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HD1 : TF1 veut relancer la fiction française… low cost

En mars dernier, TF1 obtenait face à son concurrent JLA, une fréquence sur la TNT pour son projet de chaîne HD1 dédiée à la fiction. Aujourd’hui qu’elle vient de signer sa convention avec le CSA pour un lancement prévu en décembre 2012, elle en dévoile un peu plus sur la ligne éditoriale. HD1 pourrait-elle devenir un nouveau creuset de l’innovation pour la fiction française ?


C’est Fabrice Mollier qui a été choisi pour prendre la présidence de la chaîne, tout en conservant sa mainmise sur l’ensemble des autres chaînes thématiques du groupe, il sera donc assisté de Céline Nallet, précédemment Directrice des Opérations de la Fiction de TF1, au poste de Directrice Générale.
La ligne éditoriale est claire : HD1 sera une chaîne féminine en journée, familiale le soir avec un parti pris fort sur la création originale en cinéma et en fiction.
Ce fut un échec total.
Une fin de chaîne qui n’a surpris personne et vous qu’en avez-vous pensé ?

Spider – manne financière plutôt qu’artistique

Beaucoup de fans de la franchise, de Marvel et de l’univers des Comics en général se sont posés des questions quand Sony a annoncé la nouvelle d’un nouveau Spiderman. Aujourd’hui que le premier film de la future trilogie est sorti en salles, et qu’il bat tous les records, nous ne sommes pas prêts d’en avoir fini avec les reboots.


Nous sommes habitués avec Hollywood à des stratégies purement marketing, comme celle des remakes que j’avais évoquée dans un précédent billet : Remakes de remakes, adaptations sur adaptations, reste-t-il une place pour la création originale à Hollywood ?, et cette année nous voyons éclore avec le reboot de la franchise Spiderman, un nouveau pari fait par les studios pour faire vivre leur catalogue et capitaliser sur des marques fortes. En effet, bien loin d’être rassasié par les 2,5 milliards de dollars qu’avait rapporté à l’époque la première trilogie…

Sony a fait le pari de relancer l’homme araignée comme si de rien n’était

Avec un budget équivalent à celui de Spiderman 3 (environ 260 millions de dollars), Sony s’est donné les moyens de son ambition et d’ailleurs, le premier opus a déjà rentabilisé son investissement. Il s’offre même le luxe de battre The Avengers

qui détenait jusque là le record d’exploitation sur le premier WE. Mais peut-on justifier d’une telle sortie sur le point de vue artistique ? En d’autres termes, y’avait-il un intérêt ou une urgence à relancer une franchise récemment exploitée et avec succès ?

Le jeune réalisateur, Marc Webb (nom prédestiné ?) a beau s’escrimer à justifier sa vision plus sombre, plus contemporaine, plus agressive de l’histoire, c’est toujours la même. Certes, Kirsten Dunst est remplacée par Emma Stone (Gwen Stacy), une lycéenne espiègle et mature, tandis que Tobey Maguire est repris par Andrew Garfield (28 ans) pour jouer au lycéen torturé, plus agressif, moins geek, presque sans failles. Il est sarcastique et déjà adulte (normal vu son âge…) quand la piqûre de l’insecte le transforme en héros. Le réalisateur insiste d’ailleurs sur la capacité du jeune héros à avoir une attitude de petit vaurien, d’ado rebelle, de gamin en costume, amusant en même temps que blessé. Bref, un personnage moins profond que le précédent qui supplante par des répliques comiques, les interrogations existentielles de son prédécesseur.

Alors pour ceux qui s’attendent à du nouveau et de la fraîcheur, c’est raté. L’histoire familière du héros est la même et son oncle meurt dans les mêmes conditions.

Pas de nouveau territoire, ni d’angle subversif pour exploiter une autre vision du super héros

Artistiquement, c’est pauvre, considérant les moyens mis pour fabriquer le produit, même si le savoir-faire hollywoodien a toujours de quoi nous scotcher. C’est lisse, bien produit, on ne s’ennuie pas, mais y’a comme un hic, comme un low concept…
Pour en savoir plus sur la différence entre un low et un high concept, je vous renvoie à la masterclass dédiée au high concept, ou comment vendre son premier scénario à un producteur.
Je ne doute pas d’ailleurs que ce reboot précoce soit le prélude à d’autres qui vont suivre à un rythme plus ou moins dynamique des autres franchises qui ont besoin d’être rentabilisées et exploitées, jusqu’à les épuiser ?

