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Écrire vos personnages: les archétypes de fiction

L’envie de raconter une histoire démarre souvent avec un personnage, c’est-à-dire avec quelqu’un d’imaginaire qui se comporte comme une « vraie personne » capable de suggérer de l’amour, de l’empathie, ou parfois de l’antipathie mais dont on a envie de connaître l’histoire et de savoir s’il va s’en sortir ou atteindre son objectif.


Il nous semble ainsi naturel de créer plusieurs types de personnages, mais l’une des astuces pour vraiment réussir à entraîner le spectateur avec soi est d’arriver à créer un personnage principal intéressant, emblématique en un mot, un PROTAGONISTE. Comment ? En utilisant la méthode High concept pour déterminer les caractéristiques principales de vos personnages (pour commencer la formation, cliquez ici).

Construire vos protagonistes avec des archétypes de fiction

Il existe ainsi plusieurs façons de créer un personnage (nous vous en donnons une sur ce blog avec la technique dite à quatre coins) mais beaucoup d’auteurs ont déjà écrit à ce sujet et parfois de façon très détaillée (cf. notre bibliographie). Bref, il y a autant d’idées sur ce qui fait un bon personnage que de pommes sur un pommier. Les traits et caractéristiques d’un personnage principal peuvent ainsi évoluer en fonction du genre, du format, du médium (visuel ou littéraire) et de sa tâche (cf. comment trouver le jackpot du scénariste) mais il existe une sorte de tronc commun pour confectionner un protagoniste (qu’il soit un personnage lambda du quotidien ou un héros de film d’action).

Pour cela, il suffit de vous reposer sur un ARCHÉTYPE (un modèle que nous connaissons et qui nous permet de savoir rapidement à qui nous avons affaire comme dans la vie) :

Dans cette optique, je vous propose de récapituler une série d’archétypes que nous avons l’habitude de voir. Contrairement aux idées reçues, même si l’archétype est un cliché, il ne rend pas un personnage fade ou non original. C’est parce que vous aurez choisi un archétype, une arène, une intrigue, un genre, etc. et l’ensemble des éléments indispensables à la confection d’une bonne histoire (cf. pack n°1 de la formation high concept) que vous obtiendrez un mix original.

L’enfer est dans les détails, il suffit de voir comment les différents héros type cités ci-dessous ont pu être déclinés à l’infini dans vos films préférés :

  1. Le héros. Il doit être admirable, avoir de l’intégrité, du courage, du charisme, de l’attrait physique, de la bonté, de la force, etc. Bien évidemment, dans cette optique, toutes les caractérisations inverses à ces adjectifs pourront s’appliquer à ses antagonistes (découvrez comment les façonner dès le « 1 » du 1-2-3). Vous avez reconnu le portrait robot de la plupart de vos héros de film d’action, des combattants d’une cause juste mais aussi des thrillers, de ceux qui se battent pour sauver leur vie injustement menacée. N’oubliez pas que pour être attachants, vos personnages principaux ne doivent pas simplement être décrits de manière physique mais vous devez aussi les mettre en scène grâce à des fonctions dramatiques telles que le déclencheur, la tâche, etc. Plus nous saurons qui sont vos protagonistes, ce qu’ils pensent du grand sujet qu’ils défendent ou pour lequel ils se battent, plus nous nous attacherons à leurs destins et nous aurons envie de les voir triompher de leurs obstacles.
  2. Le leader. Il doit être une personne de confiance, sur laquelle les autres et votre spectateur ou lecteur peuvent compter. Il vous faudra créer des scènes dédiées pour nous montrer comment votre personnage suscite de l’empathie, comment il est important pour sa communauté ou pour les autres. Quand vous arrivez à construire une personnalité que nous avons envie de suivre, pour laquelle nous vibrons quand il lui arrive des événements, vous avez remporté la partie.
  3. Le mentor. Dans un mimétisme par rapport au réel, vous pouvez confectionner un personnage réaliste, lucide. Il s’agit souvent d’un personnage de mentor (Clint Eastwood dans Million Dollar Baby, Morgan Freeman dans Seven, etc.). Nos émotions sont compatibles avec ce trait de personnalité car ce type de personnage fait appel à l’identification secondaire (pour comprendre cette notion, cliquez ici).
  4. Le Problem solver. Autre archétype américain à qui je ne trouve pas de traduction convaincante mais qui permet de fixer la confiance du public. C’est celui qui est capable de résoudre les problèmes. De nombreux grands flics sont fondés sur cet archétype.
  5. Le héros de comédie. J’ai consacré un billet entier aux archétypes comiques qui définissent des types de personnages principaux bien précis. Vous avez bien évidemment compris qu’en fonction des genres que vous utilisez, vous pouvez jouer sur différents archétypes (pour connaître les différents genres du scénariste, cliquez ici). Avant de commencer votre histoire, vérifiez ainsi toujours que celui qui la porte est bien identifiable pour le public et qu’il correspond aux attendus du genre que vous avez choisi.
  6. L’anti-héros. Beaucoup d’archétypes existent et il serait vain d’essayer de les lister mais vous pouvez aussi avoir des héros négatifs (ceux qu’on appelle les anti-héros et qui feront l’objet d’un futur billet). Ils ne porteront l’intérêt du spectateur que si vous leur donnez des attributs attachants. Si votre protagoniste est un loser, vous devez compenser ce trait peu attachant en nous révélant quelque chose de positif sur le personnage. Un objectif noble ? Un désir de changement ? Une action courageuse ? etc. Votre anti-héros peut se comporter de façon antipathique tout en étant à nos yeux très sympathique (c’est le cas du Dr. House par exemple comme je l’évoquais dans un buzz). Ainsi, même si vous choisissez un archétype d’enfoiré, ou du connard, vous devrez toujours veiller à nous le présenter de façon sympathique (que fait le personnage : sauve-t-il des vies, etc.). Vous multiplierez ainsi l’adhésion à un anti-héros transgressif et anti-conformiste (le héros moderne en somme) tout en le caractérisant de façon attachante.

