert le mieux le sens de votre récit. Comment donc donner envie au spectateur de s’intéresser au passé des personnages, de se laisser prendre par […].
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Pour écrire une bonne exposition plusieurs procédés sont à notre disposition. Voici 10 techniques pour vous inspirer. Encore une fois, outre leur efficacité, il est bon de choisir celle qui sert le mieux le sens de votre récit. Comment donc donner envie au spectateur de s’intéresser au passé des personnages, de se laisser prendre par leur histoire sans qu’il nous voit venir ?
Afin d’affiner mon cours précédent sur l’écriture d’une histoire : comment réussir sa scène d’ouverture, je vous propose aujourd’hui de continuer d’avancer sur cette partie cruciale du travail d’auteur, la gestion de l’incipit. Cette semaine, je vous donne 10 outils pour faire de votre scène d’ouverture, un véritable levier pour lancer votre récit.
Alors, quels sont les procédés les plus efficaces pour réussir une bonne exposition ?
- UNE INFORMATION PAR SCÈNE
- Erreurs types : donner trop d’informations, faire une scène d’ouverture trop longue, trop lente (le spectateur attend sans savoir à quoi ou à qui se raccrocher), trop peu originale, molle ou sans aucune action, pas assez visuelle, etc.
- LE CONFLIT
- Exemple type : nous avons tous en tête l’interrogatoire brutal qui ouvre une histoire policière. L’interrogé prend des coups, nous nous identifions instantanément a
lui : comme lui, nous ressentons de la souffrance physique, mais aussi de la colère car il crie son innocence. Non seulement nous sommes prêt à recevoir toutes les informations mais nous sommes même en demande, nous voulons comprendre, nous voulons savoir.Pour tout savoir de l’écriture policière, genre très codé, n’hésitez pas à suivre la masterclass vidée écrire et vendre le policier.
- LA CONTRE-ACTION
- Exemple type : un homme doit monter sur un échafaudage pour parler à un autre homme. C’est haut et assez dangereux. À cause de ce danger (cette contre-action), tout ce qu’ils diront deviendra intéressant.
- LE JEU DU DISCOURS
- Voir la fameuse scène d’ouverture de Annie Hall (Woody Allen) où les deux protagonistes parlent de leur problème sexuel dans une file d’attente.
Pour écrire le genre comédie dans toutes ses subtilités, je vous conseille également de suivre la masterclass vidéo écrire et vendre la comédie.
- L’ACCROCHE, L’AMORCE, LE TEASER
- Exemple type : un accident de voiture, une explosion, un meurtre,… Nous avons tous vu ce genre d’incipit. Tentez d’y intégrer de l’originalité et de rendre cette action spectaculaire indispensable au début de l’histoire sous peine de rater l’effet recherché.
- L’INTERLOCUTEUR
- Exemple : le récit s’ouvre sur une banquette d’aéroport. La personne d’en face pose des questions à votre protagoniste. Et comme il ne reverra jamais cette personne, il lui livre des choses intimes.
- L’URGENCE
- Dans Buffalo 66, premier film de Vincent Gallo, le personnage principal qu’il interprète cherche désespérément un endroit où uriner. C’est très drôle et très efficace car ça introduit symboliquement son malaise, son blocage affectif, qu’il n’arrive pas à évacuer. C’est d’ailleurs à cause de ce besoin pressant qu’il va rencontrer le personnage féminin qui va l’accompagner dans son histoire et changer sa vie.
- LE HARENG ROUGE
- L’EXPLORATEUR
- Pour exemple la scène d’ouverture du Parrain. Une scène de mariage où Kay (Diane Keaton) découvre les us et coutumes de la famille de son mari Mikael (Al Pacino) pour la première fois.
- L’EXPOSITION DIFFÉRÉE
Deux seules règles, s’il en faut : votre exposition ne doit pas avoir l’air d’une exposition et il faut seulement une information par scène.