Pensons à Star Wars, la première trilogie : même si George Lucas a su exploiter son oeuvre avec des milliers de prequels, spinoffs, dérivés en tout genre, il n’a jamais officiellement opté pour un reboot de la série originale. Il a certes étoffé l’univers et géré la marque Star Wars, mais il a permis à des générations de fans de graviter autour d’une franchise originale qui depuis 35 ans continue de séduire grands et petits.

Il y a donc d’autres façons de faire vivre une marque que de tirer dessus jusqu’à la corde.

Espérons que les prochains reboots sauront réinventer les personnages à défaut de l’histoire et que nous aurons un intérêt (et pas seulement une vaine curiosité) artistique de découvrir ce que des scénaristes de valeur pourront injecter de nouveau. Et pourquoi pas un Spiderman noir ou asiatique ? Qu’en pensez-vous ?

Pas de place pour la nouveauté chez FTV, ah bon ?

Baisse des recettes publicitaires, toutes chaînes confondues, baisse des audiences, multiplication de la concurrence, nos chaînes nationales semblent filer un mauvais coton. J’étais optimiste lors de mon dernier billet sur la fin de la crise de la fiction française en notant la bonne performance relative des fictions de TF1 qui reprenaient du poil de la bête… mais c’était sans compter l’effondrement de celles du groupe FTV, qui garantit pourtant les deux tiers de la production nationale.

En effet, l’avenir s’annonce sombre quand ont sait que le groupe a annoncé être en retard de 35 millions d’euros sur les recettes publicitaires attendues de cette année. Ses finances restent en effet tendues : le budget a déjà été raboté de 17 millions, le marché publicitaire est orienté à la baisse, de même que les audiences de l’après-midi, sans compter le fléchissement du rendement de la redevance, et Bruxelles menace de ne pas avaliser le versement par les opérateurs de téléphonie mobile d’environ 0,9 % de leur chiffre d’affaires (règle imposée par la loi sur l’audiovisuel public de 2009 pour financer le manque à gagner lié à la suppression de la publicité après 20 heures, sur un montant estimé de 210 millions d’euros par an).

Bref, il semble qu’il manque à notre TV publique quelques 200 à 300 millions d’euros. Quel est donc l’impact sur nous, scénaristes ? Car, même si le montant total des productions de fiction de FTV a augmenté de 16% entre 2010 et 2011 et que la progression se poursuit en 2012, c’est le montant global qui augmente, pas le nombre de fictions. L’augmentation des coûts de production et la cherté de certains programmes commandés par le passé, notamment historiques, ne profitent pas aux scénaristes. Ainsi, sur les 280 millions d’euros de budget alloué à la fiction cette année (un record), peu de commandes sont pourtant à prévoir car le panier est déjà bien garni, beaucoup de séries sont déjà en développement et la chaîne court toutjours après ses millions manquants.

Le mot d’ordre est donc : RIGUEUR.

D’ailleurs, cela s’en ressent sur la politique éditoriale du groupe. Je ne résiste pas à vous faire un petit résumé de ce que le groupe attend comme propositions cette année (même si tout est déjà dit sur le site internet du groupe).

  • Sur France 2, 2 cases de prime time principales. La première est une case policière qui cible un public jeune de quadras car pour rappel la moyenne d’âge des téléspectateurs de la chaîne est de 61 ans. Série longue bouclée en 52′, mini-série en 52′ ou unitaires de 90′, la Direction de la fiction de France 2 attend surtout des low concepts tenus par des personnages censés retenir le téléspectateur (Antigone 34 en est l’archétype, on a vu ce que cela a donné).

    Nouveauté cette année, les personnages peuvent être caractériels, moins lisses, ou transgressifs comme Caïn, une nouvelle fiction qui sera diffusée en septembre et qui présente un commissaire en chaise roulante, pas sympa mais qui est sauvé par son humour noir (un Dr. House en somme).

    L’autre case est dédiée à la comédie (tous genres : comédie sociale, sentimentale, dramatique…) sur des enjeux modernes de sociétés, type familles recomposées (cf. La smala s’en mêle), ou provenant de l’exploration d’univers ou d’institutions (école, monde du travail…) qui se prêtent à la mise en scène d’une diversité de personnages.