Que retenir de cette première partie ?

  • Quelque soit son archétype, votre protagoniste devra avoir une TRAJECTOIRE. Dans chacune de vos histoires, vous devrez définir ce qu’apprend votre protagoniste de son aventure. Par exemple, si vous définissez un héros, vous devez d’abord nous montrer sa faiblesse (sa faille). Plus cette faille sera grande, plus il aura de mal à atteindre son objectif, plus nous serons avec lui, plus nous aurons la preuve qu’il a changé à la fin de l’histoire quand il aura passé son climax personnel, c’est-à-dire le 3 de votre histoire (pour maîtriser cette fonction, cliquez ici).
  • Attention à la passivité. Votre protagoniste ne peut pas être passif car c’est lui qui mène l’histoire. Même si au départ, vous en faites un personnage qui subit son destin, il vous faudra, au plus tard à la fin de votre -1-, lui faire prendre en main son problème et lutter pour son objectif. Vous avez une bonne illustration de cette technique dans Star wars épisode 4. Luke Skywalker ne se prend en charge qu’à partir du moment où il trouve une idée pour sauver la princesse Leia.
  • Attention au manque d’empathie. La plupart du temps, lorsqu’on valorise un personnage, on utilise le mot attachant. En effet, sans empathie pour lui, il sera difficile au public d’être en contact avec votre protagoniste. Cela ne veut pas dire que votre personnage doit être sympathique à tout moment, mais vous devez le connecter d’une manière ou d’une autre avec nous. Le public doit ainsi être en mesure de voir le monde à travers les yeux de votre personnage et c’est votre travail d’établir les raisons pour lesquelles nous devons prendre soin de lui.
    • Une excellente façon de le faire est d’utiliser ses adjuvants. Si quelqu’un se soucie de votre personnage, s’inquiète, l’admire, en a peur, etc., le public peut utiliser ce relais pour se connecter. C’est le cas au début de Training Day où le personnage d’Ethan Hawk a une scène rapide avec sa femme enceinte avant son premier jour de travail. Cette scène a été travaillée pour que nous ayons envie de voir Hawk rentrer chez lui car il a quelqu’un qui a besoin de lui.
    • Une autre façon de le faire est d’utiliser son antagoniste. Même si votre personnage est antipathique ou mauvais, si vous créez un méchant encore pire que lui qui veut le détruire, nous aurons envie de voir l’anti-héros triompher quand même. C’est la stratégie Star Wars : quand Darth Vader s’oppose à l’empereur, nous sommes avec lui. C’est de même la stratégie employée dans Le silence des agneaux : quand le Dr. Lecter s’oppose au méchant directeur de prison, nous sommes avec lui, etc.

Lire la suite avec le billet suivant : Faire du personnage principal un protagoniste.

Rentrée littéraire: 10 conseils pour envoyer un manuscrit

Pour améliorer notre discussion sur les meilleures façons de se faire publier par une maison d’édition professionnelle, je vous propose cette semaine de poursuivre mon dernier billet : faire éditer son premier roman en insistant cette fois-ci sur dix conseils concrets d’aide à l’envoi de vos manuscrits.


En effet, même si nous connaissons tous en théorie ce qu’il faut faire et ne pas faire quand on envoie son premier roman, il est parfois judicieux de reprendre les conseils de base à appliquer pour améliorer ses chances et pouvoir sortir du lot. Certains conseils sont facilement applicables tandis que d’autres prennent parfois du temps et des années de dur labeur pour pouvoir être assimilés.

