Bonjour à tous ! Tous les showrunners des séries américaines vous le diront, comparer la création d’une série sur le réseau hertzien et sur le câble revient plus ou moins à comparer un vol sur une compagnie aérienne low-cost et en première classe. Le confort n’est pas le même. Dès leur arrivée sur le marché de […].
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Bonjour à tous ! Tous les showrunners des séries américaines vous le diront, comparer la création d’une série sur le réseau hertzien et sur le câble revient plus ou moins à comparer un vol sur une compagnie aérienne low-cost et en première classe. Le confort n’est pas le même. Dès leur arrivée sur le marché de la fiction, les chaînes du câble –mais aussi les nouveaux entrants comme Netflix–, ont fait un pont d’or aux auteurs pour leur permettre de travailler dans de meilleures conditions (quatre mois pour sortir douze épisodes sur Dexter, contre un épisode par semaine pour un Law & Order; et surtout la possibilité de traiter des sujets tabous que les chaînes familiales ne peuvent précisément pas se permettre).
« This is not TV, this is HBO. » Un slogan que pourrait reprendre à son compte la chaîne cryptée Canal plus, qui annonce depuis toujours son ambition de devenir la HBO française, notamment en produisant peu, très peu, mais différent. Il était donc logique que la nouvelle chaîne du groupe, Canal plus séries, qui enrichit son bouquet depuis le 21 septembre dernier, privilégie ces séries américaines pointues, tels Dexter, Homeland, House of cards ou… The Americans, dans une campagne de presse branchée.
Pitch de The Americans : Pendant la guerre froide, deux collègues du KGB doivent fonder une vraie-fausse famille pour espionner les États-Unis… alors que leur voisin n’est autre que l’agent du FBI en charge de les arrêter.
Les séries américaines branchées utilisent la même structure que les séries grand publics
Oui mais… Si cette segmentation des séries américaines en deux, le câble et le mainstream, les séries d’auteurs et les séries industrielles, est probablement un bon positionnement marketing pour se distinguer des Experts, elle n’a pas de réalité en ce qui concerne le travail d’écriture des scénaristes, qui ont, eux, la lourde charge de décliner un concept en une centaine d’épisodes, quel que soit le diffuseur. Que vous soyez pilote de ligne pour une compagnie aérienne low-cost ou pour Air France, vous n’aurez pas trente-six façons de piloter. Et en matière de série tv, votre plan de vol s’appelle la structure en quatre actes.
La plupart des showrunners du câble ont d’ailleurs appris cette technique de break down d’un épisode sur des séries hertziennes : David Chase (Les Sopranos) l’a apprise de Stephen J. Cannell lui-même, Vince Gilligan (Breaking Bad) sur X-files et Clyde Phillips (Dexter) sur… Parker Lewis ne perd jamais (si, si). Même le chanceux Joe Weisberg (The Americans), qui n’a jamais travaillé sur le hertzien (probablement parce qu’il avait une autre valeur ajoutée en tant qu’ancien agent de la CIA) n’a pu s’empêcher d’affilier le pilote de sa série à… Deux flics à Miami.
C’est ainsi que ces séries « d’auteurs » sont en fait écrites exactement de la même façon que Les Experts (ou Deux flics à Miami !), tout simplement parce que ça marche.
La notion même de série d’auteur est la pire chose qu’on ait inventé en France. C’est de la m….. en boite. On ne créé par un film ou une série ex-nihilo. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est… Vince Gilligan (ici) :o)
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