    On pense à Fais pas ci, fais pas ca, ou encore Les hommes de l’ombre.

    Des formats de 26’ pourront être commandés au sein de soirées comédies ainsi que des unitaires ou mini-séries sur des grands sujets de société. En outre, France 2 prévoit de faire des coproductions internationales et un feuilleton d’été qui ciblera un public familial en 10X52’. Conclusion : sur ce programme alléchant, une douzaine de projets sont déjà en développement. Quelques places restent à prendre en septembre.

  • Sur France 3, quatre thématiques émergent pour 4 cases de prime time autour d’une ambition : divertir, émouvoir, instruire et surprendre.


    Pour rappel, la moyenne d’âge des téléspecateurs de la chaîne est de 62 ans. Une case dédiée à l’histoire avec des séries ou des unitaires. L’exemple cité sur le site est celui d’Un village français, qui sert de locomotive. Pour cette case, le programme est déjà complet pour 2013, inutile donc de chercher à faire de l’historique, plus vraiment à la mode d’ailleurs vu le coût de ce type de programme.

    Une case dédiée à l’énigme : du policier à la sauce sociale concentré sur les travers humains, type jalousie, mensonge et manipulations. L’exemple type est Enquête réservée. Une troisième case pour la famille, abordée sous plusieurs modalités, type traditionnelles vs modernes, transgénérationnelles, bref, mais qui se passera surtout en province… comme d’habitude, cf. Famille d’accueil. Enfin, une dernière case consacrée à la passion, spéciale dédicace pour le public féminin, type La nouvelle Maud. Résultat : sur la centaine de soirées de fiction prévues par an, partagées moitié-moitié entre unitaires et séries, une demie douzaine de séries sont actuellement en développement. La direction de France 3 cherchera le reste à pourvoir à partir de septembre.

  • Sur France 4, France 5, France Ô, la fiction y aura une place très réduite.

    Le site du groupe FTV ne les mentionne même pas sur la partie Fiction, quelques formats courts par ci par là, mais rien de vraiment important. Les flamboyants continuent leur saga sur France Ô, mais pas d’autres commandes prévues pour cette année.

    Sur France 4, contrairement à la volonté d’Emmanuelle Guilbart d’initier une vraie politique fiction sur le modèle des chaînes de la TNT, rien ne semble avoir abouti. L’ensemble de ces chaînes se réserve pour le documentaire.

  • Enfin, sur ARTE qui fait partie du pôle des chaînes publiques (détenue à 45% par FTV), malgré une ligne éditoriale innovante, les commandes sont déjà saturées. La chaîne mise sur quelques séries phare à venir comme Odysseus, une épopée mythologique retraçant le destin de Télémaque resté sur l’île d’Ithaque pour défendre le trône de son père,

    ou encore Ainsi, soient-ils, une série événement qui met en scène le parcours de cinq jeunes séminaristes, candidats à la prêtrise, dirigé par le charismatique père Fromanger. Mais pour 2012 et 2013, le carnet de commande est plein. Il ne reste plus que quelques cases pour éventuellement des 3×52′ sur des enjeux sociétaux forts ou des univers à découvrir. Bref, vous l’aurez compris, ce n’est pas à Arte qu’il faudra envoyer vos projets à la rentrée.

L’avenir s’annonce donc morose pour les scénaristes, j’en ai bien l’impression. Peu de places, peu d’innovation, mais dans notre malheur, une lueur d’espoir, avec des audiences en baisse, et leurs obligations de production, les chaînes du groupe public seront obligées de réagir, et de tenter le pari de l’innovation car il n’y aura plus rien à perdre pour elles.
Pour vous exercer à trouver des high concepts, n’hésitez pas à vous reporter au chapitre dédié et à commencer par le cours sur le high concept, voie royale pour vendre un scénario.
Qu’en pensez-vous ?

Et Clash a fait plouf !

Encore raté : décidement, France 2 n’a pas de chance avec ses nouvelles séries. La chaîne lançait mercredi 9 mai 2012 Clash, série de prime time avec des protagonistes ados, vendue comme une sorte de Skins à la française.