  1. Soyez incollable sur les éditeurs que vous ciblez pour vos envois :
    • Pour être sûr de ne pas vous tromper, traquez le site Internet de l’éditeur en question et faites-vous une idée de son roman type. Le net et les revues spécialisées regorgent d’informations intéressantes et les plus gros éditeurs ne sont pas forcément la panacée. Entre Gallimard et Grasset qui reçoivent de 6 à 8000 manuscrits par an et une petite maison d’édition qui en reçoit moins d’une centaine, vous avez compris que vos chances ne sont pas forcément similaires.
    • Le plus important est ainsi de se renseigner : passez un coup de fil au standard pour savoir si l’éditeur est en recherche est une bonne façon de sécuriser son envoi tout en récoltant le nom d’un destinataire éventuel, qui préférera toujours un envoi personnalisé à un envoi anonyme. À bon entendeur…
  2. Sachez vous situer :
    • En tant qu’auteur professionnel, vous devez avoir un minimum de connaissance du secteur de l’édition et de votre propre positionnement. Avez-vous écrit un livre somme de 700 pages ou un roman court de 200 pages ? Surfez-vous sur une actu chaude ? Un thème particulièrement fédérateur comme la famille dysfonctionnelle ? Êtes-vous sur une niche (ex : SF spécialisée sur les robots) ou au contraire sur une littérature intimiste de type chronique ? Toutes ces questions vous permettront de vous mettre dans la peau de votre éditeur. Chercher à savoir comment il pourra vous marketer (dans un sens objectif) vous aidera peut-être ainsi à réfléchir à qui sera le mieux positionné pour le faire.
    • Une bonne façon de cibler ses envois est à la fois de comparer son propre positionnement à l’ensemble des publications d’un éditeur ainsi qu’à son degré d’ouverture aux nouveautés. S’il n’a jamais publier aucun nouveau roman et qu’il est spécialisé en littérature étrangère (comme beaucoup de maisons d’édition actuelles), ce n’est peut-être la peine de lui consacrer un envoi. Par contre, si vous écrivez pour un genre donné (policier ou fantastique par exemple), vous pourrez mieux cibler des maisons parfois provinciales capables de prendre le temps de vous lire en fonction de leur priorité du moment. L’essentiel est de faire correspondre un positionnement à une cible…
  3. Allez au salon du livre :
    • Un passage au salon du livre pour poser toutes vos questions et éventuellement pitcher votre roman est une bonne façon de sélectionner et de récolter les identités de vos premiers destinataires… Cette démarche est intéressante pour rencontrer des éditeurs plus confidentiels et commencer une première prise de contact.
    • Comme pour tout entretien professionnel, vous devez être préparé, avoir peut-être prévu des exemplaires papier à distribuer et faire aussi sérieux que possible. Le salon du livre se tient une fois par an et rassemble l’ensemble des professionnels du secteur. Il est une bonne opportunité pour vous faire une idée du potentiel de votre idée et récolter des cartes de visite. Vous verrez ainsi précisément qui recherche quoi en fonction du genre, style et cible de votre roman. Avant de vous y rendre, faites dabord une préselection des maisons qui pourraient être intéressées par votre projet et préparez votre pitch. Ce sera aussi l’occasion d’échanger avec de jeunes auteurs en dédicace.
  4. Méfiez-vous du compte d’auteur :
    • Être publié peut-être très facile si vous vous financez vous-même (toutes les pratiques existent mais ce qui est sûr c’est que cela ne vous aidera pas à être reconnu professionnellement), être édité est une autre affaire. Quand l’une est rapide et chère, l’autre peut prendre des années mais elle sera gagnante sur le long terme.
    • Ne renoncez pas et résistez aux sirènes de tous ceux qui prétendent qu’il faut toujours payer pour être lu. Comme travailler gratuitement, ce n’est pas la solution pour devenir professionnel même s’il n’y a rien de déshonorant à le faire.
  5. Utilisez les goûts personnels de vos lecteurs :
    • Misez sur le subjectif : Si vous connaissez personnellement l’univers d’un des lecteurs ou ses goûts, n’hésitez pas à lui envoyer votre manuscrit si celui-ci s’inscrit dans son univers personnel. Certains éditeurs et grands lecteurs de maisons connues ont communiqué sur ce qu’ils attendent. Il n’est ainsi pas difficile de trouver des clés d’entrée car si vous matchez avec leurs thèmes ou une arène qui les intéresse, vous avez a priori plus de chances de le convaincre.
    • Cela peut aussi s’avérer à double tranchant car votre lecteur aura plus d’attentes par rapport à votre oeuvre. Ce conseil est donc à manier avec précaution.
  6. Respectez les usages de base de la profession :
    • Envoyez vos manuscrits sous format standard : imprimés recto seulement, paginés et non reliés dans une police d’écriture classique (Times le plus souvent) en double interligne, taille 14 avec marge à gauche plus importante que celle de droite.
    • Votre envoi peut contenir une lettre d’introduction (mini note d’intention d’une page) qui servira à vous présenter brièvement, à qualifier le thème du projet et à faire un résumé court de quelques lignes de votre manuscrit (N’hésitez pas à utiliser la technique du 1-2-3 pour vous y aider).
  7. Maniez avec précaution l’envoi dématérialisé :
    • Certains éditeurs permettent maintenant d’envoyer des fichiers informatiques. Vérifiez donc bien sur leur site cette possibilité, mais évitez tout envoi de type groupé. Il n’est pas forcément intéressant pour vous d’avoir un fichier qui se ballade dans la nature. De même, envoyer à une centaine éditeurs sans ciblage préalable vous mènera probablement à une centaine de refus.
    • Considérez plutôt chaque maison d’édition comme un individu à convaincre et personnalisez toujours votre envoi en montrant que vous connaissez l’éditeur à qui vous vous adressez. Vous donnerez ainsi de meilleures chances à votre envoi d’être pris au sérieux.
  8. Faites fructifier votre réseau :
    • Comme dans tous les secteurs, les passe-droits sont nombreux dans le monde de l’Édition. Profitez donc au maximum de votre réseau. Vous connaissez personnellement un des lecteurs, votre ami d’enfance est le fils d’un des éditeurs de la maison, votre tante travaille au secrétariat chez l’éditeur que vous ciblez, vous pouvez être recommandé par un auteur connu, vous êtes connu dans un tout autre domaine, etc.
    • Vous avez compris, tout le monde a su exploiter un jour ou l’autre ses pistons, n’oubliez pas de faire fonctionner les vôtres pour attirer l’attention : au mieux vous serez lu avec plus d’attention, au pire vous n’aurez pas diminué vos chances.
    • Pour ceux qui n’en possèdent pas, ne vous inquiétez pas, il existe bien d’autres façons de se démarquer (notamment d’avoir écrit un bon roman par exemple) mais contrairement à d’autres domaines où le piston peut-être mal vu, dans les professions artistiques, il agit au contraire comme un élément complémentaire à votre cooptation dans la grande famille des artistes. Injuste ou pas, cette pratique ne doit pas vous être inconnue. Utilisez-la seulement avec intelligence pour signifier à votre interlocuteur que vous n’êtes pas une oie blanche complète et que vous savez où vous mettez les pieds.
  9. Envoyez par salve et par type de maison d’édition :
    • Groupez vos envois par taille de maisons d’édition : s’il est parfois fastidieux de faire de chaque envoi un envoi personnalisé, une des façons de gagner du temps est de rassembler les éditeurs par taille et par type de ligne éditoriale. En fonction de cette dernière et du nombre de leurs publications annuelles, vous pouvez ainsi vous constituer un petit fichier personnel des éditeurs que vous êtes susceptibles d’interesser. Envoyer à un même type vous permettra ainsi de mieux comprendre ses besoins et de mieux qualifier les retours éventuels que vous obtiendrez.
    • L’intérêt est que vous soyez lu de toutes les façons. N’hésitez donc pas à envoyer à plusieurs éditeurs à la fois (tout en respectant les instructions ci-dessus) pour utiliser les avis précieux de lecteurs professionnels qui auront les mêmes valeurs. Envoyez par salve, dix par dix par exemple en attendant les premiers retours de la salve précédente avant d’envoyer la deuxième. Vous aurez ainsi plus de recul pour recalibrer vos envois et éventuellement réécrire entre deux envois.
  10. Utilisez vos lettres de refus pour réécrire :
    • En moyenne, un munuscrit peut être refusé par plus de cinq éditeurs différents avant d’obtenir une réponse positive. La pauvre JK. Rolling s’est fait refuser Harry Potter à l’école des sorciers, quatorze fois. L’essentiel dans votre démarche est pourtant de pouvoir être lu. Tous les manuscrits envoyés sont en général traités. L’intérêt de cette belle opportunité (cf. une comparaison avec le monde audiovisuel sur ce que cherche un producteur dans un scénario) est qu’elle permet d’offrir à la majorité des recalés, une lettre de refus.
    • Souvent standardisée, elle peut dans certains cas être personnalisée, ce qui est déjà une victoire en soi. Un des lecteurs prendra la peine de vous contacter pour vous expliquer pourquoi il n’a pas retenu votre projet. C’est en soi un extraordinaire encouragement. Soit il vous orientera éventuellement vers une autre maison plus propice selon lui à accueillir votre texte, soit il vous fera des critiques constructives.

