Tel un grand cuisinier, un producteur doit réunir de nombreux ingrédients pour produire un film en France. Voici une recette employée par de grands producteurs..
4 MIN. DE LECTURE
Préparation : 3 ans.
Nbre de pers. : 1 million.
Difficulté : ★ ★ ★ ☆
Ingrédients :
1 scénario
1 société de production
1 aide CNC
1 casting
1 distributeur
1 chaîne
1 aide régionale
1 SOFICA
1 établissement de crédit
Conseils de préparation
Contre exemple : Laurence Lascary n’avait monté sa société De l’autre côté du Périph que depuis deux ans, quand elle décida de produire le film L’Ascension, adapté du livre de Nadir Dendoune (Un tocard sur le toit du monde). Pour un premier film, ce fut un véritable succès : 1.200.000 d’entrées pour un budget de 5 millions.
Pour le film L’Ascension, c’est suite à l’accord de Stéphane Célérié de Mars Distribution, que Laurence Lascary a pu boucler son financement.
- d’une chaîne cryptée : Canal+, Ciné +, OCS (Orange Cinéma Séries), Altice Studio etc.
- d’une chaîne « en clair » : TF1, M6, France 2, France 3, Arte, W9, TMC… Sachez que les chaînes en clair rentrent souvent en coproduction via leurs filiales (ex : France 2 Cinéma, Arte France Cinéma,…). Il y a donc dans le financement venant de la chaîne en clair, une part coproducteur et une part prévente.
Un amour impossible de Catherine Corsini a reçu 446.000 euros et Curiosa de Lou Jeunet a reçu 280.000 euros de la région IDF. Rester vertical d’Alain Guiraudie a reçu 60.000 euros de la Région Midi-Pyrénées, 75.000 euros de la région Languedoc-Roussillon et 40.000 euros de la région Poitou-Charentes.
Rhône-Alpes Cinéma a pour mission d’investir en coproduction dans des long-métrages agréés par le CNC et dont une partie significative du tournage a lieu dans la région Rhône-Alpes.
Une sofica peut investir en moyenne entre 200.000 et 300.000 euros par film, somme non négligeable.
Cofiloisirs représente 500 millions d’euros de crédits, 100 films financés par an (soit 2000 films financés depuis sa création), 40 collaborateurs. Ses partenaires sont les banques BNP (46%), Neuflize OBC (46%), et UGC (8%), le partenaire fondateur.
Le but des ces établissements est de mettre en place un crédit pour financer la fabrication du film, car l’argent des chaînes n’est donné qu’une fois le film terminé.
Selon Jean-Baptiste Souchiez, Directeur Général de Cofiloisirs : « Il est plus complexe de monter des projets maintenant qu’il y a 10 ans car il faut davantage de partenaires qu’auparavant. Le plan de financement se complexifie. Pour boucler son budget, il peut y avoir de 10 à 20 partenaires, d’autant plus que les chaînes investissent moins. L’enjeu est chez le producteur. Cofiloisirs ne fait aucune ingérence dans la partie artistique et intervient quand le plan de financement commence à se cristalliser. » [1]
Si vous êtes un grand chef du cinéma français, vous arriverez facilement à rassembler tous les ingrédients cités, mais si vous êtes, comme moi, un apprenti, n’oubliez pas que le secret de fabrication d’un plat trois étoiles est d’avoir au départ un excellent produit : trouvez un scénario avec un high concept. Les portes s’ouvriront, les papilles seront émoustillées, le succès sera assuré ! 😉
[1] Propos recueillis le 20 octobre 2017 au petit-déjeuner organisé par le Media club (association de professionnels de l’audiovisuel).
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