Pour les néophytes, Skins est une série britannique dont le casting a mis en lumière des jeunes acteurs inconnus et qui raconte la vie dissolue d’un groupe de copains qui fréquentent tous le lycée fictif de Roundview Sixth Form College à Bristol, dans le Sud-Ouest de l’Angleterre. Jusqu’ici, rien de nouveau sous le soleil si ce n’est que la cible adulte du programme a permis de construire un ton trash et volontairement rebelle pour aborder les composantes de la jeunesse d’aujourd’hui où la sexualité, la toxicomanie, l’anorexie, l’homosexualité… en sont les problématiques quotidiennes, ce qui en fait presque un high concept (cf. le cours Le high concept, ou comment vendre son premier scénario à un producteur).

Résultats de notre côté de la Manche : le pilote de Clash s’est crashé et n’a intéressé que 2,66 millions de curieux (soit 9,7% de pda) et le second épisode de la soirée, encore pire, plus que 2,2 millions de téléspectateurs pour 8,4% de pda.

Une déculottée en règle : France 2 a fini quatrième de la soirée

Derrière Les Experts sur TF1, Des racines et des ailes sur France 3, et Pékin Express sur M6 !
Pour mémoire, même Antigone 34 qui vient d’être supprimée, avait fait mieux lors de son premier prime !

Après le lancement raté de la semaine dernière, j’attendais la réaction du public pour les épisodes suivants : une sanction sévère pour le premier épisode suivi par à peine 1,64 million de fidèles (6,7% de pda), une claque sur le deuxième qui n’a réuni qu’1,4 million de curieux (6,1% de pda), ce qui équivaut à une perte de près de 900 000 téléspectateurs sur une semaine. Dernier mercredi, la série a fini sa traversée du désert par un naufrage annoncé. En effet, pour sa troisième semaine de diffusion, les épisodes 5 et 6 ont fini leur course devant une moyenne 1,6 million de téléspectateurs (6% de pda).
Clash bénéficiera-t-elle d’une deuxième saison ? Sans doute pas.

Une directrice de casting juge avec pessimisme l’avenir du marché audiovisuel français

Françoise Ménidrey, directrice de casting connue (La boum, Les fugitifs, Les visiteurs, JCVD…) fait une analyse pertinente du marché français du cinéma et de la TV tout en dévoilant les coulisses d’une profession sous-estimée et peu connue du grand public dans son livre Casting director : Un métier de l’ombre.


En voici quelques extraits intéressants pour commenter le marché audiovisuel français.

  1. Un système qui favorise les stars. En revenant sur son rôle, Françoise Ménidrey, rappelle qu’un directeur de casting est censé être un intermédiaire entre un texte et un metteur en scène. Or pour servir de maillon entre les deux, un directeur de casting doit passer par des agents qui se répartissent en deux catégories :
    • ceux qui n’ont pas d’acteurs « bankables » ;
    • et ceux qui représentent les « stars ».

    Les deux touchent exactement la même commission : 10% mais les sommes sont loin d’être comparables.

    Or, le constat de Françoise Ménidrey est clair : tandis que ceux qui se démènent pour proposer du nouveau se voient fermer la porte au nez des grands rôles de cinéma et doivent se contenter de petits rôles en TV, le système favorise ceux qui ont déjà pignon sur rue. Ces agents passent d’ailleurs leur temps à parler d’argent sans jamais évoquer l’artistique (ils ne lisent pour la plupart pas les scénarios que leurs stars vont jouer).

    Le système est le même pour les agents d’auteurs qui se retrouvent également dans les deux mêmes catégories :

    • ceux qui trouvent du travail aux scénaristes,
    • et ceux qui défendent les intérêts financiers d’auteurs plus côtés.

    La première catégorie d’agent n’arrive en général à caser ses recrues que sur des projets à faible valeur ajoutée et à bas coûts (type soap ou séries éclusées) sans parler des conditions juridiques parfois choquantes qu’ils se laissent imposer faute de pouvoir de négociation, tandis que les autres font gagner à leurs stars et à eux-mêmes des cachets mirobolants dans des conditions favorisées.

    Dans les deux cas, il n’est jamais question au final de qualité d’écriture, ni de propositions artistiques. Les auteurs connus font ce qu’ils savent faire, ou travaillent sur commande, les autres prennent ce qui reste. De temps en temps, l’un d’entre eux perce et rejoint l’autre camp.