Que retenir ? Bien évidemment la construction d’un roman demande la même rigueur que n’importe quel autre récit. Ce n’est pas parce que vous avez plus de libertés (essentiellement en termes de format) que vous devez vous affranchir des règles de base de la dramaturgie. Plus votre travail sera original, percutant, fort et bien écrit, plus vous aurez de chances de passer les différents barrages de lecture. Ainsi, avant d’envoyer votre bouteille à la mer, prenez garde d’avoir en tête ce dernier conseil : pour avoir les meilleures chances, restez dans la moyenne et ne dépassez pas 250 pages pour un premier roman. Vous souhaitant bonne chance pour vos différents envois, n’hésitez pas à partager avec nous vos différentes expériences sur le sujet.

Cycle réécriture: apprenez à éviter les 10 erreurs les plus fréquentes en scénario

Comme vous le savez, la théorie ne suffit pas toujours en scénario, seule la pratique nous permet de nous améliorer. Combien de fois me suis-je dit à la lecture de certains projets : quel dommage, si seulement l’auteur avait choisi telle stratégie plutôt que celle-ci, ou si seulement il avait commencé comme ça plutôt que comme-ci…


En effet, il n’y a rien de pire que de lire un scénario qui nous ennuie, pourtant malgré tous nos efforts et notre bonne volonté, nous tombons encore parfois dans les panneaux les plus évidents. Pourquoi ? Parce qu’en scénario, la difficulté la plus importante est de savoir prendre du recul. Voici quelques conseils pour vous aider à le faire…

  1. Travailler toujours en amont sa mécanique conceptuelle avant de se jeter dans l’écriture : Personne n’est obligé de trouver un high concept pour écrire une bonne histoire, néanmoins, plus un concept est original, fort et structurant, plus nous avons de la facilité à l’écrire. Cela paraît évident et pourtant, beaucoup de projets sont mauvais en soi, car le concept qui tient l’histoire, est mauvais. Soit l’idée n’est pas intéressante (mais c’est quand même la base pour tout scénariste de rendre n’importe quelle situation intéressante), soit le plus souvent le concept est bancal. Il manque un ou tous les éléments essentiels d’une bonne histoire : un personnage attachant, un déclencheur efficace, un objectif clair et réifié, un ou des enjeux majeurs, un antagoniste fort, un plan, une tâche originale et durable et un climax surprenant aboutissant à une fin satisfaisante pour le spectateur. Vous l’avez compris, c’est la première et plus grosse difficulté. Plus l’auteur aura travaillé les différents éléments de son concept, plus il aura de chances d’être convainquant tout en ayant un guide fiable sur la durée de son écriture.

