Après des déconvenues cette année avec des séries qui ont fait un four et dont j’ai longuement parlé sur ce blog, cf. Antigone 34, Clash, etc., il est temps aujourd’hui de retrouver un peu d’excitation avec le gros projet de France 2, Inquisitio, fiction historique à gros budget du groupe France Télévision qui fait enfin remonter les audiences de la chaîne publique.
Quatre ans de préparation, cinq mois de tournage, huit épisodes de 52 minutes, la saga de l’été de France 2 est une série ambitieuse au potentiel fédérateur fort. Forgée comme un Nom de la Rose, France 2 a fait le pari d’investir (décors naturels, photo soignée) pour donner les meilleures chances à son thriller médiéval construit autour d’un personnage central, le Grand Inquisiteur, d’intéresser toute la famille. Et ça marche :
- Le pilote De Viris : Des hommes s’est imposé devant 4,3 millions de curieux, soit 17,2% de pda. Le deuxième épisode, Docendi et iudicandi : D’enseigner et de juger a retenu près de 3,9 millions de fidèles, soit 16% de pda. Sur l’ensemble de la soirée, France 2 arrive en tête des audiences (cocorico) profitant du flop monumental de TF1 qui lançait la série Smash produite par M. Spielberg.
- Pour une fois, c’est TF1 qui se retrouve avec les audiences de sa concurrente : à la quatrième place du podium, la comédie musicale n’a attiré que 2,7 millions de sériephiles (10,8% de pda), puis environ 2 millions de téléspectateurs sur les épisodes suivants (9.1% puis 12.5% de pda). La semaine prochaine, TF1 devrait jouer une autre carte (Les Experts, au pif ?) en prime (tremble Inquisitio…) et remettre Smash en seconde partie de soirée.
Rappel du pitch d’Inquisitio : à la fin du XIVe siècle (1370), en plein Grand Schisme pendant l’inquisition, nous suivons le destin de Guillermo Barnal, grand Inquisiteur qui cache un lourd secret de famille. Ce borgne sans pitié enquête sur les meurtres de prêtres retrouvés crucifiés devant leur église. Tournée entre mars et juin 2011 dans le Vaucluse, l’histoire de l’Église catholique, scindée en deux lors du Grand Schisme d’Occident avec un pape, Clément VII qui vit à Avignon et le second, Urbain VI resté à Rome, permet de servir d’arène puissante à ce thriller romanesque sur fond de peste noire.
Le casting est alléchant bien que sans réelle tête d’affiche : Aurélien Wiik (Frontières, L’Épervier) est un jeune médecin juif veuf et père de famille face à Vladislav Galard, le Grand Inquisiteur au service du pape d’Avignon. Ils sont entourés de Annelise Hesme, ravie d’incarner une sorcière, Hubert Saint-Macary, Philippe Laudenbach, Philippe Duclos, Quentin Merabet, Olivier Rabourdin…