  2. Un système qui fonctionne en vase clos. En effet, Françoise Ménidrey dénonce un système qui ne se renouvelle pas parce que les diffuseurs ne demandent que des stars pour se rassurer. Seule une trentaine d’acteurs et actrices travaillent aujourd’hui ! Les acteurs peu connus rament dans le désert, et les stars s’en mettent plein les poches. On s’en doutait. C’est un cercle vicieux : les diffuseurs demandent des acteurs connus, qui travaillent toujours avec des producteurs connus, qui eux-mêmes ont l’habitude de travailler avec des auteurs connus, etc…

    Résultat, vous voyez toujours les mêmes noms partout, le même type de fictions et il existe très peu de places pour les nouveaux entrants, surtout quand le marché de la création originale se restreint comme cela semble être le cas aujourd’hui. Il est intéressant de noter d’ailleurs que la TV reprend les bonnes vieilles recettes des héros citoyens lisses (incarnés souvent par des stars), cf. mon billet Le syndrome de la fiction française : des séries low concept centrées sur les femmes.

    Pour en savoir plus sur la différence entre un low et un high concept, je vous renvoie à la masterclass vidéo Le high concept, ou comment vendre son premier scénario à un producteur. En effet, c’est le serpent qui se mord la queue : quand vous essayez de faire du neuf avec de l’ancien, ça ne marche pas. Il faut des nouveaux auteurs, producteurs, acteurs pour faire du nouveau, or, si ceux-ci n’arrivent jamais à avoir droit à la parole, ou dans des conditions biaisées (formatage des chaînes, remplacement des créateurs originaux), ça ne fonctionne pas. Résultat : rien ne change. C’est bien ce qui se passe aujourd’hui, et pour quelques projets innovants mis en avant tels des arbres qui cachent la forêt, le gros de la production nationale reste sur ses acquis.

  3. La TV reste le parent pauvre de l’audiovisuel. Autre fait frappant, il y a un mépris chez beaucoup d’acteurs connus pour le petit écran. Ils crachent sur la télé ou ne veulent pas en faire jusqu’à ce que ça marche moins bien pour eux. Là, comme par hasard, ils y reviennent, accueillis comme des messies, sans que personne ne trouve ça choquant. Françoise Ménidrey évoque ainsi le cas de Jean Réno qui vient de signer avec Europacorp une grosse série internationale pour TF1 par exemple.

    Ce constat peut être aussi valable chez nos confrères scénaristes. Certains auteurs du petit écran sont des auteurs de cinéma frustrés qui se sont contentés de la TV pour arrondir leur fin de mois, méprisant l’oeuvre qu’ils contribuaient pourtant à créer. Comment faire une fiction de qualité quand l’auteur dénigre son propre travail ? Ce n’est que de la télé, j’ai commis un Soeur Thérèse, je fais du Julie Lescaut en attendant mieux… ai-je entendu si souvent. Quand vous savez que ces auteurs touchent en moyenne 30 000 euros par épisode de 52′ et 45 000 euros sur du 90′, on ne comprend pas qu’ils crachent dans la soupe. Attention, je ne dis pas que c’est le cas pour tous, et beaucoup d’auteurs sont fiers de faire de la TV ou ont choisi ce média pour ce qu’il était (comme Cédric et moi, ou d’autres qui ont travaillé sur de nouvelles séries comme Les Bleus, Vénus et Appollon, Un village français etc. et beaucoup d’autres du service public en général) mais force est de constater que le PAF ne se renouvelle pas ou très peu.

    D’ailleurs, quand les choses bougent en TV et que des initiatives sont prises sur des projets innovants, on demande là aussi à des stars de cinéma (auteurs, réalisateurs, acteurs) de venir prêter leur talent (je pense ainsi à la politique TV de qualité initiée par Canal+) sans parler de la tentation américaine. Quand on veut faire des séries à potentiel international ou innovantes, il suffit d’aller piocher dans le vivier d’auteurs américains reconnus. Certes, ils seront payés très chers, mais la chaîne aura l’impression d’en avoir pour son argent.