    Retrouvez nos techniques de brainstorming pour trouver rapidement des high concepts.

  2. Inclure un 1-2-3 dans toutes nos scènes ou séquences : Bien évidemment, chaque histoire contient en soit une structure ternaire (peu importe votre nombre d’actes), ce que nous appelons dans le vocabulaire de ce blog, un 1-2-3 (cf. les différents pack high concept disponibles sur notre blog pour acquérir cette technique que ce soit pour un long-métrage ou plus spécifiquement pour une série TV). C’est la façon universelle de concevoir une histoire avec un début, un milieu et une fin. L’important ici est de pouvoir importer cette structure de construction dans toutes les subdivisions de son histoire. Cela nous permet d’une part d’éviter de nous répéter et d’autre part, de construire une structure de scène originale en soi, sans nous jeter dans un déroulé trop cliché ou trop évident.

    L’erreur la plus commune observée est d’enchainer des scènes qui veulent dire exactement la même chose et par conséquent qui ne font pas avancer le récit. Plus l’auteur sera ramassé, plus son histoire avancera vite, plus il nous divertira. Si nous n’avons pas assez de rebondissements, c’est qu’il nous faut repartir au point numéro 1 : travailler le concept.

  3. Faire de son personnage principal un protagoniste : Une des erreurs les plus fréquentes rencontrée est de devoir suivre un personnage qui n’est pas un protagoniste. La différence est importante. Ce n’est pas parce qu’un personnage est présent dans toutes les scènes qu’il est un protagoniste. Pour qu’il le devienne, nous devons savoir qui il est, mais surtout comprendre en quoi sa vie est bouleversée par son déclencheur et quel objectif il va poursuivre pour rétablir son équilibre précédent. Ce n’est pas parce que nous sommes dans un film d’action qu’il faut se dispenser de lui donner une âme, de même, ce n’est pas parce que nous sommes dans un Drama que nous pouvons nous dispenser de lui trouver un objectif réifié (c’est-à-dire concret).

    L’une des façons de travailler son protagoniste est de réfléchir à sa faille et de le construire en opposition avec les autres personnages. Vous pouvez travailler cet exercice et améliorer la construction de votre protagoniste avec la technique de l’opposition dite à quatre coins. Plus le protagoniste nous touchera, plus nous aurons envie de le suivre.

  4. Rendre son protagoniste attachant : Souvent, seules des descriptions physiques sont accolées à un nom pour décrire un personnage, mais les éléments fondamentaux de la caractérisation dramatique sont manquants. Combien de Pierre, Paul, Jacques dans la trentaine avec un polo vert ou rouge peuplent nos scénarios ? C’est l’une des erreurs majeures qu’il est le plus facile à corriger pourtant. Nous allons suivre un personnage pendant tout un film, il faut donc lui donner des spécificités (je ne parle pas ici de son âge, de son allure ou encore de son livre préféré, enfin pas seulement), c’est-à-dire les éléments pertinents de caractérisation qui vont nous permettre de nous dire : oui, je vois très bien le genre de type ou de femme. Si je croise ce personnage dans la rue, je saurai le reconnaître. Ainsi notre description ne peut se contenter d’être superficielle ou vague. Il faut que nous ayons en tête une particularité, un comportement type et des détails intéressants.

    L’une des façons de rendre son protagoniste attachant ou intéressant est de réfléchir à une caractérisation type en nous servant d’archétypes. Vous pouvez travailler cet exercice et améliorer ainsi grandement l’originalité de votre personnage en vous servant des archétypes comiques par exemple si vous êtes dans une comédie. Tous les genres possèdent plus ou moins un ou plusieurs archétypes. À vous de vous en servir pour créer un protagoniste identifiant tout en lui donnant des spécificités propres qui nous permettront à la fois de comprendre son genre général tout en appréciant son originalité. Autre astuce : évitez les noms de personnages trop communs. Si vous appelez votre personnage Dimitrius, nous aurons plus de facilité à le retenir que s’il se prénomme Pierre, Olivier, Stéphane, Matthieu. Il est aussi important que l’ensemble des prénoms ou noms de vos personnages soient choisis sur des tonalités différentes. Travailler l’onomastique vous permettra en plus de trouver des éléments de caractérisation auxquels vous n’auriez pas forcément pensé. L’important est que votre ensemble soit équilibré : Dimitrius, Pierre et Lili vaudront mieux que Stéphane, Pierre et Virginie.

  5. Ne pas confondre tâche et rebondissement : Un rebondissement est un événement inattendu qui va conduire notre protagoniste à modifier son plan pour atteindre son objectif, mais il gardera la même tâche. Quand nous choisissons de faire faire des poursuites en voiture à notre protagoniste, ce ne sera sa tâche que s’il est un conducteur de voiture, spécialisé dans l’évitement de barrages de police (cf. Drive). Plus précisément, dans Drive, la tâche du personnage est d’utiliser son sang froid et ses talents de cascadeur trompe-la-mort pour lutter contre des malfrats. Les rebondissements ou actions de nos personnages pourront inclure une poursuite en voiture, mais ce ne sera une tâche intéressante que si cela caractérise notre protagoniste et plus généralement notre projet. Un rebondissement ne fonctionne que parce qu’il est un élément perturbateur dans le plan du héros et en général, parce qu’il fait monter ses enjeux en l’éloignant de son objectif. Si nous n’avons pas installé une tâche originale, nous n’aurons qu’une impression d’action sans fin.