S’économiser est donc la règle de base. Je vous donne ci-après toute une liste à utiliser avec modération. Il vous faudra choisir une technique à la fois dans une scène d’ouverture qui devra avoir le maximum d’impact sur la suite du récit. Idéalement, c’est le moment de présenter ce que Cédric nomme le déclencheur ou encore le 1 du « 1-2-3 ».
La meilleure technique est de fournir de l’information par des situations conflictuelles.
Nous avons vu dans mon précédent coursnbsp;: le secret pour écrire un scénario que c’était le moteur le plus puissant de la dramaturgie. Il faut s’en servir. Pour approfondir cette technique, vous pouvez également vous référer au cours de la formation High concept dédié à l’établissement du premier conflit d’un récit.
Cette technique consiste donc à régler systématiquement une scène d’exposition par une scène de conflit. Les choses se mettent alors en mouvement, l’action se dynamise et se dramatise ; grâce au phénomène d’identification, l’information est véhiculée par un sentiment, une émotion.
La contre action dans l’exposition sert à faire passer l’information en détournant notre attention visuellement.
Elle peut être ou ne pas être spectaculaire, en relation ou pas avec le dialogue ou l’action en cours, tragique ou comique, le plus important étant que l’effet soit filmique, c’est-à-dire visuel.
Cette technique consiste à se servir du discours lui-même pour faire passer l’information nécessaire.
Très utilisée en comédie, on se sert de l’humour pour faire diversion – le plus difficile étant d’être drôle.
Une technique très utilisée à la télévision : l’accroche, l’amorce, le teaser.
Cela consiste à capter l’intérêt du spectateur en commençant l’histoire avec un événement frappant, spectaculaire. Il faut cependant faire attention à ce que l’accroche ne soit pas trop forte pour ne pas affaiblir le reste du récit et pouvoir l’intégrer à la progression dramatique de votre histoire.
Un autre moyen pour exposer des informations est de faire intervenir un personnage que votre protagoniste ne reverra jamais.
Faire entrer en scène ses personnages poussés par quelque chose de pressant est un excellent procédé pour faire passer l’information.
Cela consiste à injecter une action prétexte, une fausse piste, appelée « hareng rouge » qui fait passer l’information en contrebande.
Cette technique fait croire au spectateur quelque chose pour le tromper et lui donner quelque chose d’autre en retour (de pire ou de meilleur). Une technique efficace lorsque l’on a une longue exposition ou lorsqu’on ne trouve pas le point d’attaque de son exposition.
Un bon procédé lorsque l’on a tout un milieu à faire découvrir au spectateur, donc beaucoup d’informations à lui fournir.
Il est toujours payant de suivre un personnage qui lui aussi découvre un milieu (l’arène) pour la première fois. Le spectateur s’identifie à ce personnage et ensemble, ils partent à la découverte.
Pour conclure cette liste, je ne ferai que rappeler le dernier procédé, qui à mon sens est le plus efficace, l’exposition différée.
Je vous invite à relire l’article : Réussir l’exposition d’un récit par la technique de l’exposition différée qui lui était consacrée.
Ne manquez pas la suite du cours. Nous continuerons à parler scénario. Pour cela, vous pouvez préparer avec la masterclass vidéo : Comment écrire sa continuité dialoguée.
Anonyme
Je croyais qu'il y avait un cours par semaine ?!!!… J'attendais ce matin la suite avec impatience !!!… Merci pour tous ces conseils précieux. J.Orian.
High concept
@Orian : Le cours de Marco est bien mis en place à un rythme hebdomadaire. Je ne comprends pas votre remarque. Bien à vous, JS
todike
Bonjour, j’arrive un peu après la bataille, sans doute… Et du coup, les liens sont brisés ! c’est fort dommage. Si une bonne âme voulait bien les reconstruire
Cédric SALMON
@Todike : Merci de votre intérêt pour nos articles et vidéos. Les liens sont à nouveau opérationnels. 🙂