  4. Alors, on reste entre soi pour faire toujours la même chose. Françoise Ménidrey s’en prend ainsi aux familles du cinéma : les stars travaillent toujours avec les mêmes.

    Il est ainsi inutile d’envoyer des scénarios à des acteurs demandés (Alain Chabat, Djamel, Edouard Baer ou encore Richard Berry) car ils ne les liront pas. Ils font très bien ce qu’ils savent faire avec ceux qu’ils connaissent. D’ou le florilège de films de « potes » actuels dont nous sommes abreuvés : ils sont potes à la vie, potes à l’écran, etc… et au final, ne prennent jamais le risque de faire autre chose, et pourquoi le feraient-ils puisque ça marche ?
  5. Un problème de qualité globale Françoise Ménidrey ajoute enfin que beaucoup de films actuels ne méritent pas leur casting, et pourtant ils se financent sans problèmes. Pourquoi ? Parce que les stars en garantissent le succès. La qualité attendra.

    Comment imaginer l’avenir dans ces conditions ? La directrice de casting, bien qu’adorant son métier, est pessimiste : la profession aujourd’hui parle beaucoup plus d’argent que d’artistique, et l’innovation n’est pas un critère pour générer de l’envie. La TV mise sur les séries que nous connaissons déjà, et le cinéma français sur les familles actuelles, nous repassant les mêmes têtes sur les mêmes problématiques à longueur d’années.

Je me permets ainsi de conclure encore une fois avec Sullivan Le Postec qui attire notre attention sur les pratiques actuelles révélatrices des diffuseurs dans son article intitulé « Et tranquillement, le CSA proposa de tuer la fiction française » du 3 mai : « les chaînes payent la quasi-totalité du coût des fictions, le producteur complétant un petit pourcentage via des systèmes publics : CNC ou aides de collectivités locales. Dans ce système né dans les années 80, le producteur français se rémunère à la marge. C’est à dire qu’il se fait payer par la chaîne un montant 10 pour une fiction qui lui en coûte 9. Une activité totalement sans risque pour la société de production, ce qui va d’autant plus provoquer leur opportuniste pullulement.
(…) On le voit bien, par mépris de la manière dont les règles économiques influent sur la création, on a créé ainsi un antisystème profondément hostile à la création, à la qualité et à la progression du média. Puisqu’elles financent entièrement les fictions, les chaînes ne considèrent que leur intérêt propre. Quel est-il ? Uniquement réaliser l’audience maximale pour pouvoir vendre les espaces publicitaires le plus cher possible. C’était d’autant plus facile dans le PAF peu fourni en chaînes des années 80. On invente alors cette fiction pantoufle qui ne provoque certes pas l’adhésion, mais divertit gentiment sans jamais gêner le spectateur, et donc sans qu’il ne soit jamais poussé à zapper. Personne n’aura jamais envie d’acheter Navarro en DVD, encore moins de porter la casquette, mais TF1 s’en fiche puisqu’elle ne gagne pas son argent comme ça.

(…) L’intérêt du spectateur et l’augmentation de la qualité des programmes me paraissent un objectif aussi évident qu’éminemment respectable. Cet objectif clairement affiché, il faudra recréer des autorités de régulation à la fois indépendantes et compétentes — quand le CSA actuel n’est ni l’un, ni l’autre — pour en organiser l’application. La tâche est ambitieuse mais surtout, elle est cruciale si la France veut garder une place dans le paysage culturel mondial. »
À bon entendeur. Qu’en pensez-vous ? Source : a-suivre.org, article de Sullivan Le Postec du 3 mai 2012- RÉGULATION — Et tranquillement, le CSA proposa de tuer la fiction française…

Remakes, adaptations, reboot : où en est la création originale à Hollywood ?

MGM Studios vient d’annoncer que c’est Sam Raimi (Spider-Man, Evil Dead) qui produira le remake de Poltergeist. David Lindsay-Abaire (Rabbit Hole) est d’ores et déjà recruté au scénario, lequel est toujours centré sur une famille qui tente de délivrer sa petite fille d’un esprit maléfique.


Sam Raimi connait le scénariste en question depuis leur collaboration précédente sur Oz : the great and powerful.