    Si vous ne connaissez pas la notion de tâche, cliquez ici pour apprendre la technique qui permet au scénariste de structurer sans effort 80% du récit. Plus la tâche sera originale, plus nous aurons des facilités à construire notre structure, plus nous divertirons notre spectateur.

Bien sûr, toutes les erreurs listées sur cette page ne sont pas rédhibitoires en soi, mais j’espère que les avoir repérées et identifiées nous aideront à écrire des scénarios plus efficaces.
N’hésitez pas, d’ores et déjà, à partager avec nous vos commentaires sur cette première salve.
Notre cycle réécriture continue au billet suivant : Apprenez à vous servir de la structure pour réécrire votre scénarios.

20 convictions de Stephen King sur l’écriture

Tout le monde connaît Stephen King ! C’est normal, c’est l’un des auteurs les plus édités au monde avec une cinquantaine de romans à son actif, tous des bestsellers, vendus à plus de 350 millions de copies (qui lui valent plus de 40 millions de dollars de droits d’auteurs annuels, ça fait rêver !). Rien que pour vous, quelques conseils du maître à consommer sans modération.


Voici un petit digest d’Écriture : Mémoires d’un métier que je recommande à tous les auteurs de l’écrit et de l’image.

  1. La motivation à écrire doit se suffire à elle-même :

    Si vous cherchez le succès, l’argent, la notoriété en écrivant, vous faites fausse route. Ce qui doit motiver un auteur avant tout, c’est le simple plaisir qu’il trouve à créer des histoires. La plupart d’entre nous le feraient gratuitement d’ailleurs, s’ils n’avaient pas à payer le loyer ou à payer l’école de leurs enfants. Bien sur que les avantages en nature (honneur, prestige, etc.) ou en argent ne sont pas négligeables, mais ils ne sont pas l’essentiel. Tout ça s’efface devant l’excitation que procure la simple idée de pouvoir créer une histoire à partir de rien et de divertir un public avec. Le reste n’est que du bonus.
  2. Écrire est un acte de partage :

    il ne s’agit pas d’une simple activité professionnelle qui rapporterait de la notoriété en plus. Au final, il s’agit d’enrichir la vie de ceux qui vont vous lire, et par ce fait, d’enrichir votre propre vie. Quand vous écrivez, posez-vous toujours la question du destinataire final : comment vais-je l’éblouir, lui raconter une histoire qui va le scotcher à son siège ? On n’écrit pas pour soi. Si vous gardez toujours en tête l’idée de partage, vous n’aurez jamais de problèmes de réception, car dès le départ, votre oeuvre aura été conçue pour être lue par d’autres.
  3. Choisir un sujet d’écriture ne peut être dicté uniquement par le marketing :

    même si certaines idées sont dans l’air du temps, ou d’autres populaires, vous ne réussirez jamais à plaire à tout le monde en même temps. Il faut donc toujours essayer de cibler son public, et de savoir ce qui pourrait lui plaire autant qu’à vous-même. Dans ce cas là, vous serez toujours sûr de plaire au moins à une partie des gens à un moment donné.
  4. Écrire est un acte engagé :

    certains d’entre nous abordent l’angoisse de la page blanche de façons différentes (avec anxiété, colère, joie, excitation, désespoir, etc.) mais tous les auteurs affrontent ce moment parce qu’ils sont convaincus et motivés. Ils ne sont jamais indifférents. Que vous ayez envie de changer le monde, déclencher un buzz, créer une polémique, vous devez toujours aborder l’écriture avec respect et conviction.
  5. Il y aura toujours des milliers de façons de traiter un sujet qui vous est cher :

    ce n’est pas parce que vous avez écrit plusieurs fois sur un sujet qu’il faut le chasser de votre esprit en vous disant que vous avez eu votre compte, ou que vous n’avez plus rien à dire dessus. L’univers d’un auteur ne se réduit pas à une thématique car un seul sujet contient en lui-même un millier de façon de l’explorer. L’auteur est un explorateur, il ne s’arrête pas à sa première découverte, mais continue toujours à creuser dans différentes directions.
  6. Arrêtez de regarder la télévision !

    Valable surtout pour les débutants. Lire, explorer, aller au théâtre, voir une exposition vous enrichiront bien plus que la culture cathodique prémachée et remachée. Pour cultiver votre univers, il faut sortir des sentiers battus, et cela commence par se lever de son canapé.
  7. Lire et écrire sont les deux seules activités qui permettent de s’améliorer en tant qu’auteur :

    tout auteur doit se nourrir d’exemples et d’idées couchés sur le papier par d’autres, c’est essentiel pour se forger sa propre voix. Il doit aussi écrire au maximum pour apprendre de ses erreurs. Tous les auteurs devraient lire au moins un livre par semaine et écrire un feuillet (une demi-page) par jour.
  8. Écrire requiert de la solitude :

    si vous ne pouvez vous passer d’un contact permanent avec le monde extérieur, ou d’être entouré, il faut peut-être penser à changer de métier. L’écriture est un art de vivre et non l’inverse. Se déconnecter de temps en temps pour être en phase avec son artiste permet souvent de s’améliorer en tant qu’auteur.
  9. Écrire, c’est être connecté à une transcendance :

    que vous soyez croyant ou pas, l’écriture vous plonge dans un lien particulier avec le sacré. Dieu pour les uns, inspiration pour les autres, les auteurs ne sont pas juste des machines à écrire, ils véhiculent des pensées, des idées dans une sorte de magie télépathique qui les dépasse parfois. Il est important d’en prendre conscience et de l’accepter comme une partie du job.
  10. Le fond est aussi important que la forme :

    un livre, des paragraphes prennent concrètement un espace mental. Une histoire n’aura pas la même saveur sur cent pages ou sur deux cents. Il est aussi de la responsabilité de l’auteur de travailler sa forme graphique. C’est une des dimensions de l’écriture.
  11. Écrire comme on parle n’est pas écrire :

