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ScriptDoctor.frBlog du scriptdoctorRecette pour produire un film

Recette pour produire un film


Tel un grand cuisinier, un producteur doit réunir de nombreux ingrédients pour produire un film en France. Voici une recette employée par de grands producteurs..

4 MIN. DE LECTURE


écrit par Frédérique CHARLOTTE dans veille métier de la production audiovisuelle ‒ devenir scénariste

Préparation : 3 ans.
Nbre de pers. : 1 million.
Difficulté : ★ ★ ★ ☆
Ingrédients  :

1 scénario
1 société de production
1 aide CNC
1 casting
1 distributeur
1 chaîne
1 aide régionale
1 SOFICA
1 établissement de crédit

Conseils de préparation

  • Faîtes mijoter un certain temps, mais pas trop longtemps, un scénario (de préférence avec un high concept : c’est l’opportunité de partir avec un temps d’avance et de présenter un produit alléchant !)
  • À cela, ajoutez une société de production qui a de la bouteille, c’est-à-dire qui a déjà produit un ou plusieurs films.

    Contre exemple : Laurence Lascary n’avait monté sa société De l’autre côté du Périph que depuis deux ans, quand elle décida de produire le film L’Ascension, adapté du livre de Nadir Dendoune (Un tocard sur le toit du monde). Pour un premier film, ce fut un véritable succès : 1.200.000 d’entrées pour un budget de 5 millions.

  • Dans votre préparation, n’hésitez pas à rajouter une demande d’aide au CNC (aide à l’écriture, aide au développement, avance sur recettes etc.) qui, si vous en bénéficiez, vous donnera un véritable coup de pouce pour la recherche de financement.
  • Pour pimenter votre film, adjoignez-lui si possible un casting pertinent. D’abord trouvez un réalisateur, si ce n’est pas vous qui réalisez, puis choisissez des acteurs qui ont le vent en poupe. En général, c’est le producteur ou le distributeur qui agit à ce stade-là, mais écoutez votre ressenti.
  • Un ingrédient plus qu’indispensable, primordial, est l’accord d’un distributeur (SND, Mars Films, Gaumont, Studiocanal, Pathé, Le Pacte, Wild Bunch Distribution, EuropaCorp Distribution, Bac Films, Pyramide, Warner Bros Ent. France, UGC Distribution, Océan Films Dist. Intl, ARP Sélection, Ad Vitam, Apollo films, etc.).

    Pour le film L’Ascension, c’est suite à l’accord de Stéphane Célérié de Mars Distribution, que Laurence Lascary a pu boucler son financement.

  • Ce qui apportera la véritable consistance de votre plat, ce sont les chaînes de télévision. Etant donné qu’elles représentent l’apport financier le plus important dans la contribution au plan de financement, il est important d’avoir l’accord :
    • d’une chaîne cryptée : Canal+, Ciné +, OCS (Orange Cinéma Séries), Altice Studio etc.
    • d’une chaîne « en clair » : TF1, M6, France 2, France 3, Arte, W9, TMC… Sachez que les chaînes en clair rentrent souvent en coproduction via leurs filiales (ex : France 2 Cinéma, Arte France Cinéma,…). Il y a donc dans le financement venant de la chaîne en clair, une part coproducteur et une part prévente.
  • Une petite note de terroir peut être apportée grâce aux aides régionales. Les aides régionales apportent entre 150.000 et jusqu’à 400.000 euros en Ile-de-France. Outre cette région, plusieurs autres régions ont mis en place des dispositifs d’aide destinés à attirer sur place les dépenses de productions de films (TV ou cinéma).

    Un amour impossible de Catherine Corsini a reçu 446.000 euros et Curiosa de Lou Jeunet a reçu 280.000 euros de la région IDF. Rester vertical d’Alain Guiraudie a reçu 60.000 euros de la Région Midi-Pyrénées, 75.000 euros de la région Languedoc-Roussillon et 40.000 euros de la région Poitou-Charentes. 

  • Vous pouvez à cela assaisonner d’une coproduction avec Rhône-Alpes Cinéma. Ici, il ne s’agit pas d’une subvention ni d’un prêt sans intérêt comme pour les autres aides régionales, mais Rhône-Alpes Cinéma bénéficie d’un pourcentage sur le négatif du film et les recettes.

    Rhône-Alpes Cinéma a pour mission d’investir en coproduction dans des long-métrages agréés par le CNC et dont une partie significative du tournage a lieu dans la région Rhône-Alpes.

  • Il ne faut pas hésiter à orner le tout par une pincée de SOFICA ! Pour rappel, une Sofica est destinée à la collecte de fonds privés consacrés exclusivement au financement de la production cinématographique et audiovisuelle. Les sofica sont financées par des actionnaires particuliers qui bénéficient d’un crédit d’impôt ; cette année, ils verront leur réduction d’impôt passer de 36% à 48%.

    Une sofica peut investir en moyenne entre 200.000 et 300.000 euros par film, somme non négligeable.

  •  Pour la cuisson de votre plat, il est obligatoire de faire appel à un établissement de crédit spécialisé dans le financement de cinéma et de l’audiovisuel (Coficiné, Cofiloisirs).

    Cofiloisirs représente 500 millions d’euros de crédits, 100 films financés par an (soit 2000 films financés depuis sa création), 40 collaborateurs. Ses partenaires sont les banques BNP (46%), Neuflize OBC (46%), et UGC (8%), le partenaire fondateur.

    Le but des ces établissements est de mettre en place un crédit pour financer la fabrication du film, car l’argent des chaînes n’est donné qu’une fois le film terminé.

    Selon Jean-Baptiste Souchiez, Directeur Général de Cofiloisirs : « Il est plus complexe de monter des projets maintenant qu’il y a 10 ans car il faut davantage de partenaires qu’auparavant. Le plan de financement se complexifie. Pour boucler son budget, il peut y avoir de 10 à 20 partenaires, d’autant plus que les chaînes investissent moins. L’enjeu est chez le producteur. Cofiloisirs ne fait aucune ingérence dans la partie artistique et intervient quand le plan de financement commence à se cristalliser. » [1]

  • Si vous êtes un grand chef du cinéma français, vous arriverez facilement à rassembler tous les ingrédients cités, mais si vous êtes, comme moi, un apprenti, n’oubliez pas que le secret de fabrication d’un plat trois étoiles est d’avoir au départ un excellent produit : trouvez un scénario avec un high concept. Les portes s’ouvriront, les papilles seront émoustillées, le succès sera assuré ! 😉

    [1] Propos recueillis le 20 octobre 2017 au petit-déjeuner organisé par le Media club (association de professionnels de l’audiovisuel).


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