Cette information fait écho à une autre du même genre : Warner Bros a communiqué sur son projet de remake de la comédie Uptown Saturday Night sortie en 1974. Will Smith et Denzel Washington sont pressentis pour les deux rôles principaux, afin d’incarner deux hommes qui tentent de retrouver un ticket gagnant de la loterie, après un vol à main armée dans une boîte de nuit clandestine. Adam McKay (Anchorman) est en négociations pour la réalisation, sur un scénario déjà écrit par Timothy Dowling (Target).

De son côté, Denzel Washington est également pressenti pour jouer dans le remake de la série The Equalizer, sorti en 1985 tandis que le studio FOX vient d’annoncer que le reboot de Daredevil était à nouveau d’actualité. Le scénariste David James-Kelly vient d’être embauché pour réécrire le script, précédemment établi par David Scarpa (Le Jour où la terre s’arrêta encore un remake !). Le nouveau scénario sera issu de l’opus Born Again de Frank Miller, qui faisait partie des numéros 227 à 233 de Daredevil publiés en 1986.
Ainsi, nous voyons là une bonne illustration du phénomène de recustomization permanent qui sévit à Hollywood.

Années après années, les mêmes projets défilent sous des formes différentes.


C’est un véritable défilé ! ­Hollywood est passé maître dans l’art de nous faire du nouveau avec de l’ancien, tant il est évident que les héros déjà connus garantissent de solides recettes dès le premier week-end de sortie. Alors, après avoir épuisé le filon des vieilles séries télévisées des années 1970 comme Starsky & Hutch ou encore Charlie et ses drôles de dames, Hollywood a naturellement pioché dans les années 1980 pour recycler ses anciennes gloires et séduire aussi bien les adultes nostalgiques que les jeunes avides de découvrir des histoires inusables.

Mais le fond n’est pas inépuisable, et Hollywood attaque maintenant le filon des années 90 avec des films comme Men in Black, Total Recall, ou encore Lara Croft (Tomb Raider). On pense aussi à Scarface, Les chiens de paille, Highlander, Point Break, Dirty Dancing, Robocop, Suspiria, Old Boy, Bodyguard, Bonnie and Clyde, The Thing, Trois hommes et un couffin, Blade Runner, La Horde sauvage, Evil Dead… Une seule question me hante, mais jusqu’où iront-ils ?

On peut aussi se poser la question de fond suivante : cette stratégie sans risques traduit-elle la mort de Hollywood ou de sa création originale ? Ou n’est-ce qu’une tendance lucrative pour un certain type de produits ?
Il faut fournir le monstre, et malgré la fuite des talents vers la TV, l’industrie cinématographique américaine produit encore beaucoup de créations originales.

C’est juste que le remake ou l’adaptation réduit les risques pour les studios.

N’oublions pas qu’un block buster réussi garantit la pérennité d’un studio sur plusieurs années. D’ailleurs le procédé n’est pas nouveau et a été appliqué dans d’autres arts : Picasso dès la fin des années 1950 s’est attaqué aux tableaux de ses artistes favoris (Velásquez, Manet, Delacroix…), Shakespeare a pompé toute l’intrigue de Roméo et Juliette sur celle d’un conte italien. Le problème réside alors plutôt dans la qualité du produit obtenu. Nous en revenons finalement aux basiques. Il y a des bons remakes et des mauvais remakes, qui sont fondés souvent sur des high concepts revisités.
Pour en savoir plus sur la différence entre un low et un high concept, je vous renvoie à la masterclass vidéo sur Le high concept, ou comment préparer un sprint d’écriture pour trouver un concept fort.
On peut citer par exemple de belles réussites comme Les infiltrés de Martin Scorsese, La Mouche de David Cronenberg, ou encore L’Armée des douze singes de Terry Gilliam.

Vous remarquerez d’ailleurs qu’ils ont été faits par des maîtres de la réalisation qui en ont fait des oeuvres d’art et pas seulement de simples produits de masse. C’est d’ailleurs ce qui fait la force de Hollywood qui a parfois réussi à concilier industrie et art. Elle tente aujourd’hui simplement de s’adapter aux goûts du public. Les remakes traduisent donc une tendance actuelle à la nostalgie car même si les fans de Dirty Dancing crient au sacrilège, beaucoup d’entre eux paieront pour aller voir le remake. Sa qualité dépendra de la somme des talents investie sur le projet. Et vous, quels sont les remakes que vous irez voir cette année ?

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