    écrire c’est redéfinir sa façon de penser. Ce n’est pas parce que certains auteurs ont réussi à trouver un style très proche de l’oralité, que vous pouvez le faire sans y réfléchir. Même pour un dialogue, l’écrit est une illusion de réalité, un travail maîtrisé. Les mots ne doivent pas être choisis au hasard, sinon vous risquez de vous perdre dans un style sans saveur ou tout simplement vulgaire.
  12. Écrivez porte fermée, et réécrivez porte ouverte :

    quand vous entamez un projet, vous êtes vulnérable car vous n’êtes pas sûr de vous. Ne laissez jamais les autres vous atteindre pendant cette période au risque de vous décourager complètement. Travaillez seul jusqu’à ce que vous soyez arrivé à une forme satisfaisante. Ce moment atteint, vous serez en mesure de partager votre oeuvre avec les autres et vous pourrez alors encaisser les critiques.
  13. Il est parfois bon de perdre du temps sur des navets :

    cela vous permet de reconnaître quand votre oeuvre commence à y ressembler. Les chefs d’oeuvre nous tirent parfois vers le haut, mais comprendre concrètement ce qui ne marche pas et son résultat peut aussi être un excellent moteur. Se confronter aux échecs des autres permet de limiter les siens.
  14. Écrire n’est pas se complaire dans une posture :

    Beaucoup d’auteurs débutants pensent qu’une bonne histoire dérive forcément d’un talent particulier, comme un don du ciel que certains auraient par nature et d’autres pas. C’est faux. Une bonne histoire provient d’un travail, d’heures passées à en expérimenter tous les aspects, et d’années d’expérience. Comme il faut forger pour être forgeron, il faut écrire beaucoup pour être un bon auteur. Une bonne histoire se voit au temps passé et à la sueur sur la page.
  15. Écrire c’est prendre le risque d’être critiqué :

    plus vous aurez du succès, plus les critiques pleuvront. Vous serez accuser de tous les mots, les langues se déchaineront. Cela fait partie du métier. Plus une histoire est bonne et populaire, plus on vous crachera dessus. Mieux vaut le savoir avant et mieux vaut ça que l’indifférence.
  16. Écrire, c’est expérimenter la censure :

    la critique dans les pays libres est l’autre nom de la censure. Beaucoup de critiques tenteront de vous faire taire, de vous faire voir le monde comme eux. Il est important de s’en méfier et de ne pas céder à leurs attentes, quitte à se rendre impopulaire ou à se faire encore plus critiquer.
  17. Écrire c’est essayer :

    tant que vous n’avez pas déroulé une idée jusqu’au bout, vous ne pouvez pas savoir ce qu’elle vaut. Parfois vous arrivez à un résultat intéressant, parfois non. Un auteur fait sans arrêt de la Recherche et Développement, et il a beaucoup de déchets. Il faut apprendre à laisser de côté les projets qui ne marchent pas ou dont vous n’êtes pas satisfait. Seuls ces deuils vous permettront d’avancer.
  18. Écrire, c’est utiliser sa propre expérience du monde :

    comme on ne parle bien que de ce que l’on connaît, il est utile de chercher des décors familiers, d’évoquer des idées et des intérêts que l’on a personnellement éprouvés. Notre expérience enrichit notre oeuvre et vice versa, car le public sait reconnaître l’authentique du superficiel. Plus vous connaissez un univers, mieux vous en parlerez dans vos oeuvres.
  19. Rien ne sert de vouloir être le meilleur, il faut simplement être un bon auteur :

    laissez au public le soin de vous juger, votre part du travail est de faire le meilleur projet possible, grâce à votre technique et à la somme de travail que vous y aurez consacré. L’objectif est toujours de donner son maximum, le reste n’est pas dans vos mains. Pour être un auteur génial, il faut d’abord commencer par être un bon auteur, un auteur compétent qui maîtrise son art, et ça, ça ne s’acquiert pas sur le coin d’une table.
  20. Un grand auteur sait décrire avec précision les effets et les causes de ce que le commun des mortels trouve génial, horrible, ou juste tellement drôle…Il sait aussi en reproduire les effets à volonté :

    car ce qui différencie le professionnel de l’amateur, c’est justement la maîtrise de l’art de la visualisation, et la capacité à transformer du vague en du concret, à raconter une histoire de façon claire et évidente avec des mots choisis, à produire du génial, étrange, horrible avec du sens, un début, un milieu et une fin car si vous êtes capables de maîtriser les effets, votre public vous en sera toujours reconnaissant.

