Pour bien terminer un récit, l’essentiel est de récompenser le spectateur du temps investi mais cette partie s’avère souvent difficile à écrire pour la plupart de nos collègues scénaristes. Je partage aujourd’hui avec vous ma technique pour aborder cette étape sans se stresser : tout simplement en commençant à écrire son récit par la fin. Dans […].
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Pour bien terminer un récit, l’essentiel est de récompenser le spectateur du temps investi mais cette partie s’avère souvent difficile à écrire pour la plupart de nos collègues scénaristes. Je partage aujourd’hui avec vous ma technique pour aborder cette étape sans se stresser : tout simplement en commençant à écrire son récit par la fin.
Dans mon dernier cours, nous avons vu comment écrire le 2è acte de sa continuité dialoguée avec la technique de la charnière dramatique. Cette semaine, il est temps d’aborder le dernier acte de votre récit, une partie compliquée à gérer, et pour cause : elle doit achever de manière satisfaisante le récit et clore toutes les intrigues importantes de l’histoire.
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Alors pourquoi la fin est-elle si importante ?
- « Si je n’ai pas la fin, je n’ai rien ! » disait Rohmer.
En effet, tout dans un récit se définit par rapport à la fin car c’est le moment où les deux propositions (thématique et dramatique) prennent leur pleine signification et votre histoire tout son sens.
Voici une liste des erreurs les plus courantes à éviter :
- une résolution à coup de clichés ou de facilités (la pire étant : « ce n’était qu’un rêve »),
- une résolution qui traîne en longueur,
- une situation non résolue,
- des personnages non révélés : en tous les cas des éléments non traités.
La fin comme premier élément du récit !
En règle général, si le troisième acte fonctionne mal, cela veut dire que le premier acte est fautif.
Pour palier ce type de problème, le mieux est toujours de s’attaquer directement au point le plus difficile pour ensuite construire à rebours le reste de son scénario. En effet, c’est en fonction de la fin que l’on peut choisir le milieu et le début de son histoire, les articulations majeures par lesquelles on entre dans le nœud de l’intrigue et par lesquelles on en sort. Il est donc fortement conseillé de commencer la phase de construction de son histoire lorsque qu’on peut en formuler précisément la fin.
Remarque : les histoires portées au cinéma où il n’y a délibérément pas de fin, de dénouement proprement dit, sont les films tranche de vie : et la vie continue, les choses se répètent, rien ne peut changer… Du point de vue du sens, c’est quand même un dénouement.
La fin, une réponse à l’atteinte de l’objectif
Une histoire se termine quand les buts du protagoniste sont atteints (ou pas !). Le troisième acte exprime alors brièvement les conséquences finales et irréversibles de son action.
Ce moment doit être court car il n’y a plus d’intérêt à traiter la suite de l’histoire après ce moment décisif.
- Variation : si le personnage n’a pas atteint son objectif (et que vous faites ce qu’on appelle un troisième acte numéro deux). N’oubliez pas de construire cet échec comme une conséquence du premier acte : c’est le cas par exemple d’un casse réussi où ensuite les personnages ne doivent pas se faire prendre par la police.
La fin, un outil pour créer une trajectoire
Un procédé souvent utilisé pour faire ressentir au spectateur tout le chemin que le personnage a parcouru est de revenir à un élément exposé au début de l’histoire : une situation, un personnage, une manie, un lieu…
Tous les conflits tissés au cours du récit ne sont pas forcément résolus. Mais il faut tous les traiter, leur jeter un sort.
Ce dénouement doit découler naturellement de tout ce qui a été mis en place et non être dû au hasard :
Attention à ne pas faire ce qu’on appelle un Deus ex Machina : un élément sorti du chapeau qui vient arranger comme par magie la situation du protagoniste. A ce stade de votre script vous n’avez pas le droit à ce genre de facilité qui plus est ne dénoue rien et frustre le spectateur.
La fin, un moyen de faire passer votre vision d’auteur
Il est toujours bon de finir avec un petit quelque chose qui permettent aux spectateurs d’imaginer le futur des protagonistes. Quelle sera leur vie ? Les conséquences de leur choix, de leur changement.
C’est bien sûr une façon de montrer la leçon à retenir de l’histoire que vous avez racontée : le combat du héros valait-il la peine ? Qu’a-t-il appris sur lui-même ? Sur les autres ? Etc.
Commencer à écrire mes récits par la fin est une technique qui m’a souvent aidé à écrire plus rapidement et efficacement mes projets.
Qu’en pensez-vous ?
La semaine prochaine pour mon dernier cours, nous verrons dans une synthèse le rôle de 3 techniques pour aborder le jeu des noeuds ou charnières dramatiques d’un récit. Mais dès aujourd’hui, n’hésitez pas à partager sur le blog vos propres techniques ou idées pour réussir cette étape cruciale de notre travail.
Bonne semaine créative et à très bientôt sur le blog des créateurs de fictions !
Anonyme
passionnant !