Vous l’avez compris, Stephen King n’est pas un amateur, c’est un auteur expérimenté qui a cherché toujours à écrire la meilleure histoire possible à chaque fois. Écrire c’est donc inlassablement réécrire et réécrire. Écrire c’est donc aussi apprendre l’humilité, pour peut-être s’approcher un jour des grands maîtres qui nous ont tant inspirés. Stephen King vous a-t-il donné envie de devenir des auteurs épatants ? La réponse est oui pour ce qui me concerne. Et vous ?

Objectif – Horloge – Enjeux: la sainte trinité du scénariste professionnel

Le « OHE », ou plus précisément le « GSU » en anglais pour GOAL, STAKES, URGENCY, traduit par mes soins en OHE (OBJECTIF, HORLOGE, ENJEUX) est un filtre que Carson Reeves, créateur du blog ScriptShadow applique pour juger de la pertinence des scénarios qu’il lit de manière professionnelle. J’ai trouvé intéressant de vous faire partager son analyse.


En effet, pour que le moteur dramatique d’une histoire fonctionne, il lui faut une sorte d’essence de base qui pourrait être résumée par ces trois lettres.

Un OBJECTIF concret

Le protagoniste au coeur de l’histoire est toujours sensé faire quelque chose. Il doit donc toujours avoir un but, un objectif clair, compréhensible par le télespectateur (séduire une femme, conquérir un territoire, défendre sa famille, etc.)

À retenir : pour qu’il soit efficace, l’objectif doit être concret, c’est-à-dire filmable : on ne filme pas une idée (un personnage en colère ou qui veut améliorer sa situation personnelle est abstrait).

Quand vous trouvez comment votre personnage peut se sortir de l’impasse, améliorer sa situation, vous tenez de fait votre tâche (cf. la masterclass thématique vidéo préparer un sprint d’écriture pour trouver un concept fort).

Une HORLOGE

On aurait pu dire Tension, Urgence, mais j’ai pensé que le terme horloge serait plus évocateur. Certes il est important que le personnage réussisse son objectif mais il est aussi important qu’il soit dans une sorte de pression, d’urgence.

Le décompte du détonnateur d’une bombe prête à exploser est une horloge commune des films d’action, mais il suffit parfois d’installer des petits détonnateurs dans l’histoire pour tendre un scénario. Par exemple dans une scène où Pierre et Paul dialoguent, si vous rajoutez une horloge où Pierre n’a que 2 minutes pour dire à Paul quelque chose de difficile à dire pour lui, vous tendez automatiquement la scène.

Des ENJEUX

Enfin, une fois le personnage et l’objectif trouvés, il reste à établir des enjeux forts. Il suffit de se poser des questions simples de type : que gagne mon personnage s’il atteint son but ? Que perd-t-il s’il échoue ?

Plus les risques et les récompenses seront grandes, plus les enjeux seront forts, plus vos lecteurs et télespectateurs seront en haleine.

CQFD pour moi, mais êtes-vous convaincus ?

Scénariste, comment réveiller votre lecteur ?

Les astuces scénaristiques sont nombreuses, en voici trois pour vous permettre de vous différencier et marquer plus durablement vos lecteurs.

  1. Accentuez le “turning point” du 2 de votre 1 – 2 – 3
    Cette méthode est en ligne en consultant le cours dédié Comment écrire un scénario sans peine avec la tâche)

    Vous aurez une fin de 2 pertinent lorsque votre protagoniste trouvera ce qu’il était venu chercher, mais que cela ne correspondra en rien à ce qu’il imaginait…

  2. Autre piste : donnez des noms originaux à vos personnages.
    Plus les noms de vos personnages sont communs et sans reliefs et plus ils sont nombreux, moins votre lecteur pourra les différencier. Mettez un Paul, Jacques, Olivier et un Pierre dans le même synopsis et vous créez déjà de la confusion.

    Prendre un nom original pour votre protagoniste peut-être un moyen de vous différencier (ne pas en abuser non plus…)

  3. Dernière piste, injectez votre vécu à l’écran.
    Si un personnage comme Rocky a marqué les esprits, c’est certes grâce à son nom mais aussi à ce qu’il incarne intrasèquement. Sylvester Stallone l’a brillamment expliqué dans un portrait fait par le New York Times lors des Oscars 1976 intitulé Comment les Underdogs peuvent devenir des champions :
    « Vous savez, si Rocky n’obtient pas de récompenses ou de distinctions, il restera toujours le fait qu’une personne totalement invendable peut produire un diamant à l’état brut, un joyau. Il ya beaucoup plus de gens comme moi, des gens qui dans leur profession sont méprisés par leurs pères ou à qui on n’a pas envie de laisser la chance de prouver leur valeur. Quand cela arrive, leurs énergies créatrices commencent à tourbillonner à l’intérieur, les érodent et ils deviennent envieux, vindicatifs ou commencent à boire. Moi-même, je me suis tourné vers les combats, j’en faisais à New York une fois tous les quatre ou cinq semaines. Maintenant, quand je repense à cela, je sais que c’était juste une façon pour moi de libérer mon énergie créatrice ».

    Le message est clair : il ne faut jamais abandonner. Continuez à vous battre pour écrire de meilleurs scénarios et vous pourrez peut-être percer. Il n’y a peut-être pas de meilleur exemple que Stallone sur ce principe qui est passé par plusieurs petits jobs (nettoyeur des cages des lions au zoo de Central Park, placeur dans une salle de cinéma). Il fait maintenant partie des valeurs sures d’Holldywood.

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